Second texte sur le sexisme : le langage et les femmes
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Pour éclairer la question du langage,un texte que nous avons écrit il y a quelques mois(inter raï mars 2005)
Soulignons d’abord que ce qui caractérise « notre langage » c’est sa non-neutralité. Globalement la plupart des langues sont construites sur ce modèle..
S’il est n’est pas neutre le langage comme tout outil a un sens. Aussi lorsque la grammaire stipule que le « masculin » l’emporte sur le « féminin » il ne faut pas y voir un phénomène « naturel » il faut comprendre ici que le langage est autant une construction sociale et politique que le véhicule inconscient ( à force d’intégration, d’habitude et de naturalisme) de cette société .
Ainsi les anciens voyaient le féminin comme passif, le masculin comme actif. Plus tard au 17ème siècle, Vaugelas et le père Bouhours posent que le genre masculin est le plus noble. Il prévaut tout seul contre deux féminins. On reconnaît là les fondements d’un slogan toujours d’actualité : « le masculin l’emporte ». Avec Bescherelle au 19ème siècle le masculin est le substantif par excellence et l’on apprend a former le féminin supposé inexistant.
Aussi depuis toujours, dans les grammaires et les dictionnaires, le masculin paraît être l’unique donnée de la langue et le féminin une sorte d’artifice. On se rappelle que selon une certaine version de la Genèse Eve aurait été « crée » à partir d’une cote d’Adam… Et bien c’est ainsi que les mots féminins sont construit à partir du substantif qui lui est toujours masculin.
Le présupposé du masculin premier, ouvertement déclaré en son temps est aujourd’hui implicite et entièrement intériorise par les hommes et les femmes. Tous conditionnés à cet ordre norme !
Mais s’il est de plus en plus banal d’interroger aujourd’hui la notion de « race », la notion de « sexe » quant à elle n’est guère remise en cause. Ces deux notions sont pourtant toutes les deux centrales dans la structuration des sociétés et leur système hiérarchique. « Sexe » et « race » sont le produit d’un long processus de « spécification » et de « naturalisation sociale » propre aux relations de domination et d’appropriation. Le concept d’appropriation est d’ailleurs un élément essentiel de la théorie des rapports entre les sexes comme le souligne C. Guillaumin dans son livre « sexe, race et pratique du pouvoir ». Aussi explique-t-elle comment la possession est directement liée au principe de « privilège de masculinité ». Aboli en 1790 ce droit ancestral stipulait que ne pouvaient hériter des biens patrimoniaux que les individus de sexes mâles. Ce privilège est précisément de l’emporter sur n’importe quelle femelle en matière d’héritage de la terre. Aboli dans sa forme juridique il continue à fonctionner sous d’autres formes, de manière banale, et ce même quand le masculin ne se relie pas a une caractéristique anatomique. Le métaphorique , le symbolique prend le relais. . C’est le cas dans la langue française dans laquelle le masculin l’emporte sur le féminin parce qu’il est de « genre » masculin et non parce qu’il a des attributs anatomiques masculins. Dans cet exemple, Le privilège de masculinité ne réside pas dans l’anatomie sexuelle mais dans le fait de posséder la terre. Ainsi au regard de l’histoire, dans le langage c’est cette toute puissance du masculin possesseur de la terre, des biens parmi lesquelles les femmes et des enfants que nous transmettons et réactualisons chaque jour comme message implicite de domination d’une catégorie sur une autre. Derrière l’idée de l’ordre naturel du langage et de la société se situe l’oppression et son besoin d’être légitimée .
