Le 5 septembre, ouverture d’un squat à côté de Lyon.
La pref’ a décidé que ce soir là, tout le monde dormirai à la rue, et pour ça déploie les grands moyens :
Pas moins de 11 cars de CRS, la BAC, tout le touti, mais plus surprenant : plusieurs véhicules de pompiers, dont la grande échelle.

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Les pompiers n’en mènent pas large mais c’est vrai que depuis quelques heures, les flics patinent. La raison : les sans-abris sont montés sur le toit.
« Euh chef, y’a un blème, les gars sont montés plus haut encore, et l’échelle ne peut pas y accéder ! »
En effet sur le toit, grand et plat, se trouve un dernier petit étage d’a peine 6m² et sans parapet, sur lequel est monté tout le monde, ce qui le rempli à craquer.

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Les flics montent sur le premier toit et installent une échelle qui mène au dessus.
« Essayons de négocier : allez, euh, descendez, y’aura de la gardav’ pour tout le monde ! »
Seulement 3 personnes descendent, il en reste 23 en haut, et plutôt virulents.
Nouvelle technique : on monte et on secoue l’échelle qui sert de barricade aux insurgés; infructueux et dangeureux.
Les heures passant et les ordres de la prefécture n’ayant pas changés, les flics doivent bien s’y résoudre : il va faloir faire dégringoler tout ce petit monde, coute que coute.
Les pompiers installent alors un matelas d’atterrissage et c’est l’assault :
Simultanément sur plusieurs cotés, les CRS se ruent sur des échelles et balancent des coups de batons. Mais cela ne suffit pas à créer la panique, alors on sort les gazeuses. C’est enfin le mouvement de foule espéré, toujours sur 6m² à grande hauteur, les flics ordonnent entre deux coups de baton de se jeter dans le vide, en direction du matelas.
Dégringolade.

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https://archive.org/details/expulsiondeouf

On comptera quelques blessés, pour la plupart, tabassés une fois au sol. Et puis, un disparu à l’hosto. On espère le retrouver bientôt et si possible, pas au fond de la rivière.