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« Le droit de grève est un droit, celui de travailler aussi, j’ai l’intention que l’un et l’autre soient respectés », a-t-il dit.

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http://fr.news.yahoo.com/25032006/290/nicolas-sarkozy-appelle-a-un-compromis-pour-sortir-de-la.html

Nicolas Sarkozy appelle à un « compromis » pour sortir de la crise

PARIS (Reuters) – Nicolas Sarkozy a exhorté le gouvernement à être « courageux et utile à la France » en favorisant « un compromis » pour sortir de la crise du CPE.

« Savoir imaginer un compromis, c’est être courageux et utile à la France. C’est ce que l’UMP demande et attend », a-t-il déclaré lors d’une rencontre à Paris avec les nouveaux adhérents du mouvement.

« Si les jeunes voient (le CPE) comme injuste, il faut lever les malentendus en organisant les conditions du dialogue et du compromis. Le compromis, ce n’est pas un gros mot dans la République française », a insisté le président de l’UMP, s’écartant de son discours écrit.

Discrètement « solidaire » depuis le début de la crise liée au contrat première embauche, Nicolas Sarkozy a fait entendre sa différence cette semaine en suggérant une période d’expérimentation de six mois pour le CPE.

« S’il y a incompréhension, c’est que nous n’avons pas assez dialogué. Il faut donc rattraper le temps perdu. Il ne faut pas se crisper », déclare-t-il dans une interview parue jeudi dans Paris Match, dans une critique implicite de la méthode de Dominique de Villepin, son rival potentiel à droite pour l’élection présidentielle de 2007.

Le ministre de l’Intérieur a dit samedi comprendre les inquiétudes de la jeunesse.

« Vingt ans de chômage de masse, quinze ans de croissance médiocre, dix ans de pouvoir d’achat poussif, sept alternances politiques depuis 1981 : comment les blâmer de dire à haute voix ce que leurs parents pensent eux-mêmes ? », a-t-il lancé.

« Ce que nous devons faire, c’est apporter des réponses (…) Je ne veux pas un fossé entre la droite républicaine et la jeunesse », a-t-il ajouté.

Il s’est dit inquiet des suites du mouvement. « Tout ceci doit se terminer au plus tôt, car chaque jour qui passe renforce les conditions d’un affrontement (…) et peut-être même d’un drame », a-t-il dit.

Se démarquant à nouveau du Premier ministre, Nicolas Sarkozy n’en a pas moins affiché sa solidarité et a écarté un départ prématuré du gouvernement.

« Nous sommes solidaires, parce que ce n’est pas dans la tourmente que l’on quitte le navire même si l’on doit réfléchir au cap qui est suivi pour s’assurer qu’il est toujours pertinent », a-t-il dit.

Il a consacré une grande partie de son discours à réfuter les critiques naissantes dans la presse et l’opposition de gauche sur la passivité présumée des forces de l’ordre lors des incidents qui ont émaillé les manifestations anti-CPE, notamment jeudi dernier à Paris.

« Je le dis à chacun, notamment au maire de Paris, je n’ai pas de leçons de fermeté à recevoir. J’ai demandé aux forces de l’ordre de faire preuve de discernement et de proportionnalité car je ne voulais pas de victimes chez les jeunes lycéens », a-t-il expliqué.

Le ministre a souligné que si un incident était survenu, ses adversaires politiques s’en seraient alors servi contre lui. « Si j’avais eu un drame à gérer, vous savez parfaitement qui l’exploiterait », a-t-il dit.

Il a laissé entendre que de possibles actions des forces de l’ordre pourraient être menées contre les blocages de lycées et d’universités.

« Le droit de grève est un droit, celui de travailler aussi, j’ai l’intention que l’un et l’autre soient respectés », a-t-il dit.

Le président de l’UMP s’exprimait sur une tribune qui ressemblait fort à celle d’un meeting électoral, avec des jeunes adhérents placés tout autour de lui.

Il se tenait debout devant une immense affiche proclamant « Imaginons la France d’après », montrant un voile qui se lève sur une prairie printanière et fleurie.

Lundi, il sera à Douai (Nord) pour une première réunion publique de type électoral.