Plus dure sera la chute
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Les autres explications sont rarrissimes, et leur recherche est vite taxée de partialité. Pourtant certains indicateurs permettent de penser à d’autres causes. Selon la société Nielsen Soundscan (http://www.soundscan.com/) qui se spécialise dans l’étude des ventes de disques, ce sont les « classiques », les fonds de catalogues qui souffrent le plus. Ils enregistrent une baisse de 11% (c’est à dire le double de la baisse des ventes de nouveautés). C’est d’autant plus inquiétant pour les firmes de disques qu’elles tablaient beaucoup sur ces ventes sur lesquelles elles réalisent leurs plus grandes marges (la plupart des frais étant déjà amortis depuis des années). Et ces fonds de catalogue ont justement reprsenté 25% des ventes en 2002 (117 millions d’albums vendus aux Etats-Unis, représentant 2 milliards de dollards de chiffre d’affaires). (1)
Le contenu est donc un facteur important de la chute de vente des disques. Une réalité qui cadre mal avec la vision qu’ont les majors, qui considèrent depuis des décénnies le marché du disque comme un autre, avec retours sur investissements obligatoires, parts de marché et économies d’échelle. A force de vouloir nous vendre toujours les mêmes disques (que ce soit les sans-piternels classique, ou la soi-disant découverte, copie conforme de la nouveauté précédente), les majors ont tout d’abord saturé le marché, mais ils ont surtout dégouté le public. A force de présenter le disque comme un simple produit (de masse de surcroit), ce « produit » a perdu sa force symbolique, l’envie de posseder l’objet pour l’objet s’est estompée, et son rapport avec lui est devenu un simple rapport de consommation. Plus besoin d’avoir l’original chez soi, ni même la pochette, il suffit de pouvoir l’écouter. Le mp3 suffit. Surtout quand c’est pour écouter de la musique facile et rapide, la seule proposée par ces même majors.
Toute une partie du public se tourne donc vers des productions et des genres plus confidentiels. Les petits magasins spécialisés (entre autre en occasion) réapparaissent. Les labels indépendant fleurissent et le vinyl fait fureur. Faute d’études sur le sujet, et de par la structure même de ces réseaux, il est évidemment très difficile d’évaluer si ce dévellopement des scènes alternatives est aussi conséquent que la chute du marché mainstream. Mais en sachant également que plusieurs études démontrent que les utilisateurs des peer-2-peer achètent plus de disques que la moyenne, on pourrait penser que la chute des ventes des disques des majors n’est pas tellement due à l’augmentation du « piratage » et donc au désinterêt des consommateurs pour les disques payants, mais bien plutôt au désinterêt du consommateur pour ce que tente de lui vendre le marché.
Et dans ce cas-ci, même les mesures anti-copies et anti-piratage les plus strictes n’y pourront rien, la chute continuera de plus belle.
(1) Grandlink Music News du Mardi 10 juin 2003 – N°181
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