La commune comme esprit de clocher
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Category: Global
Themes: Economie
Il a peu nous fûmes confrontés à un slogan ou une accroche d’un texte que nous serions tentés de retourner en une question :
“L’autonomie, au sens révolutionnaire, est la volonté et la capacité d’une communauté de s’organiser et de s’autogouverner sur un territoire restreint, la commune, qui, fédérée à d’autres communes, forme la commune des communes”… ?
Outre le fait que le sens “d’autonomie” n’est pas vraiment explicité ou que nous l’interprétons comme une forme de séparatisme issu de la bonne volonté, c’est à dire de ceux qui “veulent” s’organiser, il reste tout à fait discutable et même nécessaire de combattre cette mode du “restreint” ou du petit espace, donc des petites ambitions des révolutionnaires.
Car le “restreint” n’est que le pendant de l’efficacité ou du gérable.
On sait d’expérience ce qu’il en est de ceux qui nous vendent la fameuse efficacité, on pourra donc l’étendre aux amateurs du restreint.
L’humanité serait dans le petit. Le restreint serait-il plus auto-gérable et donc en conformité avec ce qui est de l’ordre d’une échelle dite humaine ? Le problème de l’échelle de cette humanité c’est qu’elle est issue d’un type de bois façonné au XIXe siècle et extrait du moyen-âge.
Qui sait de nos jours ou peut bien commencer l’humanité. Pourquoi pas au niveau de l’individu ? De la région ou de l’Europe ? Surtout à une époque de la démocratie de marché numérique.
Cette fumeuse communauté socialiste de clocher n’est que l’antinomie du centralisme et de la nation ou de sa pré-structuration, la contre-réponse réaliste aux injonctions bourgeoises sur la possibilité d’une autre société.
Par exemple si la séparation ville/campagne devra être critiquée cela ne sera pas pour retrouver la ville dans la campagne ou la campagne dans la ville, mais pour envisager la négation et de la ville et de la campagne. Pour quel espace ? Espérons déjà qu’il ne sera pas restreint….
Si le mot commune reste une référence et on pense alors immédiatement à la Commune de Paris, il nous semble que le problème de la dimension même de ce qu’impose une société débarrassée de la marchandise, est qu’elle se devra de composer avec la nécessité de la libre association, mais aussi avec l’explosion des formes de communautés volontaires et ce n’est pas le plus léger des paradoxes. Ceci sous peine de sombrer dans le pire des tribalismes fussent-ils affinitaires ou de ceux qui n’ont que la “volonté” de s’organiser.
Cette “échelle”, même si elle fait référence à cette mode du glocal n’a pour ambition que d’intersectionaliser les sécessionnismes particuliers ou souvent flottent des drapeaux de nations en gestations ou dont le caractère ethnique et traditionnel est ouvertement revendiqué par les gauchistes romantiques – et qui se retrouvent à faire les porte-étendards “des racines” et du pire des “traditions” sous prétexte d’un localisme totalement relativisé.
Le bolchevisme stalinien avait réussi à proposer le socialisme dans un seul pays. Les anarchistes à la traîne et sans imagination, l’idéologie communaliste/municipaliste c’est-à-dire l’anarchisme sur “territoire restreint” et entourés de marchandises, de théocraties ou de narco-États ou encore également le socialisme par le retrait c’est à dire par l’exemple (le sien) contre les philistins, mais pour le “peuple”, les “gens”. On s’amuse comme on peut pour éviter de s’intéresser un peu à ce que pouvait être là perspective de la Première Internationale.
Il est trop facile de dire que le communisme sera planétaire ou ne sera pas. Mais il en finira avec le “restreint” et les nations, le centralisme. Il en fera de même avec le fédéralisme planifié et bureaucratique des néo-gestionnaires et abolira toutes les entités administratives bourgeoises comme la commune et liquidera toutes les communautés restreintes. Il sera dicté moins par la volonté que par la nécessité consciente parce que nous n’avons pas le luxe (comme prolétaires) de nous retirer du monde.
qui pense ce communisme comme “totalité” – est iel totalitaire ( futur ou actuel ) ?
Contre Bookchin
https://nantes.indymedia.org/articles/42041
On ne tranche pas un gâteau de merde !
Toutes ces positions ne nous conviennent pas …