Contre la politique, y compris celle de la dépolitisation
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle social
Lieux : Paris
La critique de la politique s’inscrit dans cette longue histoire qui a ré-insufflé un vent révolutionnaire là où des partis « révolutionnaires », des armées « révolutionnaires », des gouvernements « révolutionnaires » puis à nouveaux des partis « révolutionnaires » et leurs armées de militants « révolutionnaires », finissaient par s’imposer comme formes confiscatoires des poussées révolutionnaires, au nom des nécessités d’un pragmatisme de l’efficacité. La rupture avec la forme Parti et la critique du militantisme, fondatrices chez les anarchistes (ce qui n’empêche pas d’avoir à lutter contre des avatars tout aussi nuisibles d’organisations hiérarchiques en leur propre sein), fait l’objet d’une lutte interne aux courants communistes, et forme les courants communistes anti-autoritaires et anti-gestionnaires. Qu’elle creuse la question des travers inhérents à la constitution d’Organisations ou qu’elle s’affine (et s’élargisse) en critique du citoyennisme, on peut considérer qu’une lame de fond déclinée sous mille formes, y compris contradictoires entre elles mais toutes « anti-politique », a contribué à une rupture nécessaire avec la gauche et le gauchisme. Il s’agit donc d’en finir avec la forme Parti, mais aussi avec ses états éventuellement plus mous ou déguisés et mieux adaptés à ce monde comme le réformisme, le républicanisme, le démocratisme et leur jeu des partis politiques, le lobbyisme, le progressisme qui veut nous mener de son pas cadencé vers une démocratique fin de l’histoire, avec les politiques identitaires qui cherchent à nous Organiser en fonction de ce que nous sommes supposés être plutôt que de nos perspectives, avec le programmatisme dans la foulée, entre autres.
Au delà de tout ça, à chaque moment de lutte, dans chaque projet subversif se joue cette tension entre s’installer dans un culte pragmatique de la forme et le confort des compromis (le repos après la bataille, la « victoire » après la lutte, la gestion après la révolution) et laisser l’inventivité confrontative faire son chemin y compris contre ceux qui s’y croiraient installés.
Face à ces écueils mille fois ramenés, préférer la vie à la politique semble pouvoir constituer une boussole salvatrice pour rester dans l’inventivité confrontative.
Pourtant refuser la politique n’implique pas d’accepter voire de devancer la dépolitisation en cours.
Car il y a plusieurs manières de se défaire de la politique, Lui préférer le néant, grignoter la politique de l’intérieur à la manière du pays imaginaire de l’Histoire sans fin, en plus d’être bien souvent une autre manière de continuer à faire de la politique (« tout est politique », c’est-à-dire tout peut rapporter politiquement, même la dépolitisation), nous éloigne toujours plus radicalement des luttes et de l’émancipation.
Et en effet, il nous semble essentiel de ne pas abandonner les questions politiques et de tenter de s’y confronter de façon anti-politique. Or, dans cette perspective, proposer des discussions sur des sujets comme la Religion, la Réaction, les frontières, le travail ou la prison, c’est bien, en un sens, refuser les formes de dépolitisations en cours. Car de fait, ici comme ailleurs, on ne parle pas de tout et de n’importe quoi, le sujet des vertus bienfaitrices que les carottes ont sur la vue, la couleur des fesses, et l’amabilité de ceux qui s’en nourrissent n’est et ne sera (sans doute) pas abordé dans les discussions que nous proposons sur les questions de notre temps, par exemple. Que mettons-nous donc derrière les mots « politique », « dépolitisation », « anti-politique » ? Questions complexes s’il en est, puisque se joue ici la singularité de la perspective révolutionnaire et la vivacité des manières de se la poser : le choix de la vie contre la politique en somme. Si aujourd’hui on voit se répandre la perspective mortifère de la dépolitisation, à travers toutes ces formes de repli sur soi, son potager, sa famille, son squat, sa bande affinitaire, sa communauté, ses traditions, de peur des autres, de sécurisation des rapports, et ce au cœur même des milieux les plus militants, c’est que la tentation semble grande de se glisser dans le moelleux d’une époque qui ne cesse de se reproposer comme solution aux problèmes qu’elle pose, et d’en accepter les formes les plus politiques de maintien de l’existant : la dépolitisation qui ne cesse de venir n’est rien d’autre qu’une des positions politiques confortables pour que le monde perdure. Ce climat dépolitisant fleurit dans ce sol meuble où on lutte plus contre la complexité, les « sachants » et la spécialisation que contre l’Etat, où le ressenti devient le départ et l’arrivée de toute pensée, ou l’argument d’autorité (par exemple l’identité) remplace le conflit et l’argumentation, ou être suffit à faire croire qu’on lutte.
