Iter, techniquement c’est que du bluff !
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{{{I) La fusion thermonucléaire, nouveau rêve de l’homme : apprivoiser le soleil.
_ Quel défi, mais que de bluff !!!}}}
En fait de soleil, c’est plutôt le miroir aux alouettes, ce bluff des nucléocrates s’appuyant sur le programme Atom for Peace et la prophétie d’Eisenhower faite à Genève dans les années 50, « l’énergie nucléaire va fournir à l’humanité de l’énergie gratuite en quantité illimitée ».
Il s’agissait à l’époque de l’énergie de fission. Pour faciliter la compréhension des problèmes, faisons un peu de technique.
La fusion consiste, à l’inverse de la fission (casser des « gros noyaux ») à rapprocher suffisamment deux atomes légers pour qu’ils en donnent un plus gros (la somme des masses des produits finaux de la réaction étant plus faible que la somme des masses des produits initiaux, la différence est convertie en énergie). Pour que cette opération de rapprochement présente un intérêt, il faut des conditions très particulières : envoi d’un grand nombre d’atomes (la densité) l’un contre l’autre, avec la plus grande vitesse possible (la température) et pendant le plus long temps possible (le temps de confinement). Avec ces trois paramètres a été défini un critère, le critère de Lawson, qui doit indiquer à partir de quand le système est censé fonctionner.
Depuis longtemps les physiciens nucléaires savent faire « à l’unité » ces réactions (deutérium + tritium), mais comment arriver à la fusion « entretenue » productrice d’énergie? Comment parvenir à utiliser ce fameux tritium sans tout contaminer?
_ Donc que signifie fonctionner? Qu’appelle-t-on énergie produite? L’énergie libérée par réaction multipliée par le nombre de réactions ou l’énergie envoyée sur la ligne électrique, déduction faite de la consommation de la machine, sans oublier la cafetière électrique de l’ingénieur de sûreté-radioprotection d’astreinte?
À ce niveau apparaissent deux petits « détails » permettant de faire comprendre les principaux mensonges concernant la fusion : elle utiliserait un combustible quasi illimité qui se trouve dans l’eau de mer et elle serait propre au point de vue radioactif :
– Le premier, et non le moindre, est qu’il faut non seulement du deutérium, l’isotope de masse 2 de l’hydrogène mais aussi du tritium, l’isotope de masse 3 de l’hydrogène, radioactif. S’il est possible d’extraire le deutérium de l’eau de mer (à quel coût énergétique? [*]), par contre le tritium, isotope radioactif de l’hydrogène de courte période (12,26 ans) se trouve en très faible quantité dans la nature, d’où la nécessité d’en fabriquer, en grandes quantités en faisant réagir les neutrons avec le fluide caloporteur, du lithium en l’occurrence. Puis il faudra l’extraire, le stocker avant de l’injecter dans l’enceinte en fonction des besoins.
_ Pour un réacteur de 1000 MW, 15 à 20 kg de tritium seront nécessaires pour 2 à 3000 heures de fonctionnement (
soit 7,4.1018 Bq, – des milliards de milliards de Bq). L’installation va donc être contaminée par le tritium, car ce radioélément, tout comme l’hydrogène dont il a les mêmes propriétés physico-chimiques, diffuse facilement à travers les métaux et n’est pas du tout inoffensif pour la santé contrairement aux discours traditionnels.
– Le second est que les neutrons doivent traverser la structure de la chambre de combustion si on veut espérer récupérer de l’énergie.
.
_ De plus, chaque année une portion de l’enceinte, circuits magnétiques compris devra être changée en raison l’usure très rapide (environ 5 cm par an,) de sa paroi intérieure et constituera un volume important de déchets de très haute activité, de durée de vie plus ou moins longue.
Comprenons bien qu’il s’agit de la description futuriste d’un réacteur.
En effet,
(JET, TORE SUPRA
)
et l’on n’a jamais employé de tritium dans ces appareils de recherche sauf dans le JET, au dernier moment juste avant de l’arrêter définitivement. La raison en est la radioactivité. Il est en effet impossible de changer les paramètres et de faire des recherches avec un appareil où du tritium aurait été injecté. Sa radioactivité et l’activation des matériaux de structure par les neutrons produits interdisent les accès pour manipulations et ce sont des robots qui feraient la maintenance. Or, ITER comme ses prédécesseurs est un
.
