Autoréquisition du restaurant universitaire le rubis
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Voici le tract distribué aux 400 étudiant-e-s ayant bénéficié de cette auto-acquisition de richesse (alimentaire), le tout dans une ambiance à la fois décidée, rigolarde et détendue :
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Le projet de refondation sociale proposée par le MEDEF et mis en place par les gouvernements accentues la situation déjà précaire d’un nombre croissant d’entre nous.
Considérant qu’à l’intérieur de ces situations précaires nos droits les plus élémentaires sont continuellement bafoués.
Considérant que ce nourrir fait parti des besoins vitaux et que les politiques d’hier comme d’aujourd’hui ne nous permettent pas de l’assumer de manière régulière et continue, nous avons décidé de nous servir.
Considérant que le RU reste discriminatoire et fermé non seulement envers certain-e-s étudiant-e-s mais aussi à l’ensemble de la population, nous vous inviton tous et toutes à participer à cette action symbolique en se servant au RU de manière gratuite et en s’appropriant cet espace.
Des individu-e-s précaires et étudiant-e-s.”
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Voici le compte-rendu en images de cette action :
Cette action préparée la veille donnée RDV aux étudiant-e-s devant l’arret de tram “petit port”.
On entre dans le RU, en informant les employé-e-s que nous prenons les choses en main. Comme souvent, dans ces cas-là, les employé-e-s rigolent, la direction, un peu moins en s’embourbant dans une argumentation de gestionnaire bien connue.
Trés rapidement, des étudiant-e-s prennent la place des employé-e-s au service….
au réapprovisionnement des 400 couverts prévu ce jour-là…
à la plonge sous les conseils aimables du responsable habituel….
le tout avec un accueil irréprochable….
Quand il n’y a pas de chef et qu’on tourne sur toutes les tâches, le boulot et notamment le ménage est bien plus agréable…
Mais ce fut aussi le moment de discussions avec les employé-e-s qui elles aussi vivent avec un salaire bien minimum qui n’évoluent guère. Nous avons également croisé des étudiant-e-s précaires qui travaillent avec des mini-contrats le midi ou le soir au RU pour payé leurs études (comme environ 50 % des étudiants).
En ce moment les pratiques d’autoréquisition vont bon train. Pour preuve, la venue des présidents d’université qui doivent eux aussi venir manger gratuitement cette semaine (le 16 ou le 17) dans ce même restaurant Universitaire. Espèces de copieurs…
Certes, ils sont moins dans le besoin que la plupart d’entre nous. On pourra toujours venir en discuter avec eux-elles tout en mangeant les petits fours et le champagne payés par la collectivité…
bravissimo !!!
rien de tel que la lutte concrète,encore bravo, et continuez !!!
Bravo! continuez; c’est vous qui avez raison: c’est inadmissible que des étudiants soient obligés de travailler pour se payer leurs études. Une ségragation de plus.
Tout reste à faire…
Je ne vois pas vraiment quels étudiants seraient exclus des RUs…avant de vous réapproprier des espaces dans lesquels vous piétinez tous les jours, allez donc investir des espaces que vous avez oubliez depuis longtemps. Faites vous donc élire au CROUS et réappropriez-vous les conseils des gestions des CROUS. Faire les marioles pendant deux ou 3 heures c bien, c pas perdu mais passer des heures tout au long de l’année à défendre les étudiants face aux représentants de l’état, c une autre paire de manche, bien moins sexy, je vous l’accorde.
ça sent les élections au CROUS….
Compte-rendu de l’action du lundi 13 mars 2006
au restaurant universitaire le Rubis
Le déroulement de l’action
Cette initiative est née de l’envie de certaines personnes de traduire par une action le sujet principal de nos discussions : les effets concrets de la précarité sur notre vie quotidienne. Une soixantaine de personnes a répondu à l’appel et était présente à l’arrêt de tram « petit port » , lieu de rendez-vous du départ de l’action.