A partir d’une réflexion anti-politique contre la hiérarchisation et la spécialisation par exemple, on finit par adopter comme acceptable la perspective de prôner l’autogestion du recyclage des excréments (Cf. Comment composter sa merde sans paniquer, disponible sur le site infokiosques.net), ou encore comment « mur par mur et pierre par pierre » construire dans ce monde de façon autogérée (cf Pierre par pierre – mur par mur sur le même site). Au-delà de l’anecdote, l’essentiel devient de ne pas paniquer, de maîtriser sa vie, ses désirs, ses déchets et son empreinte carbone.
La question ici n’est pas de classer dans un tableau ce qui est politique et ce qui ne l’est pas, ce qui est anti-politique et ce qui est dépolitisé. la question est plutôt de repenser le terme « politique » dans son contexte actuel, de réfléchir à cette étrange oscillation entre antipolitique et dépolitisation, et peut-être par ce biais d’ouvrir des questions comme celle de l’intervention révolutionnaire. L’enjeu, c’est celui de la réanimation d’une rupture forte et anti-politique avec la perspective réformiste, mais aussi celui de la création d’une rupture à la racine avec la dépolitisation en cours qui ne cesse d’être de plus en plus compatible avec les formes actuelles les plus normales de la politique.
Vendredi 4 octobre 2019 à 19h45 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
Métro Place des Fêtes (lignes 7bis et 11 du métro).https://lesfleursarctiques.noblogs.org/?p=1391
Le passif des Fleurs arctiques, ex-Discordia, est plus que lourd. En plus il paraît qu’ils ne veulent pas que leurs productions apparaissent sur ce site post-moderne qu’est indynantes. Poubelle ?
Bonjour je fais partie des fleurs, je n’ai pas de passif « lourd », ni avec la discordia (que je n’ai pas connue) ni avec quiconque, je ne sais pas ce que veut dire « post-moderne », et j’aimerais bien, comme c’est bien dit dans le texte, que les gens cessent cette dépolitisation dégueulasse, notamment par le trollage anonyme, comme c’est le cas du commentaire précédent.
C’est pour cela que je trouve cette discussion intéressante et que je voudrais qu’il y ait du monde. A bas la politique.
Va jusqu’au bout de ta calomnie
– on finit par adopter comme acceptable la perspective de prôner l’autogestion du recyclage des excréments (Cf. Comment composter sa merde sans paniquer, disponible sur le site infokiosques.net), ou encore comment « mur par mur et pierre par pierre » construire dans ce monde de façon autogérée (cf Pierre par pierre – mur par mur sur le même site). –
Et mis à part cracher gratuitement sur des projets plus conséquents que votre troquet, y a autre chose au programme de votre soirée ?
Cracher ? C’est ça que t’appelles cracher ?
La critique de l’autogestion est un crachat ? Et toi tu craches pas là ? Ta salive est plus propre c’est ca ?
C’est pas la faute des gens si les brochures s’appellent vraiment comme ça et prône vraiment ça non?
Vous êtes tellement des rageux les trolls anti fleurs arctiques que c’est trop insupportable en fait.
Il y a certainement des jeunes, des nouveaux, parmi les fleurs arctiques, qui n’ont rien à voir avec les histoires passées. Mais le passif lourd existe bel et bien, à travers ses deux chefs autoritaires et manipulateurs. Sur Paname presque tout le milieu est au courant, il y a plein de gens différents qui ont subi des agressions, des insultes et des coups tordus, et le problème chez ces deux personnes va effectivement bien au-delà de « désaccords politiques ».
A bas la politique, soit, alors disons-le: pas besoin de désaccords politiques ou « idéologiques » pour avoir des désaccords sérieux. Vous êtes toxiques (vous, les deux chefs, vous vous reconnaissez), votre apport à l’anarchisme c’est de l’égocentrisme, du mépris de tout ce qui n’est pas vous-mêmes, et justement parce que c’est votre cheval de bataille, la tentative de mainmise par la terreur sur un « milieu » qui vous fuit sans arrêt.
