Mobilisation massive, détermination intacte, cortège anticapitaliste, répression policière, …Lors de cette deuxième journée de mobilisation pour les retraites, appelée par l’intersyndicale, la lutte s’est faite visible dès les premières heures.les lycées de Chevrollier et de Joachim étaient bloqués à 7h.

A 10h30, la place Leclerc est remplie.
Dès la mise en mouvement, un cortège de Gilets Jaunes se forme en tête, sur la voie de gauche du boulevard Foch (habituellement laissée vide), côte à côte avec la CFDT. Il est suivi de près par un cortège festif et déterminé, composé d’un système son et d’une batucada, qui entraine derrière sa banderole rose une foule impressionnante d’au moins un millier de personnes diverses et non-affilié·es.Une belle preuve que les manifestations ne sont pas condamnées à rester des marches aussi monotones que le quotidien au travail, mais qu’il est possible d’y former des cortèges jeunes, dansants et colorés, ce qu’attendaient visiblement avec impatience les centaines de personnes se réappropriant la rue, et venues s’agréger à la sono ou la batucada.
En bas du boulevard du roi rené, les Gilets jaunes, lycéen·ne·s et jeunes précaires présent·es en tête se regroupent afin d’enlever les barrières censées bloquer l’accès à la voie gauche de la rocade. La configuration de la manifestation pouvant ainsi rester la même sur les voies sur berge.
Sur le boulevard carnot, des propositions commencent à émerger dans le cortège anticapitaliste.Les 12 jours d’attente depuis la journée d’action du 19 se faisant ressentir, et les personnes présentes ayant d’autres envies que de retourner au travail a 12h30, L’idée commence à circuler d’aller poser la sono place du ralliement, afin de rester mobilisé·es et visibles tout l’après-midi.

Arrivé sur Foch, le cortège prend donc la tête de la manif, et continue en direction de la place du ralliement, bien décidé à ce que la mobilisation s’étale au-delà des deux heures de marche prévues.Malheureusement, une compagnie de CRS bloque l’accès a Foch au niveau du McDo. Toujours constitué de plusieurs centaines de personnes, le cortège se décide à bifurquer rue David d’Angers, tentant de contourner le cordon de CRS, pour aller joyeusement terminer la manif en musique place du ralliement. C’est alors que la BAC, en embuscade dans la ruelle, déclenche les hostilités. Alors même qu’aucun acte pénalement répréhensible n’avait été commis, ces derniers ont tiré à plusieurs reprises au LBD ainsi qu’au lanceur Cougar (lanceur de lacrymo), blessant au moins deux manifestants, dont un lycéen, touchés au plexus par des tirs.
Dans l’ensemble très peu équipé·es pour faire face aux armes de la police, les manifestant·es reculent précipitamment, dans un nuage de gaz. Les personnes ayant prévu leur spray décontaminent des victimes de lacrymos à tour de bras.
Un petit nombre de manifestant·es se regroupe de nouveau sur Foch, avant de se faire une nouvelle fois arroser de grenades par les CRS.

Cette double attaque du cortège par la police marque la fin des festivités, et l’abandon du projet de fête au ralliement pour l’instant.Qu’à cela ne tienne, tant que le projet de réforme ne sera pas retiré, d’autres initiatives similaires verront certainement le jour.
En attendant, le message est clair : plus besoin d’actions directes ou de sabotage pour se faire réprimer, le simple fait de vouloir manifester pendant une durée supérieure à 2h toutes les deux semaines suffit maintenant à se faire tirer dessus par la police à Angers. Alors que le droit de manifester est pourtant protégé par la constitution, Masques et lunettes seront-ils bientôt obligatoires pour les quelques courageux·ses qui oseront dévier du cortège pour aller coller un sticker sur le trottoir d’à côté ?

Au moment de la dispersion, le lycéen blessé a également été interpellé, pour avoir eu le malheur de se trouver proche d’un groupe d’étudiant-e-s qui transportait une sono et subissait un contrôle d’identité. Un rassemblement spontané s’est alors organisé en soutien, relayé sur les réseaux et dans diverses assemblées, et rejoint par des syndicalistes sortant d’AG.
C’est finalement une cinquantaine de personnes solidaires qui l’attendaient au plus fort de l’après midi. Il est ressorti libre et sans convocation en fin de journée.

Et comme personne ne prévoit de s’arrêter avant le(a) retrait(e), prochain RDV pris ce soir, 18h30 place du ralliement, pour une manif aux flambeaux !
L’association du Ravitaillement Alimentaire Autonome, Réseaux d’Entraide (RAARE) distribuera de la soupe chaude sur place !