Multiplication des interventions à la télé. Dernière en date, celle d’hier soir sur France 2, à propos de “Culture”. Campagne d’affichage de grande ampleur. Envoi de 42 millions de lettres de propagande pour nous annoncer que demain l’Europe rase gratis… Toutes ces dépenses, aux frais des citoyens bien sûr, qui eux n’ont pas les moyens de répondre à cette pollution et qui subissent déjà le matraquage télévisuel en faveur du “oui”.

Nous sommes arrivés à une période charnière dans la campagne. Au moment où une majorité de Français veut lui faire quitter la scène politique au plus vite par une porte dérobée qui donne directement sur un palais de justice, le vieux roublard voudrait une fois encore forcer le destin pour entrer dans l’Histoire par la grande porte. Pour ce faire, Chirac tente un passage en force en faisant se déchaîner contre le “non” ses hordes d’inféodés : ceux que je ne peux même plus considérer comme des confrères journalistes et qui s’aplatissent lâchement devant les gouvernants de tout bord.

La campagne a atteint un pic de tension provoqué par la vague de fond continue du “non” pendant le mois d’avril. Contre toute attente, et en dépit de quelques récents sondages en trompe-l’œil, le flot des citoyens lassés d’être pris pour des imbéciles ne cesse de déferler sur la France. Face à l’autre déferlement, celui de l’outrance monarchique d’un autocrate et de ses féodaux (PS, UMP, UDF, Verts) qui craignent pour leurs privilèges, il faut garder son calme. Rester serein. Laisser passer l’outrance. Le ver est dans le fruit du “oui”. La graine du “non” s’enracine.

Plus le décalage entre ce que le peuple pense et ce que la télé et les médias serviles voudront lui faire gober sera grand, plus la probabilité d’un vote “non” en réaction grandit. Il s’ajoutera opportunément, le moment venu, au “non” franc et massif que les Français s’apprêtent à infliger aux politiciens qui n’ont cessé depuis 30 ans de les prendre pour des idiots! Les Français, souvent crédules, peuvent être autre chose que des bœufs! Ailleurs que dans les milieux microcosmiques « autorisés », c’est-à-dire dans la France profonde, tout laisse à penser que le 29 mai ne sera pas une date banale.

Verdi