Gaillac – journée contre la répression des mouvements sociaux et des classes populaires
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Lieux : Gaillac
Le 25 octobre 2014, À Sivens, quelques milliers de personnes étaient rassemblées en opposition à un projet de barrage que la justice allait déclarer illégal quelques temps plus tard. Contrairement à ce qu’il avait promis, le préfet envoya des escadrons de gendarmerie pour faire du maintien de l’ordre au prétexte de protéger un bout de grillage. Dans la nuit, le 26 octobre à 2h du matin, alors qu’il demandait aux gendarmes de calmer leur offensive, Rémi Fraisse trouva la mort sur le site de Sivens, la nuque éclatée par une grenade offensive de la gendarmerie.
De l’écocide à l’homicide
5 ans plus tard, on se souvient ; et le souvenir est d’autant plus vif qu’un prétendu « projet de territoire » entaché de dysfonctionnements remet le barrage de Sivens sous les projecteurs par un coup de bluff politico-médiatique. Un barrage qui serait inepte et absurde, parce que on sait que tels ouvrages aggravent la pénurie d’eau loin d’en être une solution ; un barrage qui porterait atteinte à une précieuse zone humide, déjà meurtrie par les outrages qu’elle a subis 5 ans plus tôt. Bref, un barrage qui sonne comme un affront fait à la mémoire de Rémi Fraisse, comme un déni de l’urgence climatique, comme la preuve de la puissance d’un agrobusiness plus soucieux de faire des profits que préoccupé par la nécessité de nourrir les habitant.e.s du territoire.
5 ans plus tard, le souvenir est d’autant plus vif que les violences policières se perpétuent et s’intensifient : 35 décès aux mains des forces de l’ordre françaises en 2017 et une trentaine les quatre autres dernières années. Aux noms de Rémi Fraisse, d’Adama Traoré, de Liu Shaoyao, de Zineb Redouane est venu récemment s’ajouter celui de Steve Maia Caniço, jeune Nantais, mort d’avoir participé à la fête de la musique, noyé dans la Loire où l’avait précipité une charge de police à la violence démesurée, abusive, inexplicable. Et la « justice » fait toujours aussi bien son travail : 89 violences policières avérées ayant eu lieu entre 2005 et 2015 n’ont abouti qu’à 7 condamnations, une seule à de la prison ferme…
À ces morts, dont les forces de « l’ordre » portent la responsabilité, s’ajoute la longue liste des blessé.e.s et des mutilé.e.s, des gardé.e.s à vue, des incarcéré.e.s, des humilié.e.s. Tou.te.s sont victimes de la répression d’un État qui, au service d’une classe dominante, considère comme un affront toute tentative de progrès social, ne tolère plus la contestation, cherche à éteindre les mouvements sociaux portés par les classes populaires et autres opprimé.e.s. En marche vers l’écocide libéral, la République française écrase, mutile et tue les classes populaires et tout ce qui résiste à son ordre mortifère.
Le 26 octobre 2019, en souvenir de la mort de Rémi Fraisse, pour réaffirmer notre volonté d’une société plus humaine et respectueuse de la nature, notre refus d’un barrage et de tout projet nuisible que voudrait nous imposer l’ordre capitaliste, pour l’acte 50 des Gilets Jaunes, le collectif Tant qu’il y aura des Bouilles organise une grande journée sur le thème de la répression des mouvements sociaux et des classes populaires. Ce sera l’occasion de témoigner, d’échanger, de s’informer sur les mouvements sociaux en cours, les luttes de territoire, l’actualité de Sivens. Ce sera aussi l’occasion de construire ensemble la résistance…
Ici comme partout ailleurs, le désastre s’étend autant que la résistance s’organise
Au programme :
10h à la Maison de la Forêt à Sivens : Balade contée
12h Place de la Libération à Gaillac : pique-nique
14h Place de la Libération à Gaillac : rassemblement
19h au rond-point GJ de Leclerc : repas
Tant qu’il y aura des Bouilles
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