A qui profitent les urnes vides ?
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N’en déplaise à la caste politique et au tambour médiatique, qui vont très vite s’empresser d’oublier dans leurs déclarations le taux réel de participation, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner que le vainqueur du prochain scrutin sera, comme d’habitude, l’abstention. Rappelons que le taux réel de participation à une consultation électorale se calcule selon la formule suivante : Nombre de citoyens en âge de voter – (non-inscrits + abstentions + votes blancs et nuls). Et non pas, comme aujourd’hui, l’addition simpliste et volontairement erronée des seuls participants.
Chose étrange, ni la caste politique, ni les groupes de nuisances, si réactifs et susceptibles lorsqu’il s’agit de défendre leurs intérêts corporatistes et leurs privilèges, ne semblent se soucier du vide majoritaire des urnes.
Pourtant, une telle désaffection des électeurs dans un système politique qui appuie sa légitimité et sa crédibilité sur la participation de tous devrait les faire réagir ! Et bien non.
Alors, à qui profitent les urnes vides ?
D’abord, à la caste politique qui s’accommode fort bien de cet état de fait. Car que lui importe la participation populaire, ce qu’elle recherche avant tout, c’est le pouvoir. Qu’il lui soit donné par une majorité ou une minorité ne la dérange pas. Mais mieux même, aujourd’hui, à cause des politiciens, la politique est complètement discréditée. Dans un tel contexte, il vaut mieux avoir peu de votants inféodés au système, car une multitude risquerait de fausser le jeu du renvoi d’ascenseur qui assure la pérennité de cette caste. Si les urnes vides la défavorisait, il y a belle lurette qu’elle aurait trouvé un stratagème pour y remédier. Il est vrai que, de temps en temps, elle fait semblant de s’en inquiéter. Alors, pour se donner une pincée de bonne conscience démocratique, elle sort de son chapeau une vieille lune, comme le vote obligatoire. Même si, comme toutes vieilles lunes, l’idée n’est pas très brillante !
Le vide des urnes profite aussi aux groupes de nuisance, qui se servent des élections pour les détourner de leur but afin d’en tirer un profit. Moins il y a de votants, plus chers valent leurs votes. Le calcul est élémentaire ! Ils font donc de chaque consultation une monnaie que la caste politique achète à coup de privilèges supplémentaires, de concessions et d’avantages. Eux, savent depuis longtemps que le véritable pouvoir est dans les ministères et que les votes qu’ils manipulent dans la rue sont plus forts que toutes les urnes du monde. Ces « bulletins de vote » valent mille fois ceux des urnes, qui ne sont là que pour donner une petite touche populaire à un système taillé sur mesure pour assurer leurs privilèges. Ces groupes de nuisances profitent pleinement de la décadence de la démocratie actuelle pour s’engraisser sur le dos de l’État, en faisant semblant d’oublier que l’État c’est l’ensemble d’un peuple, et que le gras dont ils profitent, c’est sur le dos de tout le pays qu’ils le puisent.
Tous les philosophes qui ont réfléchi à la nature de la démocratie, qui en ont été les précurseurs, de Socrate, Platon à Montesquieu en passant par Rousseau, tous avaient compris les dangers de l’élection par les urnes. Que ce soit pour l’avoir vécu ou pressenti, tous savaient que ce type d’élection conduit directement à la tyrannie d’un petit groupe sur l’ensemble d’un nation.
Ca y est, nous y sommes !
En appuyant la désignation de ses élus sur un mélange d’élections et de tirages au sort, la clérocratie permet un véritable respect de la décision populaire, tout en interdisant la confiscation du pouvoir par une caste politique comme actuellement. Elle crée un pont entre la sagesse des anciens et la réalité d’aujourd’hui.
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