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RECALÉS DU GRETA

Compte rendu de la réunion du Vendredi 1er Avril 2005 à la Préfecture du Finistère, en présence d’une délégation d¹AC ! Brest.

Le Greta de Brest-Landerneau a organisé une formation de chef de sécurité incendie classifiée ERP3-IGH3 du 25 octobre 2004 au 26 janvier 2005.

Il s’agit d’une formation diplômante, strictement réglementée par un arrêté relatif à la qualification du personnel permanent des services de sécurité incendie des établissements recevant du public pris par le Ministre de l’Intérieur en date du 18 mai 1998, et dont l’examen de fin d’études relève de la responsabilité du directeur départemental des services d’incendie et
de secours du département.

Les résultats de cet examen, un écrit suivi d’un oral, qui s’est déroulé sur deux demi-journées, les 21 et 26 janvier 2005, ont été rendus publics le vendredi 4 février 2005. Or, seulement trois candidats sur treize ont été reçus. A compter du 9 février 2005, les dix candidats recalés ont contesté les résultats de cet examen, et interpellé le Préfet du Finistère sur de
nombreux dysfonctionnements ayant perturbé le bon déroulement de leur formation et de leur examen de fin d’études au Greta de Brest-Landerneau.
Après moult péripéties, le Préfet du département a accepté de les recevoir collectivement le vendredi 1 er avril 2005 à 13h30, avec les pompiers dont ils mettent en cause l’intégrité.

Précisons que les reçus à l’examen sont tous fonctionnaires. Il s’agit de deux marins d’Etat, dont un haut gradé à la demande de qui le Greta a organisé cette formation, et d’un agent de la sécurité du CHU de Brest,
lui-même ancien marin d’Etat. Les recalés sont cinq demandeurs d’emploi, quatre salariés du privé en congé individuel de formation, et un marin d’Etat.

Participants à cette réunion :
– pour le Préfet du Finistère: Mme K_, Chef du Service de Défense et de Sécurité pour la Protection Civile, et Mme M_, du même service ;
– pour les pompiers : le Commandant C_, Directeur du Service Départemental Incendie et Sécurité, et le Major S_, Responsable du Bureau Prévention de Brest, et président du jury de l’examen par délégation et pour le directeur du SDIS ;
– pour les recalés du Greta : Mrs BIOLCHINI Ange-Etienne, CAUVIN Christian, CHENAFA Hicham, DEROCH Franck, HABASQUE Serge, JOLIVET Christian, et SOUBEN Emmanuel, soutenus par deux représentants d’AC ! Brest, Joël ROMA et Catherine LE MEUR.

Mme K_ est l’organisatrice de cette réunion, qui commence par un tour de table où chacun est invité à se présenter, tandis que circule une feuille de présence.

Les recalés exposent leurs griefs et leurs demandes.

La formation a commencé alors que le Greta n’avait, ni l’agrément de la Préfecture, ni les formateurs, ni les outils pédagogiques et ouvrages réglementaires nécessaires. Les dates de la formation ont d’ailleurs changé plusieurs fois. Les premiers formateurs, recrutés seulement la veille du début des cours, n’étaient pas compétents, et ont dû être remplacés après avoir fait une journée chacun. Le Greta a ensuite trouvé un formateur compétent en la personne d’un demandeur d’emploi. Mais il manquait aussi les ouvrages indispensables à la formation. En fait, les trois marins d’Etat les avaient, mais nous, nous avons dû nous contenter de photocopies de cours non conformes, avant d’aller nous-mêmes commander et acheter à nos frais une
partie de ces ouvrages. Puis les ouvrages commandés par le Greta sont arrivés, trois semaines après le début des cours.

Les dates de l’examen ont également changé plusieurs fois. D’abord prévu le 8 décembre 2004, selon les devis d’inscription donnant le lundi 4 octobre 2004 comme premier jour de la formation, il a été reporté une première fois au 8 janvier 2005, une seconde fois au 13 janvier 2005, puis une troisième fois au 21 janvier 2005 pour l’écrit, et au 26 janvier 2005 pour l’oral.