Pour ce qui est des guides pratiques trouvables sur Infokiosques, que ce soit pour recycler du caca ou pour organiser des chantiers de manière horizontale (ou toute autre activité que vous trouverez ridicule), je ne sais pas si le problème c’est que ça soit « autogestionnaire » (vous préféreriez qu’il y ait une hiérarchie pour gérer ça, ou mieux, un Etat ?), mais pour beaucoup d’entre nous, les perspectives révolutionnaires existent à travers une dynamique dialectique entre théorie et pratique, entre destruction de l’existant et construction d’autre chose (un autre monde, par d’autres moyens). Tous ces textes se complètent. C’est pas soit tu passes ta vie à recycler du caca soit tu passes ta vie à brûler des voitures de flics (ou à faire la grève générale). La vie est plus complexe, la révolution aussi. Mais vous, vous avez déjà tout compris. Et vu que vous nous haïssez parce qu’on arrive à lutter sans écouter vos sermons, quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, on sera toujours des merdes à vos yeux.
Et c’est réciproque, pas de problème.
À toutes celles et ceux qui ne connaissent pas (ou mal) les deux personnes qui sont à la base des fleurs arctiques: méfiez-vous, ces gens sont toxiques.
alors si je comprends bien faire une brochure en mode guide pratique gratuit pour savoir faire du compost bio et efficace ça craint, faire une brochure pour organiser des chantiers autogérés sans chef ni domination masculine c’est nul, mais tenter de faire financer son local « révolutionnaire » en passant par paypal ça va c’est cool (même si ça marche pas très bien apparemment):
https://www.paypal.me/lesfleursarctiques
https://fr.wikipedia.org/wiki/PayPal
vous n’avez vraiment pas de face, c’est génial.
réflexion marseillaise pour finir:
https://www.youtube.com/watch?v=CMzgMva5ekk
parmi les appelistes, certain-e-s n’ont rien à voir avec les histoires passées. Mais le passif lourd existe bel et bien, à travers ses chefs autoritaires et manipulateurs. Sur l’Europe, sur la planète presque tout le milieu est au courant, il y a plein de gens différent-e-s qui ont subi des agressions, des insultes et des coups tordus, et le problème chez ces deux personnes va effectivement bien au-delà de « désaccords politiques ».
Bon, moi perso, je connais pas les histoires parisiennes. J’ai laissé une bonnes partie des commentaires, parce que dès fois, il y a besoin d’espaces pour s’engueuler, même si internet est sûrement pas le meilleur endroit pour ça.
J’ai quand même caché quelques commentaires qui n’apportaient vraiment aucun éléments de compréhensions (trolls, insultes).
J’ai pas encore eu le temps de lire la brochure.
On a le droit de critiquer l’alternativisme et de penser que détruire des prisons « pierre par pierre », c’est le contraire de construire dans ce monde « pierre par pierre » ?
Ou bien il faut demander l’autorisation au pape des brochures qui a envie de ne rien perdre de son caca et a des points de vue géométriques éclairés sur l’horizontalité (comme chez les verts et dans les conseils de quartier….).
Depuis tout ce temps c’est donc toi et tes vieilles rancoeurs égocentriques, toutes ces calomnies et ces magouilles de merde ! C’est l’inventeur de l’appello-dijonnisme, le petit chef à l’avant-garde de la légalisation des squatt, de la guerilla potagère et du copinage avec les appellos, qui donne des leçons et distribue les bons points ! Elle est belle la radicalité ! Chapeau pour l’ascension radicale à ce niveau là c’est de la prestidigitation !
C’est donc toi aussi qui attaque lâchement les compagnons et camarades qui te déplaisent plutôt que d’attaquer ce monde ! C’est toi l’ambianceur actuel du petit milieu des trolls (et quelle ambiance !) et le maître des fréquentations !
Et si tu t’occupais de tes recyclages et de diminuer ton empreinte carbone de vieux troll sur le net plutôt :
reprends donc ton marqueur pour graphiter des leçons de morale sur les pubs, ça nous fera des vacances.
A bas la politique !
