Quelques petites définitions :

Juif : Personne qui pratique le judaïsme, ou/et dont les parents (la mère selon le Talmud) sont juifs. Exemples : Spinoza, Marx, Rosa Luxemburg, Trotsky, Maxime Rodinson, Warschawski, …

Sioniste : partisan de l’Etat d’Israël, favorable à l’annexion de la Palestine arabe pour la transformer en (ou la maintenir comme) Etat juif, c’est-à-dire en Etat dont la totalité ou du moins la majorité des habitants sont juifs (ce qui implique plus ou moins explicitement l’expulsion des habitants originaires et le refus de leur retour).
Nota: Cette définition recouvre la pratique réelle, elle vise le sionisme réel et non le sionisme livresque

Contrairement aux idées recues, entretenues à la fois par les sionistes et les antisémites, beaucoup de sionistes ne sont pas juifs (Madelin, De Villiers, les sionistes chrétiens, …) et beaucoup de juifs ne sont pas sionistes (j’ai volontairement limité ci-dessus les noms cités à cette catégorie). Si les antisionistes conséquents défendent, non pas l’idée monstrueuse d’une expulsion des juifs de ce qui constitue actuellement l’Etat israélien mais l’idée laïque d’un Etat binational sans distinction de race ni de religion où les deux peuples pourraient vivre en bonne harmonie (idée défendue par feu Edward Saïd et aujourd’hui par Michel Warschawski), il existe aussi des sionistes de gauche partisans de l’actuel statut d’Israël (c’est-à-dire de l’Etat bâti sur les territoires conquis en 1948, sur 78 % de ce qui constituait jusqu’alors la Palestine historique, et en violation du plan de partage de l’Onu, qui ne prévoyait « que » 57 % du territoire pour la partie juive) mais favorables à la restitution intégrale des territoires conquis en 1967, de ce que les journalistes et les ignorants appellent la Palestine tout court, à savoir Cisjordanie ( 95 % des territoire occupés) et bande de Gaza (5 % des territoires occupés). C’est ce qu’on appelle la solution à deux Etats. Nous ne parlons pas ici du faux sionisme de gauche (travaillistes, Paix Maintenant, …) qui n’envisage qu’une restitution partielle de ces mêmes territoire occupés, et qui, sous couvert de négociations interminables, défend de fait le statu quo.

A noter que la bande de Gaza, dont les journalistes et les politicards s’extasient devant la restitution faite par Sharon (en fait restitution partielle, les Israéliens conservant la maîtrise de la facade maritime, de l’espace aérien, des registres d’Etat civil, de la plupart des frontières et se reservant le droit d’y faire entrer l’armée quand ils le veulent …), ne représente que 1 % du territoire historique de la Palestine ! A titre de comparaison, on peut remarquer que la Syrie (dont une partie du territoire, le Golan, est ocuppée depuis quarante ans par Israël) a évacuée 100 % du territoire libanais (dont une partie est composée de territoires qui lui ont été arrachés par la France pour grossir le Liban) seulement 3 mois après que les puissances occidentales l’aient exigé et qu’au lieu de louanges adressées à son « courage » Bachar El Assad n’a reçu que des insultes et des menaces …