En date du 18 janvier 2005, nous ont été remises en mains propres des convocations pour ces deux dates, et pour deux journées de cours de rattrapage, les 17 et 18 janvier 2005 ! Nous avions fait une pétition pour
demander deux nouvelles journées de cours en remplacement des deux premières journées perdues avec les deux premiers formateurs…

Ces reports successifs de la date d’examen semblent liés au fait que le Greta n’a pas respecté son obligation légale de déposer au SDIS à Quimper, deux mois au moins avant la date présumée du début de la formation, un
dossier proposant un site d’examen, et deux chefs de services de sécurité composant, avec le directeur du SDIS comme président, le jury de l’examen.

De plus, conformément aux prévisions de l’article 11 de l’arrêté ministériel du 18 mai 1998, l’oral aurait dû être organisé dans la même journée que l’écrit, soit le 21 janvier 2005. Or, il a été repoussé jusqu’au 26 janvier 2005. Dans l’intervalle, les examinateurs avaient largement eu le temps de corriger les épreuves écrites. Ils ont donc pu noter l’oral en fonction des
résultats de l’écrit, ce que la réglementation interdit.

D’ailleurs, l’un des marins d’Etat à avoir été reçus a été repêché à l’oral…

Les résultats des deux autres marins d’Etat aussi nous laissent songeurs. Le haut gradé a été reçu à l’examen alors qu’il nous paraissait à tous nettement moins bon que d’autres stagiaires, notamment le marin d’Etat qui a
été recalé, lequel était l’un des meilleurs d’entre nous.

Juste avant l’oral, le Major S_, qui présidait le jury de l’examen pour le directeur du SDIS, a demandé que lui soit remis un trombinoscope comportant les photos de chacun des stagiaires. Puis certains d’entre nous se sont vus changer leurs questions en cours d’examen, tandis que d’autres étaient interrogés durant trois quarts d’heure alors que cette épreuve orale ne doit pas excéder vingt minutes, etc…

Le jury de l’examen se composait, outre du Major S_, du chef de la sécurité d’Océanopolis, et du chef de la sécurité du CHU de Brest. Or, l’un des trois candidats à avoir été reçus à l’examen était un agent de la sécurité du CHU de Brest. Il n’est pas normal que ce monsieur ait été examiné par son supérieur hiérarchique, lequel avait tout intérêt à le favoriser.

En outre, la responsable de formation du Greta, Mme Claire D_, a participé à la délibération du jury.

Quant à l’épreuve écrite, elle consistait en deux études de cas à réaliser en 3h30 seulement. De plus, nous ne savions pas comment nous serions notés.
Il était légitime de penser que chacune des deux études de cas serait notée sur 10 points. Mais en définitive, l’une a été notée sur 12 points, et l’autre sur 8 points. Sachant le temps dont nous disposions, nous sommes plusieurs à avoir fait le choix de ne traiter qu’un seul sujet, mais ils n’étaient pas de valeur égale pour l’examen, il ne fallait pas se tromper…

Enfin, les candidats qui ont été reçus à l’examen se sont vus communiquer leurs résultats par téléphone par Mme Claire D_ dès le jeudi 3 février 2005, et ils ont eu leurs diplômes signés de la Préfecture dès le lendemain, pour nous jour de la publication des résultats ! Or, habituellement, pour délivrer les diplômes, la Préfecture a besoin d’un délai d’au moins une semaine après la publication des résultats…

Pour toutes ces raisons, nous mettons donc en cause l’intégrité des membres du jury d’examen qu’a présidé le Major S_.

Nous demandons l’annulation de cet examen, et souhaitons tous le repasser dans des conditions correctes.

A défaut, nous demandons à être remboursés du coût de la formation, ou déchargés de toute dette à l’égard du Greta pour ceux d’entre nous qui n’ont pas encore payé.

Réponse de Mme K_ :
Le niveau de l’examen était élevé. Il n’existe pas de niveau de base requis pour suivre la formation ERP3-IGH3. Mais la loi va changer au mois de septembre: des prérequis seront désormais exigés des candidats à cette formation.
Le Greta n’avait pas de motif réglementaire pour refuser les candidatures qui se sont présentées. Il ne peut donc lui être fait grief d’avoir admis tout le monde, y compris des personnes qui n’avaient pas le niveau pour
suivre la formation et réussir l’examen.

Recalé : Avec un niveau d’études supérieures, vingt ans d’expérience dans la sécurité, et le niveau ERP2, a-t-on le niveau pour entrer en formation ERP3 au Greta de Brest Landerneau ?

Mme K_ : Vous pouvez avoir un niveau d’études supérieures, et n’avoir pas le niveau pour suivre la formation ERP3. Cela ne veut rien dire, car la formation ERP3 est très spécifique.