Nous sommes arrivé-e-s au Rubis. Nous avons informé le personnel qu’un RU en libre accès était organisé. La discussion s’est engagée sans heurts. Rapidement, des nombreux étudiant-e-s sont venu-e-s remplacer le personnel dans ses différentes tâches : en cuisine, au service, à la plonge, à l’accueil, et, bien sûr, au ménage.
Pendant toute la durée de l’action, nous avons gardé le contact et échangé avec le personnel de service dans une ambiance sereine et bon enfant. Au bout d’une heure et demie, nous avons laissé le lieu propre.
400 étudiants ont eu librement accès à ce repas.
Pourquoi cette action au RU ?
La précarité n’est pas qu’un mot : elle s’inscrit dans notre quotidien et notamment au niveau de l’alimentation. Se nourrir est un besoin fondamental. Or, comme le montre une étude de l’Observatoire de la Vie Etudiante, lors de l’hiver 2005, 15% des étudiants ont dû choisir entre chauffer leur appartement ou avoir un repas complet par jour.
Pourquoi cette forme d’action ?
– Elle permet de mettre concrètement en acte nos revendications
– De faire que chacun puisse participer activement et à son niveau à une action collective
– De favoriser les échanges entre nous et apprendre à nous faire confiance
– De donner une consistance au mouvement en faisant des choses concrètes
– D’échanger avec les personnels de l’université, de les sensibiliser à notre mouvement et de mieux connaître la réalité de leur travail.
Des individu-e-s précaires : étudiant-e-s, chômeureuses…
Quelle est la position des travailleures que vous avez remplacé? sont elles en grêve? Je trouve votre action centrale car se réaproprier le lieu “universitaire” lieu de culte et de crainte qui institue la position sociale et reproduit les rapports de classe et de domination de façon casi religieuse car incontestée sur la “supériorité” incontestée des élites qui détiennent le savoir et sans lequels nous ne serions que des barbares incultes.
Le pire c’est que l’infériorisation des “ignorants” va maintenant être remise au gout du jour par le retour du darwinisme social et de la biocratie.
Euh, racoleuse passive: si tu pouvais mettre points dans tes commentaires, ca serait pas mal. Parce que là, j’ai rien compris, enfin si, j’ai compris que l’université est un lieu de domination (je suis d’accord avec toi).
Mais le reste, je ne saisis qu’à moitié……
L’école, vise la reproduction des classes sociales ; l’institution dénoyaute l’individu et lui propose en contrepartie un rôle + ou – monnayable.
Il s’agit avant tout de faire accepter ces rôles par ceux qui ne vont pas hériter d’une « bonne place » (à mettre en relation avec la notion de « bonne famille* » et « bonnes naissances ». Pourquoi le grand nombre des « non élus » discriminés par l’école accepteraient ils ces « mauvaises places ». Quel endoctrinement leur fait accepter cette hiérarchie qui leur est défavorable ?
C’est pour cela que je parle de biocratie. Parce que le darwinisme social prétend justifier scientifiquement la place de chacun en fonction de son hérédité (lien entre héritage et hérédité ?).
L’église a un temps justifié la place de chacun en fonction de la naissance place auquel chacun devait se soumettre. L’école implicitement nous enseigne qu’une certaine « forme d’intelligence » voir un certain savoir justifierait la hiérarchie entre les uns et les autres. Voir même justifierait que certain soient inutiles ou nuisibles du fait de leur « héritage génétique » (pétition pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans et propositions de flicage de l’INSERM).
La lecture utilitaire de l’individu nous est tous défavorable. Nous ne sommes par des « corps pour le travail ou la reproduction » nos vies nous appartiennent.
L’école et l’université dans une société capitaliste ne sont que de vastes centres de tri sociaux ….en attendant peut être le tri génétique ?
(Aryen vient d’un mot sanscrit qui signifie bonne famille)
(Eugénisme) bonne naissances
racoleuse héréditaire
greve des personnels du r.u prevue bientot (11/06)