Il n’y a pas de « culture européenne » (i)
Catégorie : Global
Thèmes : Archives
Vu les difficultés que rencontrent les USA dans leur politique de domination planétaire et de police mondiale, on « comprend » que les oligarchies financières aient besoin d’une deuxième super-puissance pour aider l’état US dans cette besogne. Tel est l’intérêt des lobbies impérialistes.
Mais est-ce l’intérêt des travailleurs? Bien évidemment non, on n’a aucun intérêt à aider les lobbies financiers à « découper » la planète à leur guise. Encore moins à cautionner l’émergence d’une nouvelle super-puissance plus grande, plus riche et plus forte encore que les USA.
Mais la pression idéologique des médias est très forte, et des intellos prétendument progressistes ont été même jusqu’à commencer à introduire la notion d’un prétendu « négationnisme de l’Europe ». D’autres ont appelé à « prendre conscience de l’Europe ». C’est du terrorisme intellectuel, mais de surcroît: « négationnisme » de quoi, « prendre conscience » de quoi? Là, on a le plus grand mal à trouver l’ombre d’un argumentaire.
On voit passer des réflexions sur une prétendue « histoire commune », qui ne tiennent pas la route compte tenu des liens permanents entre les peuples du « continent européen », à supposer qu’on puisse définir ce dernier, et les peuples d’autres continents. En réalité, on veut nous imposer via le Conseil de l’Europe une « Europe bicontinentale » de l’Atlantique à Vladivostock dont la seule base réelle est une série de guerres de conquête et la volonté de mettre en place une méga-puissance impérialiste avec un grand « marché de la main d’oeuvre » interne.
Tout compte fait, l’argument massue des partisans de la « construction européenne » quant à la base d’une « identité collective » supposée s’avère être l’existence d’un prétendue « culture européenne ». Une notion d’où le prosélytisme religieux n’est pas absent, si on pense par exemple aux interventions de Jacques Delors et d’autres, ou de la hiérarchie ecclésiastique, sur l’ « Europe Chrétienne ». Voir par exemple:
Parfait. Parlons-en donc, de cette « culture européenne »…
Par exemple, l’empire grec était-il « européen » après avoir conquis le Proche et Moyen-Orient, l’Egypte…? Alexandre était-il un monarque « européen » après avoir épousé la fille de Darius et s’être entouré de dignitaires perses? Alexandre ne put pas conquérir l’Inde, mais l’ouvrage « The commerce between the Roman Empire and India », d’E.H. Warmington, Munshiram Manoharlal 1995, nous apprend que peu après, sur la base de l’étalon or, le volume du commerce entre Rome et l’Inde finit par atteindre un chiffre colossal pour son temps.
Quant au commerce avec la Chine, son contrôle fut l’un des grands enjeux de la révolte du Proche et Moyen-Orient contre la domination impériale chrétienne au moment de la montée de l’Islam.
Or, à l’époque, le commerce était le véhicule naturel en temps de paix des échanges culturels.
Et ne devons-nous pas une grande partie de notre culture aux Ibères (un peuple d’origine africaine dont on sait que les mouvements migratoires sont arrivés jusqu’en Normandie), aux Phéniciens et Carthaginois, aux Assyriens, aux Egyptiens…? Et la Bible, à l’origine le livre sacré des Hébreux, et les échanges économiques et culturels avec le monde arabe ou avec l’Amérique…
On « oublie » également que le Nord de l’Afrique, le Proche et Moyen-Orient… ont très largement fait partie de l’Empire Romain, que plus tard les Arabes ont conquis l’Espagne et que, sans doute, on trouvera beaucoup plus de passé commun entre l’Espagne et le Maroc qu’entre la Lettonie et la France.
Aucun de ces éléments ne pointe dans le sens d’une « culture européenne », quelles que soient les pirouettes que l’on puisse tenter pour introduire cette notion qui, en réalité, date de l’époque de l’impérialisme et tout particulièrement à partir des années 1880.
C’est surtout Jules Ferry, dans son discours du 29 juillet 1885 devant la Chambre des députés, qui, en officialisant sa doctrine sur les « droits et devoirs des races supérieures », formalisera également la théorie d’une culture européenne prétendument supérieure. Non pas parce qu’il y croyait, mais par pure convenance stratégique du lobby colonial comme il l’avoue ouvertement dans cette phrase de son discours:
« Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics? Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »
(fin de citation)
Jules Ferry venait ainsi de poser les bases de la doctrine de l’impérialisme protectionniste. Il sera suivi en Grande Bretagne par Joseph Chamberlain (les « races impériales » ou « conquérantes ») ou Cecil Rhodes (l’apartheid), plus tard aux USA par Theodor Roosevelt avec la prétendue vocation de la puissance américaine à dominer le monde…
Devant l’impasse de l’impérialisme qu’avait mis en évidence la première guerre mondiale, Hitler tenta la « grande unification » des requins avec sa théorie de la « supériorité de la race aryenne » mettant au rancart (ou actualisant) la « guerre des races » de Léon Gambetta. Et en 1943, lorsque les nazis envahirent l’URSS, leurs affiches appelaient à « L’EUROPE UNIE CONTRE LE BOLCHEVISME », cherchant à faire passer l’idée d’une Europe rassemblée combattant l’ « ennemi commun ».
Certes, les nazis ont été battus. Mais l’euronationalisme, les références à une « culture européenne »… restent des moyens de faire passer une politique impérialiste et de grande puissance. Nous ne devons pas transiger avec ce type d’endoctrinement.
NON A L’EURONATIONALISME!
Sortir de l’Europe
sortirdeleurope@free.fr
Commentaires
Les commentaires sont modérés a priori.Laisser un commentaire