Cdt C_ : Bien que n’étant pas président du jury, j’ai suivi le montage du dossier. On ne peut pas reprocher au Greta de n’avoir pas exigé de prérequis, car ce n’est pas exigé par les textes. Les prérequis qui seront inscrits dans le prochain texte sont le niveau ERP2, et trois ans d’expérience à ce niveau. Je n’ai aucun doute sur la probité des différents membres du jury, certainement très justes sur les notes.

Recalés: Les candidats n’ont pas été avertis des modalités de la notation à l’écrit. Quant à l’oral, il semble n’avoir été noté qu’en fonction du candidat, et des résultats de sa prestation écrite. Ainsi, par exemple, le second marin d’Etat à avoir été reçu a été repêché à l’oral.

Major S_: Je n’ai fait aucun favoritisme.

Mme K_. C’est une accusation très grave !

Recalé : Mme D_ a communiqué leurs résultats aux trois candidats reçus à l’examen dès le jeudi 3 février 2005. C’est le haut gradé de la Marine qui les lui avait demandés par téléphone. Nous avons ensuite essayé d’obtenir nous aussi nos résultats par téléphone, mais elle a refusé de nous les communiquer au motif que le jury ne l’autorisait pas à le faire avant le 4 février 2005.

Mme K_ : Je vais réinterroger le Greta sur les conditions d’information des résultats de l’examen.

Recalé : Juste avant l’oral, le Major S_ a demandé un trombinoscope portant les photos de chacun des stagiaires. Aussi, ceux d’entre nous qui n’avaient pas fourni de photos d’identité lors de l’inscription en stage ont dû en donner juste avant l’oral.

Major S_: Je reconnais avoir demandé ce trombinoscope. Mais il y a à cela une raison très simple : j’ai besoin de voir visuellement, car je ne retiens pas les noms.

Recalés : La formation n’avait même pas l’agrément de la Préfecture, et les formateurs ne disposaient pas des outils pédagogiques nécessaires. Ils vont arriver, nous disait Mme D_, nous les avons commandés. Mais en nous renseignant auprès des fournisseurs de ces ouvrages, nous nous sommes rendus compte que le Greta ne les avait pas commandés !

Mme M_ : La formation était bien agréée par la Préfecture. Il s’agit d’un arrêté en date du 24 janvier 2002 qui a été signé par le directeur de cabinet de l’époque. Il est parfaitement valide. Et ce n’est pas une obligation réglementaire pour les organismes de formation que de fournir les ouvrages de pédagogie. Sur cette question, le Greta m’a répondu que dans un premier temps, il s’était acquitté de la fourniture des cours par photocopies, puis que dans un second temps, les livres de cours étaient arrivés.

Recalés : Mais les cours qui ont été fournis par photocopie n’étaient pas l’équivalent du contenu des livres de cours.

Cdt C_ : Chaque organisme de formation a ses propres ouvrages de référence. Ils sont tous équivalents.

Recalés : Pouvez-vous nous dire si les cours qui nous ont été fournis par photocopies étaient l’équivalent du contenu de ces ouvrages de référence ?

Cdt C_ : Non ! Je ne peux pas juger ces cours.

Recalée : L’étude de cas qui a été notée sur 12 points à l’écrit était en type « U » (hôpital ou établissement sanitaire), alors que nous n’avions quasiment pas travaillé sur ce type durant la formation. Nous étions 90 % des stagiaires à avoir toujours travaillé en type « M » (magasins, centres commerciaux) avant la formation, la formation ERP3 est elle-même adaptée en tout premier lieu à ce type d’établissement, et nous avions d’ailleurs surtout travaillé en type « M » durant la formation, la majeure partie des études de cas étaient de ce type. Très logiquement, à défaut d’avoir le
temps ou les connaissances nécessaires pour tout faire, nous avons donc presque tous choisi de ne traiter que l’étude de cas en type « M », qui n’a été notée que sur 8 points…

Major S_ : Je peux m’expliquer sur l’écrit. J’ai préparé l’examen par rapport à mon expérience de fonctionnement habituel, car j’ai besoin de chefs de sécurité incendie qui fonctionnent sur le même mode. Je pourrais argumenter ces épreuves écrites question par question. Il y avait bien des questions qui étaient propres au type. « U », mais toutes les autres étaient
des généralités.

