5 avril : journée nationale de soutien aux inculpé-e-s
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesCpePrisons / Centres de rétention
Appel à une journée nationale d’actions de soutien aux inculpéEs du
mouvement / Mercredi 5 avril 2005
appel à reproduire et diffuser….
Depuis des semaines, les actions s’accumulent : manifestations,
occupations, bloquages des axes de circulation, sabotages, déménagements,
détournements ou peinturlurages de lieux et objets qui représentent le
pouvoir et l’exploitation, résistance à la police, assemblées, débats…
Cette diversité partout en France est notre force !
C’est d’une manière générale, l’addition de ces actions qui créent un
large mouvement de contestation. Elles sont autant d’outils permettant à
ce mouvement de s’imposer, d’empêcher les tentatives d’étouffement d’un
gouvernement, de se faire entendre ! L’État craint peu les marches qui
jalonnent les mouvements sociaux depuis des années, tant que celles-ci se
résument à des défilés pantouflards avec pour vocation de négocier de
petites parts du gâteau. L’État craint, au contraire, le potentiel de
colère d’un mouvement déterminé, à plus forte raison s’il est capable
d’agréger d’autres révoltéEs.
La réponse policière face à la détermination du mouvement est de plus en
plus violente. A chaque nouvelle journée d’action, des centaines de
personnes mineurEs et majeurEs se sont vues interpellées, jugées et
condamnées à des peines de plus en plus dures. Sarkozy en appelle
maintenant a de la prison ferme pour les diverses personnes interpellées
lors des manifestations.
La CGT et les autres centrales syndicales, s’allient de plus en plus
souvent avec la police pour assurer des rôles de délateurs, de flics et de
matons des manifestations, allant jusqu’à s’organiser main dans la main
avec les forces de l’ordre pour attrapper les dits « casseurs » et les
livrer à la justice.
Cette répression est à l’image d’une société de la tolérance zéro et du
contrôle omniprésent. Une société où se construisent actuellement 6
prisons pour mineur-e-s, plus de 10 000 nouvelles places en tôles pour les
pauvres et « prisonnier-e-s politiques » de toutes sortes. Une société dans
laquelles se répand, à une vitesse décuplée et de manière souvent
invisible, la vidéo-surveillance, le fichage, les contrôle biométriques,
l’aménagement sécuritaire du territoire…jusqu’à ce qu’il ne soit un jour
peut-être même plus possible de dire « non » ou de « dévier ».
Pour l’heure, nous ne laisserons pas l’Etat, les médias ou ceux qui au
sein de la gauche et des syndicats « collaborent », diviser le mouvement en
faisant le tri entre les « bons » et les « mauvais » manifestantEs, entre les
« jeunes des banlieues » et les « lycéenEs/étudiantEs ». Nous ne laisserons
pas nos compagnon-e-s de lutte aux mains d’une institution carcérale qui
n’est là que pour détruire, humilier et distiller la peur. L’enfermement
de centaines de personnes ne permettra pas au gouvernement de revenir à la
« paix sociale ». Nous ne sommes pas naïfs et ne croyons pas à une « union »
pré-existante entre personnes que cette société enrage. Il y a parfois,
c’est loin d’être le cas partout, des violences regrettables entre nous.
Nous voulons les dépasser dans la lutte et la rencontre, ni avec la
police, ni dans l’enfer carcéral.
Nous appelons donc à une journée d’action nationale de soutien aux
interpelléEs mercredi 5 avril. Il est possible d’y participer par de
multiples actions : parloirs sauvages, rassemblement ou occupations devant
les prisons ou dans les tribunaux, occupations des chantiers de prisons
pour mineurEs et majeurEs, occupations des chantiers des géants du BTP
responsables de la construction de prisons et de centres de rétention en
France, écritures de lettres aux inculpéEs…
Nous appelons par ailleurs à ce que partout en France, nous nous
organisions pour être moins victimes de la répression en créant des
équipes légales, en s’informant sur nos droits, en s’organisant en groupes
affinitaires de personnes qui se protègent et s’entraident lors des
diverses actions et manifestations.
Amnistie pour les inculpéEs du mouvement « anti-cpe ».
Amnistie pour les émeutierEs de novembre.
Ne laissons pas ce monde se tranformer en prison !
Collectif dijonnais de soutien aux inculpé-e-s
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