Maintenant où en sont les recherches ? Régulièrement, par le plus grand des hasards, au moment où vont se décider les lignes budgétaires, la presse fait écho à l’annonce de percées technologiques sur un paramètre essentiel. Mais les chercheurs oublient de préciser que ce record a été obtenu au détriment des autres paramètres. (Serait-ce un sujet de recherche, essentiellement de recherche de crédits !!!)
Aujourd’hui les responsables du projet au Commissariat à l’Énergie Atomique, assurent que la plupart des briques technologiques ont été validées sur diverses petites machines, estimant que les risques technologiques se limitent à l’intégration de toutes ces briques. Leur enthousiasme aurait dû être modéré par la lecture d’un rapport présenté devant l’Académie des Sciences fin 2001 par leur ancien Haut Commissaire Robert DAUTRAY (1). Il explique que la fission a pu se développer grâce à «
» car «
« . Par contre «
« .
_ Sa conclusion est «
« .
Il est clair que pour un physicien c’est un sujet de recherche passionnant, mais il faut raison garder. Ce n’est pas demain que ce processus physique va contribuer au bilan énergétique de l’humanité.
_ De fait il y contribue déjà par le soleil, mais il s’agit là d’un confinement gravitationnel, et à moins de construire une machine de la taille du soleil
_ Ce qui n’est pas honnête c’est de faire croire, par média interposés, qu’il suffit de construire « la nouvelle » machine pour aboutir. Nous avons eu droit aux mêmes discours avant le lancement du JET (Joint European Torus, à Culham – UK), puis de TORE-SUPRA (Cadarache). Aujourd’hui il s’agit d’ITER.
_ En 1980, le directeur adjoint du JET, Paul Rebut écrivait (2) : «
« .
Aujourd’hui, en 2003, on annonce que le JET a produit 16 MW en 1997. 16 MW atteint pour un objectif de 100 MW, est-ce à dire que les problèmes de base n’ont pas été totalement surmontés ?
_
_ Puis nous pouvions lire dans la
(janvier-février) en 1991, sous la plume du Directeur des Sciences de la Matière au C.E.A. «
. »
Aujourd’hui, dans son rapport annuel 2002 (3), le CEA claironne à propos de TORE SUPRA : «
. »,
_ Depuis TORE SUPRA a même atteint 6mn de décharge ce qui correspond à 1000 Mégajoules.
_ De quel paramètre parle-t-on? De quelle énergie? Pour le béotien, 750 Mégajoules pendant 4 mn, c’est environ 3MW (et 1000 Mégajoules pendant 6 mn c’est encore environ 3MW), donc pas de quoi pavoiser au vu des déclarations précédentes. En particulier au plan énergétique car ces quelques MW ont demandé l’apport d’environ 10 fois plus d’énergie (entre 45 et 70 MW).
Et pour en finir avec le sujet, le CEA écrit dans ce même rapport : «
»
_ Les arguments n’ont pas changé, est-ce dans un soucis d’économies ?
_ En matière de fusion thermonucléaire il n’y a pas urgence sauf celle de faire un réel bilan des recherches menées depuis plus de 40 ans.
Raymond Sené,
n°211/212, janvier 2004.
(1) « L’énergie nucléaire civile dans le cadre temporel des changements climatiques ». Rapport à l’Académie des Sciences. Robert Dautray. décembre 2001
(2) « L’énergie thermonucléaire ». Cycle de conférences Bernard Gregory. Paul Rebut. 21 octobre 1980
(3) CEA, Rapport annuel 2002 (voir également www.cea.fr)
[*] Dans un texte du CEA j’ai lu récemment que la quantité de deutérium contenue dans un litre d’eau de mer « donnait autant d’énergie que 300 litres de pétrole ». Il faut combien de litres de pétrole pour extraire le deutérium contenu dans ce litre d’eau de mer : électrolyse puis séparation isotopique (ou vis versa), et il aura fallu combien de litres de pétrole pour produire un égal nombre d’atomes de tritium ?
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Certains ont voulu fermer les yeux et se dire qu’après CEDRA (centre d’enfouissement de déchets radioactifs) le CEA se calmerait, que nenni. Vous avez la poubelle à Cadarache, voici un nouveau projet pour la remplir!
_ En apprentis sorciers, les physiciens, qui veulent recréer, sur terre, les conditions du soleil, ont imaginé une centrale gigantesque dont ils ne maîtrisent pas tous les aspects, destinée à fonctionner selon des lois qu’ils connaissent mal, avec des risques de perte de contrôle et d’explosion. Ce projet s’appelle ITER et a une chance sur 4 d’être implanté au CEA de Cadarache (autres candidats : Canada, Japon et Espagne).