Recalé : J’ai parlé de cet examen à des professionnels, et ils m’ont fait la réflexion suivante : « Mais qu’est-ce que vous avez passé ? un brevet de prévention, ou quoi ? « 

Major S_, arrogant : Mais quelle différence faites-vous avec un chef de sécurité incendie ?

Explication : le brevet de prévention est un diplôme de niveau supérieur à celui de chef de sécurité incendie.

Major S_ : Je réponds de la partie examen que j’assume entièrement, mais je refuse de prendre sur moi toute la partie formation.

Recalé : Pourquoi avez-vous laissé se poursuivre cette formation alors qu’il s’agissait d’une mascarade ?

Mme K_ : Les pompiers et le service de prévention n’ont pas été sollicités pour un arrêt de la formation, ils n’ont jamais été sollicités hors l’examen.

Recalé : Aux termes de l’arrêté ministériel du 18 mai 1998, le jury de l’examen doit être constitué deux mois avant le début de la formation. Or, il semble que les pompiers n’aient été prévenus que début janvier 2005.

Cdt C_ : Je ne sais pas, je ne retrouve pas la date.

Mme K_ : Le service de prévention ne pouvait pas intervenir. Il n’intervient que pour habiliter la formation.

Recalé : Pourquoi la responsable du Greta n’est-elle pas là ? J’ai suivi d’autres formations dans des organismes privés, notamment les formations ERP1 et ERP2, et je peux vous dire que la qualité de la formation était d’un
autre niveau. Ici, au bout de deux jours, je voulais partir. C’est le FONGECIF qui m’en a dissuadé.

Recalés : Les pompiers ont fait repousser la date d’examen, la première ne leur convenait pas. Que s’est-il passé ?

Mme K_ : Le rôle du service de prévention n’est pas de faire un contrôle de la formation du Greta.

Recalés : Et pourquoi Mme D_ a-t-elle participé aux délibérations du jury ?

Major S_ : Mme D_ était bien présente lors des délibérations du jury, mais uniquement pour des raisons administratives, tout comme le Commandant C_. Elle n’a pas délibéré, et le Commandant non plus.

Recalé Cette formation nous atout de même coûté 1800 euros chacun !

Mme LE Meur : Pourriez-vous, s’il vous plaît, nous fournir des copies des documents que vous citez, notamment les documents d’habilitation ou d’agrément, et la déclaration au SDIS pour l’examen ?

Mme M_ : Oui, voilà l’arrêté du 24 janvier 2002.

Mme M_ donne à voir ce document aux recalés, puis le récupère, car il s’agit de l’original, dit-elle.

Mme K_ : Le dossier sera transmis au Préfet, c’est lui qui va décider. Nous n’avons pas les éléments pour annuler l’examen. C’est peut-être un problème de consommation. Auquel d’entre vous devons-nous adresser une réponse ?

M. HABASQUE se propose comme interlocuteur de la Préfecture pour le collectif des recalés.

Recalés : Toute cette formation n’a été qu’une mascarade. Et la DRTEFP a déjà saisi le procureur de Rennes pour les infractions qu’elle a constatées.

Mme K_ : Laissez l’enquête suivre son cours.

Major S_ : Attendez, une dernière chose, je voudrais vous dire deux mots à propos de la presse, écoutez-moi bien : attention à ce que vous y mettez! Vous m’entendez ? Faites bien attention !

Recalés : Vous nous menacez ?

Major S_ : C’est pas parce qu’il y a des gens qui ont bac + 5 qu’ils vont avoir l’examen, ça n’a rien à voir !

Fin de la réunion. Tout le monde se lève.

Mme LE MEUR : Je vais faire un compte rendu de cette réunion. Je vous le transmettrai pour observations. Pourriez-vous, s’il vous plaît, me donner vos identités respectives ?

Mmes K_ et M_, puis le Cdt C_, donnent leurs noms et les épellent.

Mme K_ : Nous allons prévoir une autre réunion la semaine prochaine avec Mme D_ et le formateur. Je contacterai M. HABASQUE pour vous donner une date.

Fin des prolongations.

Conclusion
-Il est principalement ressorti de cette discussion que le niveau de l’examen était bien élevé, puisque le Major S_ a implicitement reconnu qu’il était du niveau du brevet de prévention, diplôme supérieur à celui de chef de sécurité incendie.

