L’assemblée générale des Artistes et techniciens de Toulouse communique :

Le samedi 05/07/2003 à Carcassonne, le spectacle de Jérôme Savary «
La belle et la petite bête » a été annulée.
200 Artistes et techniciens ,rejoints par 8 techniciens et
Comédiens de la troupe, ont occupé volontairement la scène pour
empêcher la tenue de la représentation.
Après la lecture de 3 textes, nous avons annoncé que le spectacle
n’aurait pas lieu. Assis sur la scène et bâillonnés, nous avons
observé le plus grand silence.
Mr Savary a pris la parole pour exprimer son mécontentement et sa
volonté de jouer, y compris dans ces conditions. A l’appel du metteur
en scène Arielle Domsballe a pris la parole pour témoigner de sa
solidarité avec le mouvement et en demandant au public de faire son
choix. Plusieurs personnes du
public sont venus exprimer leur soutien à l’action menée.
Mr Savary a repris la parole et fait monter sur scène des comédiens
volontaires pour chanter. 3 artistes de la troupe ont chanté pendant
quelques minutes. Après une coupure de son, qui n’est pas de notre
fait, Mr Savary a re-monopolisé la parole de façon virulente et
violente.
Le public a commencé à manifester sa colère, au diapason de Mr
Savary. Plusieurs hommes sont montés sur la scène en insultant et
frappant les artistes et techniciens à portée de main. D’autres
personnes, devant la scène, hommes et femmes, lançaient simultanément
des insultes et des projectiles : «mettez les dans la fosse qu’on
puisse leur pisser dessus».
Le service d’ordre et les CRS sont venus nous protéger sur scène. A
minuit, le directeur du festival a annoncé l’annulation du spectacle.
Mr Savary a repris la parole à plusieurs reprises pour insulter
copieusement les grévistes.
A 0 h 30, nous avons évacué la scène pour permettre le démontage et
le rangement du matériel.
Sous la protection des forces de l’ordre, nous sommes sortis dans le calme.

« J’ACCUSE,
monsieur Savary d’avoir poussé à la haine, à la violence, le public
de Carcassonne, le 05/07/03 à l’encontre des artistes et techniciens
intermittents. Vous avez tenu des propos que nous n’aurions jamais
pu imaginer dans la bouche d’un artiste issu du Magic Circus, troupe
emblématique et avant-gardiste son époque.
Nous sommes en 2003. Si, comme nous le croyons, nous pouvons
disparaître avec les nouvelles mesures qui concernent notre statut,
et qu’il ne nous reste que ce bel exemple culturel que vous nous avez
donné samedi en représentation, sachez que nous croiserons encore le
fer, à Carcassonne ou ailleurs.
Vous nous avez certes blessé, mais conforté dans notre lutte pour la
culture de demain. »