Collectif anti-EPM d’Orvault

A Orvault comme Ailleurs…

« La vie ne s’apprend pas en prison »

Appel/Pétition contre la création d’un Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs

Votée dans la foulée d’une campagne sécuritaire sans précédent où les mineurs en difficultés ont été désignés comme la nouvelle classe dangereuse, la loi Perben du 9 septembre 2002 crée un « nouveau » type d’établissement pénitentiaire : les Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM).

Le ministère de la justice parle d’un concept nouveau alors qu’il s’agit d’une régression profonde.

Depuis le 19ème siècle jusqu’en 1945, les prisons pour enfants ont existé et les dernières structures pénitentiaires pour mineurs ont fermé dans les années 70. Durant toutes ces années, s’appuyant sur les progrès des sciences humaines, des professionnels ont tenté de développer des réponses éducatives adaptées à la singularité de chaque jeune, souvent dans une grande pénurie de moyens.
Mais dans le contexte sécuritaire actuel, lespolitiques sont prêts à dégager d’énormes moyens humains et matériels (90 millions d’euros) au service de l’enfermement des jeunes en difficulté, banalisant ainsi l’incarcération.

Alors que pendant des années, les gouvernements successifs ont laissé se dégrader les conditions de détention des mineurs, c’est au prétexte de les améliorer que 7 EPM doivent voir le jour à partir de fin 2006. Ce seront ainsi 420 nouvelles places de détention qui seront créées au moment où le gouvernement prétend faire baisser l’incarcération des mineurs.
Ces contradictions révèlent le véritable choix qui est opéré : prendre en charge les jeunes en difficulté dans le cadre de l’enfermement, les EPM figurant au bout d’une chaîne où la prison se trouve à l’horizon de toutes les prises en charge.

Nous assistons à un mouvement général de pénalisation de la jeunesse renforcé par les lois Perben I et II qui instaurent :
-les Centres « Educatifs » Fermés
-l’intervention des éducateurs de la PJJ en quartiers mineurs
-la possibilité de condamner des enfants de 10 ans
-la possibilité de placer des enfants de 13 ans en détention provisoire
-la création de nouvelles peines pour les mineurs ( sanctions « éducatives », stage de citoyenneté…)
-la création de nouveaux délits (mendicité, rassemblement dans les halls d’immeubles…)

Pour cautionner cette politique, les EPM sont conçus par le ministère de la justice comme des lieux où enfin on pourrait éduquer et réinsérer ces jeunes.

C’est une imposture car, sauf à vouloir soumettre ou redresser, l’éducation ne peut être contrainte. Les jeunes en difficulté qui ont commis des délits sont, comme tous les adolescents, aux prises avec les mêmes turbulences dans cette période de construction ; comme les autres, ils ont besoin, pour se responsabiliser, de se confronter au contexte de la vie en société et pour mûrir de s’appuyer sur le lien social. Les transgressions de ces jeunes sont le signe de difficultés psychiques, familiales, et sociales aujourd’hui fortement aggravées par un contexte, de stigmatisation des classes populaires. L’absence de perspectives et la quasi-impossibilité d’accéder aux droits fondamentaux, leur laissent peu d’espoir de trouver une place dans la société. Alors, dans un contexte ultralibéral qui ne laisse place à aucune politique sociale d’envergure, c’est l’idéologie sécuritaire qui prévaut, et peu importe si partout en Europe où existent des structures d’enfermement pour les jeunes, le taux de récidive est important.

C’est un gâchis car les moyens alloués aux EPM sont autant de moyens qui n’iront pas aux services qui mettent en œuvre les réponses éducatives.

Mais le gouvernement, tout occupé à afficher une mesure sécuritaire destinée à rassurer la population, n’hésite pas à faire des choix budgétaires énormes qui auront pour conséquence la banalisation de l’incarcération des jeunes en difficulté et au bout du compte leur exclusion sociale.

Pour refuser le sort fait à la jeunesse aujourd’hui, nous appelons à une mobilisation large au sein du collectif anti-EPM d’Orvault, à signer et faire signer massivement cette pétition.

Contact : antiepm44@no-log.org
Collectif anti-EPM d’Orvault

Cet appel se décline aussi sous la forme d’une pétition
bientôt signable en ligne.