Epilogue

Le vendredi 8 avril 2005 en fin de journée, M. HABASQUE n’ayant reçu aucun appel de Mme K_ l’a lui-même contactée par téléphone. Celle-ci lui a alors fait savoir que la Préfecture envisageait de proposer aux recalés de repasser l’examen après avoir suivi une semaine de formation supplémentaire avec le Major STANISLAS en personne. Elle n’attendait plus que l’accord du Greta pour formaliser cette proposition.

Mais la semaine suivante, Mme K_ se voyait contrainte d’informer M. HABASQUE que le Greta refusait cette proposition, en conséquence de quoi le Préfet allait se déclarer incompétent pour répondre à ses demandes.

En outre, tandis que le Cdt C_ ne répondait toujours pas à cette question, Mmes K_ et D_ donnaient toutes deux la date du 22 octobre 2004 comme date de dépôt du dossier mentionné à l’article 11 de l’arrêté ministériel du 18 mai 1998. Ce dépôt est donc intervenu hors délai, avec plus de deux mois de retard.

Compléments d’information

Cette formation est la toute première formation ERP3-IGH3 que le Greta de Brest-Landerneau ait jamais organisée. Il s’agirait même de la toute première formation de ce type à avoir jamais été organisée dans la région Bretagne. Les autres organismes de formation dispensant cette formation se trouvent tous hors de la région Bretagne, notamment dans la région parisienne, et relèvent tous du secteur privé.

Il semble que le premier problème auquel le Greta se soit trouvé confronté lorsqu’il a entrepris de mettre en place cette formation soit l’insuffisance du nombre des candidats. L’ANPE a alors pourvu aux besoins du Greta en
démarchant activement des demandeurs d’emploi, leur garantissant qu’ils étaient assurés de trouver un emploi de chef de sécurité incendie à l’issue de cette formation, et que pour eux, le coût de la formation serait entièrement pris en charge par des chèques force émis par le Conseil Régional.

Or, le Conseil Régional de Bretagne a ensuite refusé aux demandeurs d’emploi inscrits dans cette formation tout financement de leur formation ERP3-IGH3 au motif que le Greta ne bénéficiait d’aucun agrément pour une telle
formation.

Par ailleurs, le Greta n’a jamais informé les candidats à cette formation, ni des ouvrages nécessaires à leur formation, ni qu’ils devraient se les procurer avant le début de la formation. Au contraire, il leur a toujours
assuré qu’il se chargeait de fournir ces ouvrages.

De même, le Greta n’a jamais mis en garde aucun des candidats à la formation contre un risque d’échec consécutif à un niveau trop faible à l’entrée en formation.

De fait, seuls trois recalés sur dix n’avaient pas le niveau ERP2 préalable, mais non obligatoire pour pouvoir suivre la formation ERP3 avec succès. En revanche, ils avaient tous le niveau ERP1, et plusieurs années d’expérience dans la sécurité.

Ce sont bien tous des professionnels de la sécurité.

Leur niveau n’était pas moins bon que celui des fonctionnaires qui ont été reçus à l’examen.

Il convient encore de noter que l’examen organisé au mois de janvier 2005 semble avoir été orienté en fonction des besoins spécifiques du CHU de Brest, lequel ne compte parmi ses effectifs (environ 6000 personnes) qu’un seul chef de sécurité incendie pour l’ensemble de ses établissements, dont trois hôpitaux d’importance, l’hôpital Morvan, l’hôpital de la Cavale Blanche, et l’hôpital psychiatrique de Bohars.

En outre, il est actuellement impossible de dénombrer plus d’une dizaine de postes de chefs de sécurité incendie dans toute la région brestoise, et seule la construction en cours d’achèvement d’un grand ensemble de salles cinématographiques multiplex, à Brest, dans le centre ville, va y permettre assurément la création d’un nouveau poste de chef de sécurité incendie dans un avenir proche.

Puis, en 2007, l’extension de l’aérogare de Brest-Guipavas conduira à la création d’un autre poste de chef de sécurité incendie.

Les places de chefs de sécurité incendie sont donc comptées.

Or, traditionnellement, pompiers et marins d’Etat à la retraite se réservent ces places.

Aussi, il nous apparaît que les recalés n’ont été recrutés par le Greta que pour financer à hauteur de 1800 euros chacun la formation ERP3-IGH3 des trois fonctionnaires qui devaient obtenir ce diplôme, et n’ont eux-mêmes pas déboursé un centime.

AC ! Brest