Le cpe tourne à la révolte
Catégorie : Global
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Un brouillard médiatique est diffusé sur l’hexagone,
pourtant le CPE tourne à la révolte, qui elle
s’organise. Comment est-il possible que soit passé
sous silence les nombreux bloquages, du CRIJ à Paris
le 31 janvier, à la préfecture de Grenoble, à la
chambre du commerce et de l’industrie de Toulouse, en
passant par les affrontements qui ont eu lieu dans la
journée d’hier à Marseille…
La révolte des quartiers populaires est encore dans
tous les esprits, l’état d’urgence décreté par le
gouvernement, en soutien au plan vigipirate que nous
subissons depuis des années, n’a eu aucune efficacité
sur la situation d’urgence sociale dans laquelle se
retrouve la France, loin très loin des prochaines
échéances éléctorales, qui paraissent, à tord, la
seule possibilité de voir la classe politique,
réaliser son inefficacité et son inaction, malgré les
campagnes de communication/désinformation qui cherche
à nous prouver le contraire.
La crise politique est grave, et le CPE tourne à la
révolte. Nous sommes en février. Je serais tenté de
dire comme Miguel Benasayag, « et maintenant? ». La
situation nous oblige à dépasser les points
d’interrogation et à imaginer les points de
suspension. Oui, suspension du CPE…c’est la première
des choses, suspension des projets de loi du
gouvernement sur la réforme du code de la famille…et
de la prévention de la délinquance…des projets de
biométrie, et de contrôle de la population…
Suspension du premier ministre qui n’a plus de
légitimité….. mise à plat de la cinquième
république…
Nous vivons une grave dérive sécuritaire, qui
s’accélère alors que la situation nous oblige à
dialoguer et nous rencontrer, pour chercher ensemble,
tous ensemble, ce qu’il est possible de faire. La
peur, le raidissement du gouvernement, et sa phobie
des mouvements émanant de la rue, nous montre bien le
décalage qui existe entre leur vision du monde, et la
notre.
Notre avenir n’est pas noir, ni bouché, il passe par
une réappropriation de l’action collective vers des
pratiques d’émancipations. Clairement, nous souhaitons
chercher dans des valeurs que le pouvoir
pseudo-politique, ou plutôt polyconomique, cherche à
nous faire oublier… la coopération, le partage, le
respect de l’autre, la diversité… et tellement
d’autres… Autre, autre, autre. Un autre avenir nous
attend.
Nou n’allons pas attendre le 7 mars, que les partis politiques, dit de gauche, et les syndicats, qui se raidissent devant l’émergence d’autres formes d’actions, se mobilisent, sans appel à la grève, pour protester contre le CPE. N’ont-ils pas conscience que nous ne sommes pas des moutons à la recherche d’un(e) quelquonc berger(e) présidentiable? Et que nous ne voulons plus attendre mais réfléchir collectivement et agir?
S’il l’on regarde de près la situation, nous avons un
vieux monarque qui cherche à éviter la prison, et qui
continue, la tête haute et le sourire en coin, de
soutenir des clubs militaires et financiers, dictature
en Afrique. Nous avons un aristo au pouvoir qui ne
s’est jamais présenté à une élection mais qui
terminerait bien porte parole du groupe L’Oréal. Nous
avons un facho en puissance qui cherche à récupérer
des voix extrèmes, se sentant fort d’un soutien
atlantiste contre une libéralisation accéléré de ce
qu’il nous reste. Nous avons une classe politique
totalement verouillé, et déconnecté des réalités
quotidiennes. Nous avons une gauche qui se cherche une candidate, pensant qu’un peu de charme pourrait pallier leur nostalgie du pouvoir, et leur carence lorsqu’il s’agit d’agir, et d’être ferme face à des dérives extrémement grave…. et puis il y a encore d’autres types…
Le mouvement qui se construit aujourd’hui autour des
lycéens et des étudiants qui ont votés la grève dans
plusieurs universités, appelle toutes les forces
vives, progressistes à rejoindre le mouvement pour
qu’il s’amplifie.
Allons-nous laisser plus longtemps une situation nous échapper? Ne sommes-nous pas aujourd’hui dans une situation dramatique? Allons nous attendre le 7 mars ou les éléctions de 2007 pour réagir et nous exprimer? Nous pouvons aujourd’hui faire vaciller un pouvoir qui n’est plus légitime. Ne ratons pas l’occasion.
la rage du peuple, 10 février 2006
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