Appel des étudiants de rennes ii
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“Nous, étudiants de Rennes, réunis à plus de 1800 en Assemblée Générale le mercredi 8 février 2006, sommes déterminés à poursuivre jusqu’au bout le combat contre la loi d’Egalité des chances (dont le CPE, qui a été adopté par les 73 députés présents) et le CNE.
Nous dénonçons une attaque sans précédent en direction des jeunes de moins de 26 ans et de tous les salariés de ce pays. Nous estimons que cette mesure constitue une précarisation inacceptable de nos conditions de travail, et un cadeau fiscal pour le patronat (par les exonérations de charges).
Nous, étudiants de Rennes, refusons d’être une main d’oeuvre corvéable et jetable. Nous exigeons le retrait pur et simple du CPE, l’abrogation du CNE et dénonçons les suppressions de postes aux concours de l’enseignement.
En ce sens, nous appelons l’ensemble de la jeunesse et des salariés de ce pays à se mobiliser avec détermination et à poursuivre le combat jusqu’au bout.”
Lettre ouverte des élèves de l’Institut d’Etudes Politiques,
Collectif d’étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes, nous souhaitons affirmer notre indignation face à la loi « sur l’égalité des chances », adoptée le 10 février sur une question de confiance du Premier ministre Dominique de Villepin. Hormis les conditions de l’adoption du texte, qui procède d’un coup de force de l’exécutif, le contenu du projet est intolérable.
Le CPE (Contrat Première Embauche) nous est présenté comme une avancée mais marque l’institutionnalisation d’un grand nombre de régressions. Pendant deux ans, l’employé sera en effet corvéable par son employeur et ne pourra contester cet état de fait sans risquer de se retrouver sans emploi. Impossible donc de se projeter dans l’avenir.
Nous avons déjà pu constater les dégâts du CNE (Contrat Nouvelle Embauche), les plaintes de salariés licenciés sans raison valable s’accumulant de jour en jour. Le CPE ne fera que généraliser un peu plus cet état de fait, d’autant plus que le gouvernement projette explicitement, à terme, de fusionner CPE et CNE dans un contrat unique, transformant en norme ce qui était une exception. Cela revient à démanteler le droit du travail.
Ont été réalisées un certain nombre de mobilisations : grèves, blocages et autres actions démocratiquement décidés. Une coordination nationale, réalisée à Rennes le samedi 18 février, a réuni les représentants de 35 établissements venus de la France entière. Elle a abouti à un appel national à la manifestation jeudi 23 février, mardi 28 février et mardi 7 mars. Une nouvelle concertation est d’ores et déjà prévue pour le samedi 25 février à Toulouse. Le mouvement qui se déroule actuellement est donc réfléchi et déterminé.
Nous affirmons notre soutien à cette mobilisation et demandons à tous ceux, étudiants, lycéens, salariés, chômeurs, employeurs qui voient dans le CPE et le CNE une nouvelle étape dans la précarisation de l’emploi, de se mobiliser aux côtés des étudiants de France, pour faire comprendre qu’accroître la précarité n’est pas le bon moyen pour réduire le chômage.
Voté en Assemblée Générale le mardi 21 février 2006