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Licenciement massif à ‘Unedic : 850 000 chômeurs exclus de l’indemnisation

Le 20 décembre 2002, un accord Unedic est signé par le MEDEF et la
CFDT, la CGC, la CFTC. Arguant d’un déficit du régime dû aux baisses
des cotisations en 2000, il diminue considérablement la durée des
droits à l’indemnisation chômage par la réorganisation des
« filières ». Trente mois de droits deviennent 23, 45 mois deviennent
36, 60 mois deviennent 42, etc. Nous avions alors dénoncé cette
aggravation, et attaquée juridiquement.

Ces nouvelles dispositions s’appliquent pour tous les chômeurs entrés
dans le système après la signature de l’accord, mais aussi (sauf pour
les plus de 50 ans) pour tous les chômeurs qui étaient déjà
indemnisés et pour qui l’Unedic va recalculer les droits. Les
chômeurs vont donc être informés et convoqués par les Assedic à
partir du 1er juillet pour apprendre la bonne nouvelle.

Très mauvaise prévisionniste, l’Unedic avait estimé à environ 180 000
personnes le nombre de ceux qui seraient concernés. S’est-elle
trompée ? Elle a refait ses calculs et annonce aujourd’hui que 613
000 à 850 000 chômeurs vont voir leurs droits diminuer ou disparaître
dès le premier janvier 2004*.

Dès cette date 252 400 à 369 800 n’auront plus aucun droit à
l’assurance chômage, 13 500 à 25 000 fin Janvier, 26 600 à 39 000 fin
février, 25 500 à 32 400 fin mars et ainsi de suite. Un allocataire
qui avait ouvert 30 mois de droits à compter du 1er janvier 2002, n’a
plus droit qu’à 23 mois : le 1er janvier 2004 il en aura utilisé 24
: il se retrouve sans indemnités !

Le montant mensuel moyen de l’Assedic est de 856 euros. Pour tous
ceux et celles qui vont ainsi se voir spolier, il ne restera que les
minima sociaux inférieurs au seuil de pauvreté tels que l’ASS (400
euros) ou le RMI (356 euros hors forfait logement ) : et à condition
d’y avoir droit puisque l’accès est lié aux ressources du foyer.
Beaucoup n’auront rien.

L’objectif officiel du Pare était d’indemniser moins de chômeurs par
un « retour rapide à l’emploi ». Pour un tiers des indemnisés, c’est
maintenant tout simplement la perte de toute indemnité.

C’est le même trio FILLON — CHEREQUE –SEILLIERE qui préparent des
retraites en baisse, auxquelles tous ceux et surtout celles, qui ont
connu des périodes de chômage et de précarité n’auront jamais droit.

C’est la même volonté d’appauvrir et de précariser qui préside à la
loi sur le RMA que le Gouvernement soumet en ce moment même au
Parlement. Nous n’accepterons aucune baisse de droits et nous
organiserons la mobilisation dans les semaines à venir.

Paris, le 17 juin 2003

* Direction des études et statistiques de l’Unedic – 28 mai 2003