Elle attire notamment notre attention sur la détresse indescriptible d’un jeune kurde sur le point d’être expulsé (du nom de Ayhan Kaçar) qui prétend que s’il ‘rentre’, « on ne reverra plus un morceau de lui » et
qui, littéralement paniqué, ne cesse de crier , d’implorer le soutien de qui voudra bien l’entendre.

Elle me dit également que le centre de rétention tourne à plein régime dans les conditions d’hygiène et de précarité déjà dénoncées à plusieurs reprises dans la presse notamment par la voie de certains avocats. Nous
n’avons pas de mal à le croire si l’on fait le décompte de ceux que nous connaissons bien et qui y séjournent actuellement suite à la vague des plus récents APRF.

Pour y avoir moi même accompagné les enfants d’Armine il y a peu, je confirme que chacun devrait être conscient de la misère et de la détresse qui règne en ce long couloir préfabriqué aux fenêtres grillagées offrant pour seule perspective les fenêtres du commissariat et le ballet peu gracieux des voitures et fourgons de police.

Dois-je rappeler que depuis plusieurs semaines la Cimade, seul organisme habilité à assurer une présence en ces lieux, n’est plus en mesure d’honorer cette mission, et que plus que jamais on souffre là-bas en
silence.

Nos concitoyens mesurent-ils tous bien ce que signifie être placé en rétention en attendant le retour « dans la gueule du loup » ?
_ Je n’en suis pas certain.

La situation au Centre de rétention me semble devoir être placée au coeur de nos réflexions pour la suite de la mobilisation.

Amitiés,

Frédéric CHERKI
06 72 47 04 33