_ Contrairement aux idées savamment entretenues nous pouvons dans l’état des connaissances scientifiques actuelles affirmer que la fusion n’est pas une recherche propre ni sans danger. Nos craintes ne s’inscrivent pas dans un refus de la recherche en général mais dans la remise en cause de la pertinence de ce projet particulier.
_ Le projet ITER nécessite l’emploi de tritium extrêmement radioactif et polluant, la fission de lithium également dangereuse produira une forte irradiation du réacteur et
, dont 20 % ayant une période supérieure à cent ans. Des incertitudes importantes subsistent, sur la capacité de la structure à supporter les contraintes mécaniques, sur la stabilité du plasma, sur l’impact de l’énorme flux de neutrons qui risque de détruire les matériaux environnants (la barrière « fertile » au lithium) et de contaminer l’enceinte du réacteur et l’environnement.
_ C’est ensuite un gouffre financier, 3,5 milliards d’euros, et un processus décisionnel obscur, par des négociateurs internationaux sans information réelle ni contrôle des citoyens. Ces crédits de recherche nous sembleraient mieux utilisés dans d’autres types de recherche sur les énergies alternatives.
_ L’installation du projet ITER à Cadarache nécessiterait la création de nouvelles lignes électriques HT afin d’acheminer une formidable quantité d’électricité pour provoquer l’ignition, ainsi que l’élargissement des routes au Pont de Mirabeau (site remarquable, déjà entaché par l’autoroute).
_ La construction, prévue à La Verrerie, en dehors de la zone déjà clôturée par le CEA, détruirait les riches milieux de la forêt domaniale de Cadarache déjà déstabilisés par les sondages: chênaie centenaire, plantations faites depuis moins de trente ans avec des fonds publics (engagement trentenaire de l’Etat à conserver la vocation forestière), population de mouflons, avifaune du confluent Durance-Verdon (une des plus riches de Provence).
_ Mais surtout, le site de Cadarache est soumis à risque sismique important et risquerait d’être une cible facile pour les terroristes ou en cas de conflit, dans une région densément peuplée.
CADARACHE EST EN TRAIN DE DEVENIR UNE ZONE DES PLUS NUCLEARISEE DE FRANCE, DANS LA PLUS TOTALE PASSIVITE ET COMPLICITE DES POUVOIRS PUBLICS.
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(ITER: plus fiables, plus sûr, moins polluant, une énergie presque inépuisable… aller, rappel sur les mensonges des nucléocrates pour lancer l’électronucléaire en France.)
En France l’électronucléarisation prend une accélération spectaculaire en 1974 (alors qu’aux USA les industriels sont méfiants et prudents). Le dossier nucléaire qui est présenté aux élus et à la population est des plus rassurants. Des scientifiques réputés se portent garants, tous les problèmes sont ou seront résolus. Le corps médical quant à lui assure que les rayonnements ne présentent aucun danger.
La précipitation du programme EDF de 1974 prenait prétexte de la crise pétrolière. En réalité la nucléarisation de la France se préparait depuis fort longtemps par la mise en place dès les années 50 d’une Commission gouvernementale pour la « Production d’Énergie d’Origine Nucléaire » (Commission PÉON) constituée de représentants de la technocratie de l’État et de l’industrie privée. Cette commission a défini le cadre et les responsabilités des différents partenaires nucléaires : l’État et les industriels.
L’activité de cette commission n’a guère eu d’écho dans les médias ou dans les institutions représentatives de la nation.
, tel était le crédo de base du dossier de l’énergie nucléaire en 1974. Elle devait servir de référence de perfection technologique dont toutes les autres industries devaient s’inspirer. Il en découlait que :
Les réacteurs n’étaient finalement que des « cocottes-minute » (Interview accordée à Énerpresse le 25 janvier 1975 par André Giraud, administrateur général du CEA puis ministre de l’industrie, puis ministre des armées). A la même époque en URSS les responsables soviétiques de culture différente de la nôtre assimilaient les réacteurs à des « samovars ».
par la mise en place de sa « défense en profondeur ». Une « triple barrière » entre le combustible et l’environnement devait assurer la protection de la population contre tout rejet intempestif.
Cela revenait à reconnaître la possibilité d’accident sur les installations puisqu’il fallait des « barrières » de protection mais cela ne fut guère remarqué.
voire inexistants et même bénéfiques pour les faibles doses de rayonnement.
