Le Gri-Gri n°41 : Toute la vérité sur Villepin & l’Afrique

Le 3 novembre paraît chez Privé une bombe : Les Cent Semaines, consacré à l’action de Dominique de Villepin aux Affaires étrangères. L’auteur, diplomate, publie cet ouvrage sous un élégant pseudonyme : Jean Saint-Iran. Le Gri-Gri publie les bonnes feuilles de ce réquisitoire consacrées au rôle éminent, forcément éminent, du Premier ministre français en Afrique : la Côte d’Ivoire, Madagascar, le Maroc

Le Gri-Gri est un quinzomadaire satirique panafricain. Le n°41 est paru le 20 Octobre http://www.lesamisdugrigri.com/index01.html

Le Premier ministre français, Dominique Galouzeau de Villepin, aime l’Afrique et il est intimement persuadé qu’elle le lui rend bien. Il est né en novembre 1953 à Rabat, où il a passé les cinq premières années de sa vie. En visite officielle au Maroc en septembre dernier, il évoque « un retour aux sources ». Symbole étrange et comme prémonitoire, les traces de son passé marocain ont disparu : la maison de son enfance a été rasée à l’occasion d’une opération immobilière. La gloire du père et les envolées du poète emportées par les promoteurs…

Il faut dire que l’Afrique de Villepin est comme sa maison natale, elle n’existe plus nulle part. Quand il sort de l’ENA en 1980, il prend un poste à la direction des Affaires africaines et malgaches où il se voit confier la zone géographique de la « corne de l’Afrique ». Et ce, pendant un an seulement. Son supérieur lui retire en effet rapidement ce dossier, tant le futur ministre s’est montré péremptoire sur des questions qui méritent du doigté. On le nomme alors au Centre d’analyse et de prévision, le « think tank » du Quai, pour réfléchir à l’Afrique. Mais loin des Africains.

L’Afrique pourtant, veut croire ce gaullo-chiraquien, c’est son truc. Il la connaît, il la comprend, il l’aime… Pour preuve, sa collection d’objets d’art africain, qui va croître durant son passage au Quai, sans forcément embellir. Certains privilégiés, reçus chez lui, furent frappés par la présence envahissante de la dite collection. « On se serait cru dans une boutique de l’aéroport de Nairobi, avec tous ces masques africains amoncelés sans goût et sans référence. »

Revenu des États-Unis en 1992, Villepin se fait nommer directeur-adjoint de la direction Afrique au Quai.

Pourtant, le continent noir lui vaudra quelques déboires. Il est directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, au moment de la dévaluation du franc CFA début 1994. Or, le réseau des anciens des Finances, qui à Matignon mènent l’opération, oublient simplement de l’y associer.

Revenu ministre au Quai en 2002, il s’investit sur les dossiers malgache et ivoirien. La France est de retour. L’Afrique ? « Une terre d’amitié et de fidélité », « une chance pour la France ». Avec son style inimitable, il déclare « alors que la mondialisation interroge l’avenir, partout s’affirme le besoin d’échapper à la dictature de l’identique. » En français normal : « Démerdez-vous »…

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