En France, ce sont les même grenades qui sont tirées, mais les emballages sont toujours gardés par les forces de l’ordre. Sur les cartons ramassés à Beyrouth, on voit explicitement plusieurs logos indiquant le caractère dangereux, toxique et corrosif des produits. Sur les étiquettes, on retrouve le nom des fabricants : les entreprises Alsetex (basée en Sarthe) et NobelSport (dont l’usine se trouve dans le Finistère). Elles indiquent contenir « 30 grenades lacrymogènes » à destination des « forces de sécurités intérieures du Liban », et les coordonnées des expéditeurs.

A partir de ces coordonnées, une association libanaise baptisées UMAM a envoyé une lettre aux entreprises françaises fabriquant les grenades. On peut y lire : « Parmi les éléments que nous avons pu collecter sur le site des manifestations figurent plusieurs boites en carton qui indiquent expressément que les bombes lacrymogènes utilisées par les forces de l’ordre libanaises proviennent de votre entreprise. […]

Nous vous demandons de préciser aux libanais et libanaises (ainsi qu’aux français et françaises) si ce matériel a été acheminé aux forces de sécurité libanaises dans le cadre de l’assistance que la France pourvoit aux dites « forces ».

La lettre se termine par cette demande : « Nous vous demandons de rendre public […] la composition chimique des bombes lacrymogènes que vous avez exportées au Liban » Une question à laquelle les fabricants n’ont jamais répondu en France. L’association réfléchit à d’autres initiatives contre ces marchands de répression.

Ces informations qui nous viennent du Liban ont le mérite de rappeler la toxicité des grenades, de l’aveu même des fabricants, et montrent qu’à Beyrouth comme en France, la résistance contre ces usines mortifères s’organise. Plus que jamais, renforçons la solidarité internationale.

—La lettre complète et d’autres infos sur la page de l’ONG UMAM Documentation & Researc