[cpe] compte-rendu de la journée du 16 mars
Catégorie : Global
Thèmes : ArchivesCpe
« La jeunesse mobilisée contre le CPE a maintenu la pression jeudi sur le gouvernement, à travers des dizaines de manifestations qui ont réuni de 247.500 à 500.000 personnes, mais ont parfois été suivies d’incidents violents, en particulier dans le Quartier latin à Paris », dixit une brève de l’AFP aujourd’hui jeudi 16 mars 2006.
Selon la même brève, « trois cents fauteurs de troubles présumés ont été interpellés en France, dont 180 dans la capitale, selon le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, peu avant 0h00. Selon le préfet de police de Paris Pierre Mutz, les heurts ont fait 46 blessés parmi les forces de l’ordre: 39 gendarmes mobiles, dont huit hospitalisés, et sept CRS, dont trois hospitalisés ». Les fauteurs de trouble ne sont autres que les plus déterminé-e-s à faire vaciller le pouvoir. Troubler l’ordre établi n’est pas un acte citoyen, cela nécessite désobéissance et insoumission. Pourvu qu’ça dure !
Aujourd’hui, des débordements, parfois violents, ont eu lieu pendant ou après certaines manifs, notamment à Paris, Rennes, Toulouse, Montpellier, Aix-en-Provence et Chalon-sur-Saône, ainsi qu’en banlieue parisienne à Vitry-sur-Seine et au Raincy. A 1h30 du matin à Rennes, les affrontements entre flics et manifestant-e-s continuaient…
A Paris, 33.000 personnes selon la police et 120.000 selon les syndicats étudiants ont manifesté de la place d’Italie à Sèvres-Babylone. D’après différentes sources, plusieurs voitures ont été brûlées ou vandalisées (notamment plusieurs voitures de luxe dans le 15ème arrondissement), le commissariat et la mairie du 15ème arrondissement ont été caillassées (info entendue sur RMC), des affrontements ont eu lieu sur le carrefour Sèvres-Babylone (6ème et 7ème arrondissements). Un kiosque à journaux a été crâmé. Puis, dans le Quartier latin, plus de 2.000 jeunes ont jeté des fumigènes, des cocktails molotov et des pavés contre les forces de l’ordre, qui ont employé des canons à eau et de grosses quantités de gaz lacrymogènes pour riposter. Non loin de la Sorbonne, une brasserie et une librairie ont été saccagées. Les affrontements se sont étendus dans tout le quartier latin, jusqu’à 1h00 du matin environ.
Par ailleurs, des gendarmes mobiles auraient dispersé vers 21h30 une manifestation de dizaines de militants d’extrême-droite qui venaient de défiler contre le blocage des facs. Casqués et armés de bâtons, ils avaient poursuivi et frappé des manifestant-e-s anti-CPE. Plusieurs d’entre eux auraient été interpellés. L’ambiance doit être cheloue si dans les comicos certains se retrouvent avec des manifestant-e-s anti-CPE…
Le même soir, dans le quartier de la Dalle, à Argenteuil (Val d’Oise), une centaine de jeunes ont attaqué des CRS à coups de pierres et de boules de pétanque, faisant un blessé léger parmi les policiers, qui ont interpellé deux jeunes…
A Nancy, ce matin, un lycée a débrayé puis est parti en manif spontanée. Quelques heurts avec les forces de l’ordre, des pavés volent et un flic en civil s’en serait pris un sur la tête… 3 à 5 personnes ont été arrêtées (une délégation du comité de grève de la fac de lettres est allée au comico exiger « la libération immédiate des lycéens interpellés suite à leur participation au mouvement anti-CPE ».
A Angers, les manifestant-e-s ont bloqué les voies des chemins de fer pendant environ une heure.
A Rodez, le lycée Monteil, le plus gros de l’Aveyron (1.600 élèves), a été bloqué avec des barricades.
A Grenoble, la manif officielle s’est terminée devant la préf’ et a comme bien souvent continué en manif sauvage…
etc., bien sûr.
Comme à son habitude, Sarkozy a donné « l’ordre d’être très sévère avec les voyous, les casseurs » (reportage de France 3, ce soir).
« On attend tous de savoir si dans la rue, dans l’opinion, ça monte ou pas », a expliqué un ministre au quotidien Le Monde sous couvert de l’anonymat. « Villepin ne reculera pas, il va tenir jusqu’au bout. Et s’il ne tient plus, il est mort ».
Mais le but n’est pas seulement de faire tomber Villepin, ni le gouvernement, mais l’Etat dans sa totalité, pas vrai ?
Vive l’autogestion généralisée comme moyen et comme fin !
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