l’information ne circule, mais dans les quartiers pauvres de la périphérie parisienne, les tensions du mois de novembre 2005 sont de retour. beaucoup de lycées sont fermés barricadés. pas de nouvelles dans la presse et pourtant, la tension est bien là, de nouveau les voitures brûles, les jeunes s’affrontent les uns contre les autres, les autres contre la police. Ce sont bien evidement comme en novembre les quartiers les plus pauvres qui brulent. pendant ce temps Begag, Villepin et autres Sarkosy nous montent les uns contre les autres. la mesure de la contestation n’est pas la même partout. il faut dire que la légitimité de la contrainte du gouvernement, de l’état, de la police n’est pas la même pour tous. dans les quartiers où le taux de pauvreté excède les 50%, l’état français, aux discours racistes, n’a pas beaucoup de légitimité, la police qui incarne cet « ordre public » encore moins.
Les enfants des travailleurs pauvres « importés » dans les années 60, pour faire fonctionner notre chère société de consommation, n’ont pas l’intention de baisser la tête comme leurs parents. Ce pays c’est le leurs, ils en réclament leurs parts.
la contestation à l’intérieur d’un système légal et celle à l’extérieur de ce système, est à peu de choses la même, c’est celle qui refuse de laisser aux mains de quelques spéculateurs, de quelques patrons, les richesses produites par les travailleurs. c’est celle qui refuse une organisation politique au combien inégalitaire.
Sa mesure est différente suivant la situation sociale de chacun. Pour ceux qui vivent encore dans des conditions de vie « acceptables », la contestation « légitime », celle de la grève, des manifestations, des oppositions politiques, suffit. Mais pour ceux qui sont pauvres dans des pays riches, ce n’est pas la même mesure. Il n’est pas question de marcher tranquilement dans la rue pour protester, alors qu’aucun autre avenir que celui du sale boulot, du chômage, de la pauvreté et de l’humiliation permanente se profile.
Puisque nous contestons les mêmes choses, ne nous laissons pas diviser par des gens pour qui cette division est un grand profit (surtout pour quelques dessins sur les murs).