« La morsure des punaises n’a rien de très agréable, mais quand elles vous sucent le sang, au moins elles y vont carrément, sans dire un mot, ce qui est malgré tout une façon franche et directe de faire les choses. Quant aux moustiques, c’est une autre paire de manches : bien sûr, eux aussi vous percent la peau sans pitié, seulement, avant de mordre, ils insistent toujours pour prononcer d’abord un long discours, ce qui est fort énervant. Et s’il devait s’avérer que, par-dessus le marché, ce discours était un exposé de toutes les bonnes raisons pour lesquelles ils se sentent obligés de se repaître de votre sang, ce serait encore plus exaspérant. Je suis bien content de ne pas comprendre leur langage. »
Lu Xun
Ce n’est pas parce que des personnes qui lisent la bible des colibris utilisent des savoirs pour l’autonomie dans l’espoir d’avoir le brevet de l’éco-pratiquant que l’autonomie est devenue une simple histoire de citoyens incapables de penser en-dehors de l’Etat et du capitalisme. A ce sujet, avez-vous remarqué combien de nombreux citoyennistes adorent les cafés philo ? Les discussions philos (par exemple sur l’anti-politique) sont-elles nécessairement citoyennistes ? Bon…
La lecture du passage de votre texte sur le compost et la construction m’a donné l’impression que vous ignoriez que des gens essayaient aussi d’avoir des espaces pour (sur)vivre, ce qui implique, oui c’est vrai, de faire pousser de quoi manger, de chercher à dormir au chaud, parfois même de faire caca… et ce faisant, aussi, d’attaquer « l’existant ». Vous avez des exemples pas loin géographiquement, vous ne pouvez pas les avoir ratées ces dernières années… Ce n’est pas anecdotique en fait, et négliger toutes ces expériences réelles, avec leurs aspects positifs et négatifs, en cours ou non, c’est faire de la philo un verbiage abstrait sans conséquence. Ce dont nous n’avons vraiment pas besoin pour le coup !
@ xAx : toutes les expériences sont intéressantes, y compris celles dont tu parles et effectivement tout le monde essaye de vivre moins mal, d’une manière ou d’une autre. Mais tous les gens qui vivent ces expériences ne sont pas forcément des idéologues de l’alternative qui en font des brochures, c’est très différent. Pourquoi pas venir en discuter le 4 aux Fleurs Arctiques ?
@ harceleureuse : je remets un commentaire déjà posté ailleurs puisque visiblement tu déverses ton venin validiste un peu partout :
Sur ce coup là mon grand (ou peut-être plutôt ma grande), il va falloir remettre à jour tes connaissances générales (sur les sourds avec l’oreille absolue, les peintre aveugles et les autistes charismatiques par exemple) et tes petites fiches particulières. Jusqu’où es tu capable d’aller dans la calomnie validiste ? C’est sans doute chaud d’accepter qu’on harcèle depuis des années quelqu’un qui s’avère être autiste (tamponné, reconnu, testé, etc, etc… puisque visiblement il vous faut des papiers et des tampons pour comprendre la singularité des gens qui vous entoure!). Malheureusement c’est le cas et il va falloir se regarder en face tous les jours en le sachant maintenant, je te plaindrais presque…
Tu peux te consoler en te disant que tu n’es pas le ou la seule, c’est finalement très banal l’acharnement contre les personnes autistes, à l’école comme dans la vie, et avec des discours comme les tiens bien souvent (ils l’ont bien mérité), rien d’extraordinaire, juste la banalité de ce monde dégueulasse auquel tu appartiens avec zèle.
On a passé les commentaires en modé à priori. On a autre chose à faire que de modérer des conflits qui se déroulent à 500km de nous et dont on capte pas tout. C’est pas ici qu’ils se réglerons en tout cas, bien au contraire…
Il me semble qu’il y a un problème récurrent avec certains refus du validisme, qui ont tendance à s’arrêter dès que l’anormalité de la personne affecte aussi ses relations, dès que ça « pique » dans la réalité, dès que le « handicap » n’affecte pas seulement la personne (qu’on peut plaindre sans implication particulière si ça ne concerne qu’elle…) mais pose « problème » aussi dans les relations qu’elle entretient, y compris avec son entourage, peut causer des formes d’agressivité par exemple et milles incompréhensions liées à la défense contre l’angoisse (ce qui est souvent présent avec l’autisme). A ce moment-là, c’est sûr que c’est plus compliqué, mais en même temps, si on devient validiste dès que l’anormalité de quelqu’un nous affecte ou dérange nos attentes de relations « normales », peut-on vraiment continuer à se considérer comme anti-validiste ?
Fuir, rejeter, ou pire, harceler, dès lors que la réalité d’un « handicap » dès qu’il gène, dès qu’il rend les relations complexes ou désagréables, c’est vraiment le pire du validisme en vérité.
Ce serait comme les gens qui soutiennent les sans-papiers à la condition qu’ils soient « invisibles » ou « intégrables », et qui se mettent à avoir envers eux des exigences de comportements et de bienséance !
Des fois c’est plus compiqué que d’autres, l’altérité. Faut-il alors se comporter de manière aussi excluante que la pire des normes ?