IBM ET L’HOLOCAUSTE

Dès les premiers moments de son histoire, IBM ne s’est jamais encombré du moindre scrupule moral au seul et unique motif de dégager toujours plus de revenus.

Déjà en 1934, en pleine campagne de stérilisation pour l’émergence et la mise en place de méthodes de purification en Europe, IBM, pour laquelle l’information était de l’argent, proposait à l’Allemagne des machines et des cartes perforées de grande précision pour calculer, classer, trier, analyser. A cette époque, ses profits atteignaient près de un million de dollars, alors même que le boycott international mettait à rude épreuve l’ensemble de l’industrie allemande. Quelques années plus tard, l’alliance stratégique avec Hitler continuait à rapporter gros dans les villes et les ghettos. Mais c’était le long des voies ferrées et dans les camps de concentration que les machines IBM allaient donner la mesure de leur talent. Les Juifs ne tarderaient pas à devenir des numéros Hollerith.

En 2005, alors qu’elle dégage 3 milliards d’euros de bénéfices, au prétexte que les actions IBM perdraient 5 cents à l’unité, la compagnie entreprend des licenciements boursiers de 800 de ses salariés en France. Il s’agit d’un premier train, d’autres suivront jusqu’à liquidation quasi-totale de ses effectifs.

Où partent les emplois ?
• en Biélorussie (Minsk) sont expédiés les métiers IT SPECIALIST avec des compétences : analyse, programmation pour Cobol/DB2, JavaJ2EE, Access, Notes
• En Inde (New Delhi et Bangalore) sont expédiés les métiers : IT SPECIALIST , programmation pour HR Access, Java, Notes, Siebel.
• En Chine (Shangaî) sont expédiés les métiers ; IT analyses et tests….
Au Mexique, à Guadalajara, en Roumanie, à Bucarest, au Vietnam à Ho Chi Min City et Hanoï, l’Europe est largement dépassée.

Ces délocalisations sont-elles une fatalité ? Les salariés doivent-il garder la volonté bien encrée de les subir ? Les emplois à forte valeur ajoutée s’enfuient et avec eux les enseignements supérieurs, universitaires, avec les centres de recherches. Assurément, les syndicats jaunes, FO-CFTC-CGC ont signé les accords de méthode pour protéger leurs intérêts et ceux des cadres seniors destinés à une retraite dorée, mais qu’adviendra-t-il des autres ? Que FO-CFTC-CGC montrent l’exemple et prennent le premier train avec les collaborateurs volontaires, conformément à leur ratification.

Pour les autres, que faire contre le cynisme de cette compagnie qui s’engraisse grâce à notre travail et depuis tant d’années ? Allons nous prendre le train avec soumission, abnégation, résignation ou allons nous rester sur le quai à nous battre pour empêcher ces mêmes trains de partir pour livrer nos efforts, nos recherches, nos engagements en d’autres contrées où d’autres salariés, un jour, se retrouveront comme nous privés du fruit de leur travail ?

A nous de décider dès maintenant de vivre debout ou de survivre à genoux ! Attendre demain, hésiter, par peur, par scrupule, par manque d’élégance, ce sera trop tard, les trains auront pris le départ, il sera définitivement trop tard pour agir.