Demain, il y aura donc au moins deux courants AC, peut -être plus. Quant à nous, notre seul regret est qu’il n’y en ait pas mille tant nous avons
besoin d’une autre répartition des richesses, pour résister aux attaques
permanentes contre les chômeurs et précaires, pour construire un autre monde
que celui qui nous est imposé par les capitalistes de partout, pour
développer une réflexion multiple et néanmoins commune pour la construction
d’une autre société en réfléchissant aux questions d’environnement, de
production.

Si pendant ces deux jours et depuis des mois, nous nous sommes affrontéEs
et diviséEs sur des questions essentielles, notamment notre rapport à la
gauche, à ses échéances électorales et à la démocratie interne dans AC !,
si ces divergences font qu’aujourd’hui nous devons construire séparément nos
campagnes et nos luttes, il n’en reste pas moins que les orientations
fondamentales construites depuis 1994 restent les mêmes pour touTEs.

Nous sommes sûrEs que l’ensemble des collectifs AC ! continuera dès demain,
à lutter contre toutes les mesures de contrôle des chômeurs et précaires,
contre la destruction du code du travail, pour que chacunE ait un revenu qui
lui permette de vivre bien et l’accès inconditionnel à ses besoins
fondamentaux : logement, transport, culture, fluides.

Nous sommes sûrEs que l’ensemble des chômeurs, des précaires, des salariéEs,
des retraitéEs d’AC ! continuera à se battre contre toutes les formes de
discrimination et de criminalisation, notamment contre les lois racistes qui
condamnent aujourd’hui les plus précaires d’entre nous, en particulier les
sans-papiers, à la déportation, à l’exploitation la plus sauvage, aux rafles
et à l’enfermement.

Face à cette société qui glisse vers le totalitarisme, qui a fait de la
chasse aux pauvres, du sexisme, de l’homophobie, du racisme et plus
généralement de la loi du plus fort ses valeurs, quelles que soient nos
divergences, et elles sont profondes, nous savons de toute façon qu’il y
aura des moments communs de résistance.

Nous réaffirmons la nécessité de partir des collectifs locaux pour
développer le rapport de force nécessaire pour la défense individuelle et
collective de tous les chômeurs et précaires, nous continuerons d’ouvrer à l
‘enrichissement d’un véritable réseau horizontal, qui permette une réelle
égalité entre nous, une circulation des informations, des idées, des
pratiques. La force d’un réseau est sa multiplicité, son côté insaisissable,
incontrôlable. La pratique en réseau est une forme d’organisation dont nos
ennemis n’ont pas l’habitude. C’est notre force et c’est à nous de l’
enrichir et de la faire vivre.

Nous pouvons tout car nous sommes tout.

Premiers signataires :
AC ! CUM (Montluçon), AC ! CUN (Région de Nantes), AC Bordeaux CUB, AC !
Paris Air Libre, AC ! Limoges, AC ! Alençon-Perche, AC ! Trappes, AC ! Paris
10-11-12, AC ! Nantes …