On entend répéter partout ce leitmotiv :

« chacun est libre de faire ce qu’il lui plait »

; de fait il s’agit d’une croyance appartenant à l’idéologie libérale. En fait la réalité est tout autre. L’exemple de la norme de l’épilation (des aisselles, des jambes et du maillot, pour les femmes) l’illustre parfaitement. Une femme est-elle véritablement libre de ne pas arracher ou couper ses poils naturels sans le dissimuler ?

La femme « naturelle » ne peut dans notre pays échapper au

contrôle social

. Qu’il soit direct ou indirect, verbal ou non-verbal, sous forme de conseils « amicaux » ou agressif, le contrôle social a pour but de faire rentrer dans le rang la personne « déviante » par rapport à la norme. Subir régulièrement un contrôle social de la part de ses proches, de ses amis ou collègues, voire d’inconnus dans des lieux publics a un coût prohibitif : cela génère stress et baisse d’estime de soi. Peu de femmes peuvent demeurer indemne face à cette pression sociale.

D’ailleurs les hommes eux-mêmes sont maintenant la cible de campagnes marketing visant à rabaisser leur estime d’eux-mêmes pour leur vendre des produits et services épilatoires.

Nous avons entrepris une série d’études scientifiques dont nous publierons progressivement les résultats sur notre site. Il en ressort notamment que le contrôle social est principalement

lié à une image négative de la femme qui conserve ses poils

. Alors disons le clairement :

-NON, la femme qui a des poils sous les aisselles ou sur les jambes (comme il est naturel d’en avoir) n’est pas « laide » :

elle est naturelle (et pubère !)

. De plus les poils ont une fonction symbolique érotique ;

-NON, elle n’est pas « sale » : elle transpire d’ailleurs

moins

que celles qui n’ont plus de poils sous les aisselles car les poils ont justement la fonction de réguler la température (explications sur le site) ;

-NON, elle n’est pas « négligée » : c’est son choix et

c’est un choix qui demande du courage

.

D’ailleurs,

si

vous pensez qu’il est laid ou sale pour une femme d’avoir des poils sous les aisselles, (sachant que toute femme pubère a naturellement des poils sous les aisselles)

alors

vous pensez que la femme est naturellement laide ou sale !

En d’autres termes adhérer sincèrement à la norme de l’épilation c’est intérioriser la dévalorisation du corps de la femme. Le privé est donc bien politique comme le dit le slogan féministe bien connu.

Pour faire reculer le contrôle social

individuellement, la femme qui ne souhaite pas ou plus s’épiler doit aujourd’hui assumer son choix, le revendiquer, l’expliquer si nécessaire. Collectivement les femmes doivent réaffirmer leur droit à disposer librement de leur corps. Nous devons briser la loi du silence, faire entendre notre voix, nous femmes qui refusons l’injonction épilatoire ou qui la vivons comme une contrainte, nous hommes qui ne demandons pas aux femmes d’oter leurs poils ou qui préférons les femmes naturelles (nous sommes plus nombreux qu’on ne le pense), nous tous enfin, attachés à la liberté et non aux leurres idéologiques, qui voulons que chacun soit réellement libre de ses choix. Tels sont les objectifs de l’été sans épilation.

Nous publions sur notre site les témoignages déjà reçus et cette année nous ouvrons un forum à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cet appel : ecologielibidinale.les-forums.com

Plus d’info sur notre site :
www.ecologielibidinale.org/fr/miel-etesansepilation-fr.htm