Grève des stagiaires…
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Le mouvement génération précaire est né d’un appel à la grève des stagaires diffusé sur Internet début septembre 2005, destiné à dénoncer une situation intolérable : l’existence d’un véritable sous-salariat toujours disponible, sans cesse renouvelé et sans aucun droit.
Aujourd’hui beaucoup de stages remplacent aujourd’hui des postes permanents de secrétaire, d’assistant et de « cadre junior » en CDD ou en CDI, car les stagiaires sont sans cesse renouvelés pour des périodes pouvant aller jusqu’à un an, et pour une “rémunération” la plupart du temps inférieure à 30% du SMIC.
Cette situation joue contre l’insertion des jeunes, et pèse sur les conditions d’emploi, de travail et de rémunération de l’ensemble de la population active !
La suite sur le site de Génération Précaire.
Le texte de présentation du mouvement « Génération précaire » et les témoignages sollicités sur leur site internet, attestent bien que les initiateurs de ce coup médiatique s’identifient à la seule génération issue de l’enseignement dit supérieur. Le mouvement semble profondément acculturé comme beaucoup de ces initiatives qui se déploient par la grâce d’internet, et qui ne comptent que quelques individus comme base réelle.
« Génération précaire » veut mobiliser les apprentis « cadres moyens », nantis de diplômes dévalorisés, tout marris de s’apercevoir qu’ils ne seront désormais pas mieux traités que les autres. La forme parcellaire et contingentée de leur lutte répond à un souhait implicitement formulé de ne pas « mélanger » toutes les précarités, celle des futurs cadres constituant un scandale remarquable, de leur point-de-vue. Là se situe l’illusion moderne de ces « bacs + quelque chose » : leur chance d’appartenir à l’élite économique de demain est désormais minime. D’une manière générale, les avantages des classes moyennes occidentales s’effritent lentement, par diverses voies.
Avec quelle célérité les médias ont mordu à l’hameçon, rendant compte généreusement sur les chaînes de télévision de la manifestation-marketing de ces précaires d’un nouveau genre ! Le souci inconscient de faire un contraste entre cette jeunesse si constructive, et celle des banlieues ? Quoi qu’il en soit, la précarité salariale n’est pas que dans les stages professionnels des étudiants, elle n’est pas le problème d’une tranche d’âge, elle ne date pas d’aujourd’hui.
JCS
Je suis tombé rapidement là dessus, hier soir, sur le journal de FR3. Je n’éprouve aucune sympathie envers eux. Génération précaire ? Ah bon ! Les classes moyennes subissent les foudres et la fin annoncée de l’Etat providence. Enfin de la mixité sociale au resto du coeur! C’est peut-être cela démocratie !
Je ressens comme un malaise à la lecture de ces deux commentaires. je comprend bien la possition de JCS, mais il me semble que nous avons interet à nous interresser à ce mouvement, plutot que de le tirer vers le bas. Ce mouvement est peut etre l’occasion de construire de nouvelle alliance. En effet, nous nous retrouvons face à la possibilité de faire une liaison entre les precaires sans (sans diplome, ou peu, sans garanties…) et les precaires issus des classes superieurs (ou pretendant en faire partie). Generation precaire est d’ailleurs le titre du livre de Abdel mabrouki, ce dernier ayant passer son energie à organiser les travaillleurs precaires de macdo, pizza hut… Bref faire de ce mouvement un veritable mouvement de TOUS les precaires. Après que les medias sautent sur les mouvements dont les prote-parole leur ressemble au regard de la manière de parler, de s’habiller, de penser, me semble plus être le problème des medias que du mouvement génération précaire. L’inconscient journalistique consiste a regarder avec bienveillance les mouvements qui leur sont semblables et à etre reactionnaire et/ou condescendant en regardant les mouvements des plus défavorisées. En tout cas ce mouvement me fait penser que historiquement le mouvement ouvrier s’est toujours structuré à partir de l’aristocratie ouvrière (que l’on pense à la commune, au proudhonnisme, au fait que les militants ouvriers de la première heure était des ouvriers de metiers, ou encore que les mouvements d’OS ne sont se structurés que plusieurs decennies apres le debut du mouvement ouvrier…). peut etre qu’il faut en profiter, non ?