Si le genre grammatical (masculin féminin) ne peut être totalement confondu avec le sexe (mâle/ femelle) puisqu’il existe des mots masculins pouvant designer des femmes et inversement, il n’empêche qu’il existe une correspondance réelle entre genre et sexe dans la langue. Le genre (de l’anglais « gender ») est un concept venu d’outre atlantique. L’usage du mot genre en français comme traduction de gender a longtemps été refusé par les historiens et les éditeurs. En France le terme est apparu en en 1988 avec la traduction sous le titre « genre une catégorie utile de l’analyse historique » de l’article de l’historienne américaine Joan Scott. Elle définie le genre comme un élément constitutif des rapports sociaux fondé sur les différences perçues entre le sexe et le genre est une façon première de signifier les rapports de pouvoir.
Le genre(homme- femme) c’est ce que l’on pourrait appeler le sexe social (distinctions d’ordres sociales politiques économiques…) par opposition au sexe biologique(mâle-femelle : dimorphisme sexuel). Le genre social est l’identité construite par l’environnement social des individus c’est a dire la « masculinité et la féminité que l’on peut considérer non pas comme des données naturelles mais comme le résultat de mécanismes extrêmement forts de constructions et de reproduction sociale au travers de l’éducation. Simone de Beauvoir avec « on ne naît pas femme on le devient »(Le deuxième sexe) puis Pierre Bourdieu « on ne naît pas homme on le devient » (La domination masculine),Colette Guillaumin , Monique Wittig ensuite, illustrent bien cette construction sociale des « identités » masculines et féminines dans une normalisation des genres qui a pour but le maintien de l’ oppression d’une catégorie sur une autre..
Le caractère sexué et de fait sexiste de « notre langue » fait de celui-ci une courroie de transmission de cette construction sociale qu’est le genre et par conséquent de l’oppression qui en découle.
La mise en place d’un langage non sexiste existe déjà, souvent de manière non officielle, notamment a travers la création de mots tran-sexe tels que « Illes » et « els » pour « ils » et « elles » ou encore l’emploi de terme épicène (neutre) du point de vue du genre. Il s’agit par exemple de parler de « personnes » plutôt que d’ « individu-e-s » tout en faisant attention aux risques de modification de sens : ces deux termes ne sont pas équivalents d’un point de vue politique (concept d’individualisme, libertaire ou libéral opposé au personnalisme concept a connotation chrétienne chez Emmanuel Mounier).
Si la féminisation de la langue française représente un premier pas pour faire sortir les femmes de l’invisibilité que leur confère notre langage et leur permettre de se rapproprier un moyen d’expression politique, la création d’un langage neutre est essentielle et incontournable. C’est le seul moyen de déconstruire le caractère sexué de la langue et plus largement le « genre ».
1 groupe de réflexion anti-sexiste du GASProm
J’ai bien ri
pouvez nous en faire des comme ça toutes les semaines
Merci à shadowsong de son commentaire on ne peut plus engagé contre les discriminations sexistes. Non mais sérieux, tu veux nous faire une piqure de rappel de ce qu’est la mysoginie et de la domination patriarchale: Monsieur se gausse d’une réflexion antisexiste? Monsieur croit aller au zoo?
« Oh des féministes en liberté, comme c’est drôle »: tant qu’il y aura ces genres d’attitudes et de réflexion, aucun apaisement quant à la lutte contre le sexisme et le patriarchat n’est à espérer.
Donc le mieux est de dire ce que t’en penses et de laisser peut être la personne qui pourrit le site depuis le début avec ses commentaires merdiques se noyer dans sa bêtise.
Le texte est intéressant et clair et c’est ce qui compte
http://www.under.ch/SansTitre/SansTitre/SansTitre.Frame.htm
j’arrive pas à mettre le lien précis, alors c’est l’article
« pourquoi tant de -e- ? » dans le bulletin n°11
Bourdieu n est apparemment pas le premier a avoir mis en avant cette inversion genre donne sexe,au lieu de sexe donne genre….a lire sur le site « multitudes »,la page consacrée a la domination masculine,la critique qui est faite de cette theorie fini par accoucher d interrogations nouvelles…
le commentaire ci dessus fait référence je pense au lien ci-dessous
Ouais enfin je trouve cet article d’une hilarité froide. Je suis le premier pour reconnaitre qu’il y a des choses qu’il faut changer. Mais premièrement je trouve que certain(e)s féministes ont l’esprit quelque peu étriqué. Si c’est pour retrouver le schéma inverse ( extermination du mâle), car c’est bien cela dont il s’agit pour certaines illuminées. En bref je dirais que la femme accepte sa soumission allègrement. En effet combien de femmes traiter comme des sous merdes s’attache à un abruti qui les traitent comme leur laquais. Habituées â être dominées il faudrait déjà qu’elles s’émancipent de cet avillissement qu’elles acceptent allègrement.
