Communiqué de presse du 5 avril 2005

– Depuis mercredi 30 mars, 8 familles de demandeurs d’asile (13 adultes et 18 enfants) expulsées de leurs foyers ont été accueillies par des étudiants dans la salle polyvalente de l’université des Tanneurs. Hier, une nouvelle famille nous a rejoint pour les mêmes raisons. Ces familles sont dans l’attente de l’étude de leur dossier de demande d’asile, et par conséquent en situation régulière. L’Etat doit, conformément à la Convention de Genève de 1951, leur fournir un hébergement décent. Pourtant, l’entrevue entre la délégation composée de 3 étudiants et de 4 membres de l’association Chrétiens Migrants et les directeurs de cabinet du préfet et du président du conseil général, n’a donné lieu qu’à une proposition : Remettre ces familles à la rue et par la suite leur proposer de placer les enfants à l’Aide Sociale à l’Enfance.

– Les familles ainsi que les personnes mobilisées autour d’elles trouvent cette proposition inacceptable, Pourquoi la loi ne serait-elle pas appliquée en France ? Comment pourrait-on imaginer que ces enfants soient plus heureux séparés de leurs parents ? Ou encore qu’il serait normal que les parents dorment dehors ? Rappelons que ces familles viennent de pays où la situation politique les a contraint à fuir : Arménie, Tchétchénie, Soudan (Darfour), Azerbaïdjan, Angola.

– Nous interpellons chaque jour les pouvoirs publics afin qu’une proposition durable et décente de relogement soit faite à ces familles.

– Le conseil d’administration de l’université François Rabelais réuni le 4 avril a pris la position suivante : « Sans évolution rapide de la situation, l’université devra constater l’impossibilité d’assumer ses missions d’enseignement, de recherche et de culture et en tirer les conclusions qui s’imposeront alors. » En clair, la position du CA confirme les propos de Michel Lussault, président de l’université, lors de sa dernière entrevue avec les étudiants. C’est à dire que si aucune solution n’a été trouvée par les pouvoirs publics avant jeudi soir, les forces de l’ordre risquent d’intervenir pour nous déloger, sur son ordre, car il est seul détenteur du pouvoir de police dans l’université.

– Dès demain, une délégation sera reçue à 11H30 à la mairie, par l’adjointe aux affaires sociales : Mme Boscq. De celle-ci dépendra, l’issue de l’occupation, nous attendons de la mairie une proposition acceptable, enfin !