POUR LA DÉFENSE DES DROITS CIVIQUES ET POLITIQUES : PARALYSATION
PARALYSIE DE TOUS LES PROCÈS !

En 1998, toute une série de procès juridiques contre certaines
organisations sociales, culturelles, politiques, moyens de
communication et quelques 250 citoyennes et citoyens basques ont commencé. Cet
ensemble de procédures est connu sous le nom de 18/98. Les circonstances qui ont
permis d’arriver à cette situation viennent sont marquées par un
ensemble d’activités au service d’une stratégie politique dont le but est
d’expulser de la légalité espagnole à un vaste espace social et
politique basque, violant les droits civiques et politiques – le droit
d’expression, de réunion, d’association, de liberté idéologique et droit à la
dissidence
– des personnes et groupes qui défendent le principe selon lequel que
le Pays Peuple basque est un peuple qui a le droit de décider en tant que
peuple. C’est-à-dire, attaquer des personnes et des groupes qui
poursuivent des buts légitimes à travers depar des moyens également
légitimes.

Pour cette raison, le développement du macro-procès 18/98 ne peut pas
nous laisser indifférents. Nous pourrions trouver 98 raisons pour der nous
opposer à ce macro-procès. Énumérons au moins dix-huit d’entre elles :

A) Sur la procédure judiciaire
1. Elle manque des minima exigibles de sérieux procédural : elle est
arbitraire.
2. Elle répond à une impulsion politique.
3. Elle est construite sur une condamnation prédéterminée, sans tenir
compte des dénonciations de tortures et de mauvais traitements infligés
aux personnes mises en accusation.
4. Elle témoigne de la nécessité d’éliminer la législation
antiterroriste et un tribunal d’exception comme celui de l’Audience Nationale.

B) Sur les personnes imputées.
5. Elle viole les droits humains, civils et politiques des personnes et
organisations imputées.
6. Nous tenons à défendre leur dignité et le droit de développer leurs
projets individuels et collectifs.
7. Nous n’acceptons pas une notion d’environnement qui vise une
persécution injuste et indiscriminée.
8. Nous rejetons le fait que ce procès constitue un châtiment anticipé :
prison préventive, coût personnel, familial, professionnel et
économique.

C) Sur le Pays basque
9. Nous tenons à proclamer la légitimité de construire un autre Pays
basque, sans ingérences.
10. Les droits et libertés sont indivisibles. En les défendant, nous
nous
défendons également nous-mêmes.
11. Nous voulons une société vivante, consciente et engagée.
12. La lutte en faveur des droits civils et politiques est universelle,
car la persécution de la dissidence politique est globale (listes
noires, euro-ordre, etc.).
13. Car les procès nuisent aux options pour un processus de paix.

D) Sur la Plate-forme 18/98+
14. Dénoncer un cadre antidémocratique qui permet la criminalisation
d’activités légitimes.
15. Lancer un cri d’alarme sur l’injustice de la justice et la
fragilité de nos droits civils et politiques.
16. Obtenir un soutien social qui attire l’attention de médias.
17. Offrir un lieu de rencontre pour la reconnaissance de tous les
droits de toutes les personnes, décidés à exiger et disposés à offrir
également ce que nous réclamons.
18. Quelle est ta raison? Il y a des personnes qui ont des points de
vue différents, mais qui ont la perception d’un Pays basque respectueux de
sa pluralité et de sa richesse sociale qui permettra la construction d’un
pays dans la liberté et dans le respect de tous les droits pour toutes
les personnes. Nous tous voulons exprimer notre opposition à ces procès et
notre solidarité avec les personnes accusées.