« /…/ Habituées â être dominées il faudrait déjà qu’elles s’émancipent de cet avillissement [ que certainEs] acceptent allègrement. », ça eut été mieux, non ? Par ailleur, il n’est à aucun moment proposé dans ce texte d’en venir à un schéma inverse, simplement de créer autre chose de mieux…
A vouloir être trop tranché, on peut imaginer tout et son contraire et ta réaction qui se présente dans une volonté d’être conscient(e?) du probleme garde cependant une salle manie : celle de la généralisation.
-La généralisation permet montrer certains comportements à transformer.
-La précision et la nuance permet de les combattre beaucoup plus surement.
Ainsi, ce texte qui de fait froidement rire est aussi une volonté de s’approprier, chacunE dans son intimité, dans sa spontanéité du langage, la part de sexisme qu’il reste toujours en chacunE de nous… de la regarder… de l’analyser, et de faire avancer tout ça.
et celui qui rit ne signe même pas : lamentable…
les femelles sont bien plus douées que les mâles
C’est une femme qui a étudié ce passionnant problème ; mais cela n’enlève rien à son objectivité, supérieure même à celle des hommes.
Il faut environ 31 mois à une femelle chimpanzé pour qu’elle sache victorieusement chasser le termite, aux qualités nutritives appréciées de tous, et même des hommes. Les mâles chimpanzés, pour parvenir au même résultat, ont besoin d’environ 58 mois.
Ce qui démontre la supériorité des femelles, écrasantes ; même si les mâles peuvent arguer qu’au contraire leur désinvolture eu égard aux problèmes de la chair fraîche termitée indique bien une différenciation naturelle des fonctions, voulue par Dieu.
D’où viennent les dons éblouissants des femelles ? Simplement, elles observent leurs mères, tandis que les mâles batifolent bêtement dans les arbres, chassant les jeunes singes pour leur plaisir homosexuel de chaque heure.
Il semble que la définition des sexes est ici esquissée d’une manière précise. Les femmes vaquent, les hommes divaguent. Elles s’occupent de la survie, sans laquelle elles seraient délaissées par les mâles, qui leur apportent compagnie et conversation, mais qui sont très aux aguets des nouvelles valeurs culinaires, sexuelles et de charme. Il ne faut pas sous-estimer dans ce domaine l’importance de la presse sexuelle et publicitaire, qui avive le désir des mâles, en les détournant de plus en plus des termites de l’âge pré-industriel.
Par le biais de l’animal, on peut, évidemment, comprendre bien mieux l’homme, qui n’est, après tout, qu’un animal sachant parler, reluquer, téléphoner.
On a tenté d’étudier le comportement des chimpanzés eu égard aux nouvelles techniques. Hélas, les études entreprises sont décevantes. Les mâles et les femelles passent l’aspirateur de la même manière, se rasent de la même manière, laissent traîner les factures de la même manière.
Il semble que, grâce aux femmes, les hommes ont beaucoup appris, côté queue de poisson, démocratie, arnaquages divers.
Il est urgent — l’Union européenne l’a demandé — que des mesures soient prises pour que, dorénavant, la Saint Barthelemy ne puisse plus se produire, pas plus que la canicule ou la crise de 1929. Quand on pense qu’à Stalingrad il y a eu du cannibalisme ! Tragique aventure, alors que tous n’aiment pas forcément manger du termite.