L’existence d’un seuil de dose en dessous duquel il n’y avait aucun effet biologique était largement admise par la communauté scientifique. Les quelques chercheurs indépendants qui contestaient ce seuil n’eurent guère d’impact et furent mis sur des listes noires sans que leurs collègues protestent au nom de la liberté de discussion dans la communauté scientifique.
[bien qu’il fût affirmé par ailleurs que par mesure de précaution on dirait qu’il n’y en avait pas] était à la base de tout le système de radioprotection et servit de justification à des pratiques qui eurent des conséquences désastreuses (cancers) dans bien des services de recherche et dans l’industrie.
Les rejets radioactifs des réacteurs nucléaires n’étaient pas évoqués et dans l’opinion publique ils n’existaient pas.
En ce qui concernait les coeurs usés certains ont même affirmé qu’une bonne partie pourrait être utilisée comme médicaments (cela aurait transformé l’ensemble de la population en site de stockage ! ) Quant à ce qui n’était pas utilisable leur volume serait négligeable (l’équivalent en volume d’1/100ème de cachet d’aspirine par habitant au bout de dix ans d’après le Professeur Pellerin, le responsable de la santé). Des solutions seraient trouvées en laissant travailler tranquillement les chercheurs du CEA. Des scientifiques (Le Prince-Ringuet sur ce sujet était en pointe) avançaient la possibilité d’envoyer ces déchets dans le soleil, de les mettre sur la calotte glaciaire, de les introduire subrepticement entre les plaques continentales en glissement. Il serait assez curieux de ressortir cette littérature « scientifique » fantasmatique.
Il faut tout de même préciser que parmi les décideurs il y avait des gens beaucoup plus réalistes, soit sur la gestion des déchets nucléaires, soit sur la possibilité des catastrophes nucléaires. Mais ils furent suffisamment discrets et les médias suffisamment peu curieux pour que cela ne perturbât pas le consensus populaire.
Donnons-en deux exemples :
–
En 1974 la revue Science et Vie publiait une polémique entre le physicien Hannes Alfen (prix Nobel 1970) et Marcel Boiteux, directeur général d’EDF, considéré comme le père du nucléaire français.
Ainsi, Alfen affirmait : » Le réacteur à fission produit à la fois de l’énergie et des déchets radioactifs : et nous voudrions nous servir maintenant de l’énergie et laisser nos enfants et nos petits-enfants se débrouiller avec les déchets. Mais cela va à l’encontre de l’impératif écologique « Tu ne lègueras pas un monde pollué et empoisonné aux générations futures » .
A cette position morale, sans nier qu’il n’y avait pas de solution satisfaisante pour éliminer les déchets, le responsable du programme nucléaire français, Marcel Boiteux répliquait : » N’est-ce pas une évidente et dangereuse illusion que de vouloir extirper de notre héritage toutes difficultés, toutes responsabilités, que de vouloir transmettre à nos descendants un monde sans problèmes « . En somme, on pouvait considérer l’absence de solution pour éliminer les déchets nucléaires comme une bénédiction pour nos descendants, une garantie de santé mentale. Marcel Boiteux a dû se réjouir en 1986 car Tchernobyl allait laisser un héritage particulièrement difficile à gérer et pour longtemps…
–
Avant de s’engager sérieusement dans des programmes électronucléaires importants, les industriels, gens prévoyants et prudents, exigèrent d’être assurés contre les effets d’accidents graves qu’ils estimaient possibles. Ils firent voter des lois limitant la responsabilité des exploitants nucléaires en cas d’accident. Dès 1957 le Congrès des États-Unis votait une loi (le Price-Anderson Act) qui limitait la responsabilité civile des exploitants en cas d’accident nucléaire ; une nouveauté dans le droit de la responsabilité civile.
En Europe, le 29 juillet 1960 était signée la « Convention de Paris » par 16 pays européens définissant la « responsabilité objective et exclusive » mais «
» [souligné par nous] en cas d’accident grave nucléaire. Il s’agissait d’après les termes de la convention de prendre »
« .
C’est en 1968 (loi du 30 octobre 1968) qu’ont été précisées en France les modalités de l’application de la convention de Paris.
Il est intéressant de mentionner l’intervention au Sénat le 17 octobre 1968 de M. Pierre Mailhe, le rapporteur de la commission des lois :
»
« . On s’attend à un ajustement du droit à ce nouveau risque pour une protection correcte de la population. »
«
[souligné par nous] (J.O du 18 oct. 1968, p. 831).
