La renégociation de l’assurance-chômage et la réforme des minima sociaux partent d’un présupposé : les chômeurs et les précaires auraient trop de droits et en abuseraient… Le fait qu’AC ! (Agir ensemble contre le chômage et la précarité) continue de voir affluer dans ses permanences, chaque semaine, des dizaines de chômeurs et de précaires, montre que les abus ne sont pas là où l’on pense. Rappelons par ailleurs que les Assedic ne sont pas une oeuvre de charité ; tous les chômeurs ont, à un moment ou à un autre, cotisé aux Assedic et ont donc apporté leur écot à ce qui leur revient de droit. A l’heure où les « partenaires sociaux » et les pouvoirs publics s’organisent de leur côté au mépris des premiers concernés, nous avons choisi de vous présente, jour après jour, le quotidien des personnes accueillies dans nos locaux.

Mr A , est âgé d’une trentaine d’années. Pendant longtemps, il a enchaîné les vacations dans l’animation scolaire, animé des colonies de vacances.

Mais toutes ces expériences, si elles lui conviennent professionellement parlant, ne lui permettent pas d’avoir des revenus suffisamment importants et stables pour couvrir ses besoins.

Il se retrouve dans une période difficile ou il n’a plus que le Rmi pour vivre. Il décide donc de trouver une formation qui lui permette d’obtenir un diplôme qualifiant dans sa branche lui permettant notamment de passer certains concours nécessaires pour accéder à un emploi stable.

Il effectue ses recherches de manière autonome, le service RMI parisien ou il est suivi s’avérant incapable de l’informer. Il s’avère qu’une université propose une licence d’un an en sciences de l’éducation parfaitement adaptée à ses besoins, et d’un cout de loin inférieur à celui des centres de formation privée.

Titulaire d’un deug, Mr A. en accord avec son référent RMI propose donc cette formation à la commission locale d’insertion.

Celle-ci lui demande après examen de mieux motiver sa demande, notamment sur les possibilités d’insertion professionnelle à court terme après cette formation. En effet , dans la loi sur le RMI cette insertion professionnelle rapide est la condition pour valider une formation.

Nous sommes à la mi-septembre. Mr A complète donc son dossier notamment en fournissant de nombreux exemples d’offres d’emploi qui mentionnent cette formation. Il insiste sur la nécessité d’une réponse rapide de la CLI dans la mesure ou la période d’inscription est bientôt close et s’engage à assumer seul les frais d’inscription. Son référent RMI donne encore une fois son accord.

La CLI répondra fin octobre : elle valide le contrat, ce qui enlève à MR A toute possibilité de recours contre la décision, mais refuse la formation, sans motiver ce refus.

Nous intervenons donc auprès de la responsable parisienne du RMI: celle-ci reconnaît qu’il s’agit d’une décision inepte, prise en totale méconnaissance de l’état des débouchés dans ce secteur. Mais il est trop tard pour l’inscription. Embarassée, cette responsable propose à MR A de trouver une formation équivalente dans le privé, donc beaucoup plus chère, que le département prendrait en charge. Mais il faudra de toute façon attendre la prochaine période d’inscription et dans l’attente la seule proposition est donc le maintien au RMI.

Mr A va donc perdre un an, en petits boulots ou en survivant avec le RMI, alors que son projet était parfaitement viable.

Permanence sociale AC Paris
_ Pour et par des précaires
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