Comme tout le monde le sait, la Chine, en pleine croissance, a des besoins enormes en pétrole. Près de 40% de sa consommation est importé. Ses principaux fournisseurs sont l’Arabie Saoudite, avec près de 15% des importations, Oman avec 13,3%, l’Angola 13,2%, l’Iran 10,8%, la Russie 8,8%.

Avec les problèmes d’approvisionnements en pétrole que connait le monde, la Chine essaye de divesifier ses importations: Asie Centrale, Vénézuela, Afrique.

L’Afrique, hormis l’Angola, est un fournisseur modeste: 4,7% pour le Soudan, 3,9 pour le Congo-Brazza, 2,8 pour la Guinée Equat, 0,4% pour le Gabon.

Mais la Chine s’interresse à tout les fournisseurs potentiels et le Tchad rentre dans cette catégorie, depuis que du pétrole a été trouvé dans le sud du pays. L’objectif de la Chine serait de dévier le pip-line qui rejoint le Tchad à l’Atlantique à travers le Cameroun, pour l’envoyer vers la Mer Rouge au travers du Soudan.

Le Soudan est un grand allié de la Chine. En effet les compagnies chinoises se sont impliqué fortement dans ce pays où la concurrence n’existait pas: en 1997 le gouvernement américain interdit aux compagnies américaines d’exploiter du pétrole dans ce pays, à cause de la guerre dans le sud du pays. Plus tard, des compagnies canadiennes et autrichiennes se retirent sous la pression de leur opinion pudique. Les compagnies pétrolières chinoises investissent en masse ce pays.

Pékin aurait déguisé 4000 de ses soldats en ouvriers pour protéger ses installations dans ce pays. L a Chine refuse toute condamnation du Soudan au conseil de sécurité de l’ONU à propos du Darfour…

Il est également certains qu’une des rebellions au Tchad, le FUC, qui s’est fait remarqué en pénétrant dans N’Djaména, est lié au Soudan. Le Soudan et le Tchad ont toujours été très lié, de nombreuses ethnies vivant des deux cotés de la frontière et le Soudan a soutenu toute les rebellion depuis l’indépendance de son voisin. Kartoum voudrait se venger d’Idriss Deby qui a laissé la rebellion au Darfour se développer. De plus Deby a toujours été confronté à des rebellions, qu’il a souvent accusé d’être lié à al qaida, ce qui n’a jamais été prouvé.

Le FUC est l’allié du Soudan, le Soudan est allié de la Chine, le FUC utilise des armes de fabrication chinoise, la Chine est interressé par le pétrole du Tchad.

Ce peuvent être des présomptions de culpabilité, mais il ne peut encore être établi que la Chine est directement lié à la rebellion Tchadienne, mais on peut lire la dépêche suivante:

N’DJAMENA (AP) — Un rebelle fait prisonnier lors de l’attaque il y a dix jours contre la capitale du Tchad a affirmé samedi qu’il appartenait à un groupe de 1.000 insurgés centrafricains qui s’est allié aux rebelles tchadiens, et que leur tentative de renverser le gouvernement tchadien était appuyée par le Soudan voisin.
L’attaque du 13 avril dernier a fait au moins 350 morts, la plupart parmi les rebelles. Vendredi, l’Union africaine (UA) a dépêché une délégation au Tchad pour vérifier les allégations de N’Djamena selon lesquelles le Soudan a joué un rôle dans cette opération.
Le président tchadien Idriss Déby a affirmé cette semaine que le Soudan souhaitait déstabiliser l’ensemble de la région pour contrôler, à terme, toute l’Afrique sub-saharienne. Dans le même temps, des informations circulaient sur un rassemblement d’opposants centrafricains dans la province occidentale soudanaise du Darfour, frontalière du Tchad et de la Centrafrique.
N’Djamena accuse depuis longtemps le Soudan d’appuyer la rébellion dans l’est du Tchad. Khartoum affirme de son côté que le Tchad soutient la rébellion au Darfour.
Avant la visite de la délégation de l’UA dans la prison où sont détenus quelque 200 rebelles capturés suite à l’attaque du 13 avril, le Centrafricain Adoum Rakiss a affirmé à l’Associated Press que son groupe s’était allié, il y a cinq mois, aux rebelles tchadiens du Front uni pour le changement démocratique (FUCD). Il a affirmé lors de cet entretien qu’il s’était rendu à Khartoum avec des leaders rebelles tchadiens pour obtenir une aide financière des autorités soudanaises.
Il a également affirmé que les armes utilisées lors de l’attaque contre N’Djamena venaient de Chine, où les rebelles tchadiens détiennent des contacts. Rakiss a dit ignorer si ces armes avaient été fournies par les autorités chinoises où si elles avaient été exportées illégalement.
Ces informations ne pouvaient être confirmées par d’autres sources. Des porte-paroles des rebelles du FUCD ne pouvaient être joints dans l’immédiat.

Mais on peut aussi envisager un scenario plus complexe mais plausible: la Chine pourrait proposer son aide à Deby pour repousser la rebellion et en échange obtenir des contrats dans le pays.

Quoiqu’il en soit la Chine doit faire attention, le FUC est la rebellion tchadienne la plus islamiste, et alimenter l’islmaisme peut se retourner contre soi, comme l’ont connu les USA, à la différence près que la Chine compte plus de 40 millions de musulmans sur son territoire, pour la plupart différent ethniquement des Chinois et que ces populations sont ultra marginalisés et très pauvres…