Cet élu de la nation avait la prémonition de Tchernobyl et d’une version française possible. Avec le droit sur la responsabilité civile admise habituellement, l’accident nucléaire pouvait se doubler d’un désastre financier pour l’industrie nucléaire. Il fallait à tout prix éviter un tel « désastre ». Il est probable que la Commission PÉON n’a pas été étrangère à l’introduction de cette responsabilité « limitée » préalable au développement de l’industrie nucléaire en France.
Lors de la discussion de cette loi le 2 avril 1968 à l’Assemblée Nationale, Maurice Schumann, ministre d’État chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales, précisait dans son exposé des motifs que »
« . Cela garantissait une immunité totale aux sous-traitants en cas de malfaçon grave non détectée lors de la construction. Il semble bien que ceux-ci ne se sentaient pas capables d’assumer une technologie totalement parfaite. Le Price-Anderson Act américain ne prévoyait pas une telle limitation et les fournisseurs de composants de réacteurs pouvaient être tenus pour responsables au même titre que les exploitants.
Cette loi de 1968 fut modifiée le 16 juin 1990. Elle précisait dans son article 3 que »
« .
Fixons quelques grandeurs. L’incendie du siège du Crédit Lyonnais en 1996 a coûté 1,6 milliards de francs aux compagnies d’assurances. En clair, une catastrophe nucléaire devrait coûter moins cher à EDF pour indemniser les victimes qu’un demi-incendie du Crédit Lyonnais !
On peut remarquer, tant en ce qui concerne les déchets nucléaires, que les accidents désastreux de l’industrie nucléaire, qu’il y avait une vision assez claire et réaliste de la situation chez les décideurs, que des mesures ont été mises en place pour permettre à l’industrie nucléaire de se développer à l’abri de toute responsabilité mais que cela n’a guère transpiré dans le débat nucléaire. Les textes existaient, aucune censure ne s’est exercée mais les instances représentatives de la démocratie française les ont ignorés, voire étouffés, afin d’obtenir un large consensus de l’opinion publique, garantie d’un développement sans problème de l’industrie nucléaire. Ceci est une des composantes majeures du bas coût du nucléaire français en comparaison avec ses concurrents étrangers. C’est ce qu’affirmait cyniquement Marcel Boiteux le patron d’EDF le 6 décembre 1984 dans l’Événement du Jeudi. A la question »
« , il répond »
« .
La contestation fait monter le prix de l’électricité nucléaire, exigeant une réglementation pointilleuse, le respect de cette réglementation et des autorités de sûreté ayant un réel pouvoir sur les exploitants. L’absence de contestation permet une exploitation des installations avec de faibles contraintes. La France est devenue le rêve des promoteurs du nucléaire du monde entier. Pendant longtemps ce fut l’URSS qui eut ce privilège jusqu’à la survenue de Tchernobyl.
Marcel Boiteux, en lançant le programme d’électronucléarisation massive de la France, n’excluait pas l’éventualité du « pire », il l’admettait. Dans la polémique évoquée plus haut, (datant de 1974) Hannes Alfen précisait : «
« .
Marcel Boiteux très au fait du dossier nucléaire ne réfutait pas les arguments de Alfen sur la possibilté d’un accident nucléaire catastrophique. Il répliquait : »
« .
Non seulement Marcel Boiteux ne craignait pas le pire mais il se voyait en représentant de l’humanité. C’est ce genre de personnage qui fit la loi nucléaire en France avec l’accord et même le respect des pouvoirs politiques et l’indulgence des médias.
Enfin notre père du nucléaire français avait une vision assez lucide de l’impact que devait avoir son programme nucléaire sur l’organisation sociale par les contraintes inévitables sur la vie des citoyens. Marcel Boiteux, toujours dans l’article de Science et Vie de 1974, précisait : «
« . Et il ajoutait cyniquement »
« .
Ainsi pour lui les contraintes sociales qu’impose l’industrie nucléaire aux individus seraient la condition pour leur « liberté intérieure ». Vive la liberté intérieure dans une société nucléaire policière. Ce représentant de l’establishment nucléaire avait parfaitement conscience du slogan jadis lancé « société nucléaire, société policière ». Curieusement c’était pour lui la condition de notre liberté intérieure. Concernant notre liberté « extérieure » il ne donnait aucune précision…
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Source: www.infonucleaire.net
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