Certains y ont pris gout et il y a eu plus d’engouement cette fois-ci que le mardi précédent quand une centaine de personnes avaient quitté la manif dans le premier tiers de son parcours pour aller ouvrir un lieu étant appelé à devenir un espace échappant au controle des syndicats mais malheureusement évacué quelques heures plus tard (il est à présent gardé jour et nuit par des vigiles et des chiens).

Mardi dernier, un premier groupe a quitté la manif et après une course de quelques centaines de mètres, a pu s’emparer du siège du Medef. Très vite, les deux côtés de la rue ont été bloqués
par les
flics mais qui visiblement n’avaient pas les moyens d’intervenir à ce
moment
là, la manif d’environ 30 000 à 40 000 personnes étant loin d’être
dispersée
: une centaine de personnes étaient à l’intérieur des locaux et une cinquantaine devant l’entrée de l’immeuble pour en protéger l’accès.
C’est
là qu’une deuxième action est partie de la manif pour aller occuper
la gare
et les voies ferrées. Depuis la rue du Medef, on a nettement senti le bienfait de l’ouverture de ce deuxième front. On a senti l’étau se
desserer
alors que la tension était de plus en plus vive et que l’intervention
des
keufs semblait imminente. Puis des renforts de manifestants sont
arrivés et
les flics sont partis à plusieurs centaines de mètres. Finalement les occupants ont quitté les lieux deux heures plus tard, juste avant semble-t-il l’intervention du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) qui a occupé une partie de la rue
et des
trottoirs après le départ des manifestants. Les locaux du Medef ont été partiellement sacagés (chacun sacage sa cage) et même la presse
locale qui a
estimé que c’était un débordement, avec ironie, a exprimé que ça
n’était pas
dramatique et qu’il y en avait qui récoltait ce qu’ils avaient semé.
Il n’y
a pas eu d’interpellations mais on peut s’attendre à des suites
judiciaires,
d’autant plus qu’un journaliste de France 3 a filmé l’intérieur des
locaux,
pendant l’occupation.

Dans le même temps, les bureaucrates syndicaux étudiants (présentement,
l’AGEL-FSE) se fatiguent de la présence de membres du collectif AC!
Limoges
à la fac de lettres. Peut-être un jour les ramasserons nous à la
pelle mais
le mouvement en cours leur a redonné un peu de vigueur. Ils n’apprécient visiblement pas notre position « ni CPE, ni CDI » et tous les textes
que l’on
met en circulation, ni les interventions en AG. Eux, ils réclament « un emploi pour tous » et ils ne supportent pas les opinions divergentes. La semaine dernière, ils ont déjà voulu virer notre infokiosque. Ils
n’ont pas
supporté la mise en place de groupes de paroles auxquels on
participe. Là
aussi la fluidité, la mobilité permet de libérer de l’imagination
face aux
discours convenus, calibrés, normés, bornés proposés par des
appareils, même
groupusculaires. Mais on sent bien que nos analyses trouvent un écho. A chaque manif, des personnes qu’on ne connait pas nous demande des tracts pour les distribuer à leur tour et sans doute ceci explique cela. Du
coup
les mêmes appareils nous accusent ouvertement de manipuler des ptits
jeunes
et de faire de l’entrisme (sic). Ce qui révèle toute une conception du monde, d’un monde uniforme, avec quelques généraux et des soldats.
Mais dans
la foulée de nos actions de janvier et de février avec l’église de la
très
sainte consommation et San Precario, avec l’apport de la situation
actuelle,
nous préparons un mayday à Limoges. Ils sont gardes, soyons mobiles.


AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC! AC!