Au nom de ses usagers, La Poste demandait 10 000 euros de dommages et intérêts à l’ex-postier qui avait jeté 6 000 lettres dans la fontaine place Carnot. « Une requête démesurée », selon la défense, « inadmissible » pour la CNT !

« 750 €, ce sont 750 € de trop ». Arnaud Ricard a déjà été condamné pour avoir jeté, le 4 février dernier, plus de 6 000 lettres dans la fontaine de la place Carnot. Ce geste désespéré, exprimait le ras-le-bol du développement de la précarité à La Poste, mais aussi dans les autres secteurs, et dont il était lui-même victime.

Le tribunal correctionnel de Carcassonne, l’avait déjà condamné à une peine de 80 heures de travail d’intérêt général (TIG). Mais le parquet avait contesté cette décision et renvoyé Arnaud Ricard devant la cour d’appel de Montpellier. Cette dernière l’a condamné, en mai dernier, à quatre mois de prison avec sursis et 140 heures de TIG.

La Poste, estimant avoir subi un préjudice moral et financier, a décidé d’intenter une action civile et de demander des dommages et intérêts. Celle-ci, occultant que l’embauche de travailleurs sous des contrats précaires ne porte en rien atteinte à son image de service public.

Rappelant la mission de service public de La Poste, celle-ci a donc demandé 10 000 € de dommages et intérêts. Et d’expliquer : « On ne pouvait pas s’en tenir à 1€. Ces 10 000 €, nous les demandons à titre symbolique ! » La Poste demande 10 000 € de dommages et intérêts symboliques ( !) mais est incapable de fournir le moindre justificatif, même pas une lettre de plainte d’un usager. Elle s’acharne sur Arnaud Ricard, déjà condamné sur le plan pénal. Aujourd’hui, il touche le RMI et n’a pas de boulot.

« Les usagers ont été pris en otages », rajoute l’avocat de La Poste, mais celui-ci a-t-il oublié que pendant les traditionnelles fêtes de fin d’année des milliers de paquets restent en souffrance et que dans ce cas-là, on ne pose pas la question de qui prends qui en otage ?

Résultat, l’ex-postier a été condamné à payer une amende de 300 €, auxquels s’ajoutent les frais de justice de 450 €.

Nous l’affirmons haut et fort, la solidarité du camp des exploités doit s’exprimer et Arnaud doit compter sur le soutien de tous ceux qui refusent cette féroce répression. N’oublions pas que les 4 mois de prison avec surcis planent toujours sur la tête d’Arnaud Ricard, il n’a pas droit à l’erreur. Nous devons récolter les fonds nécessaires afin que notre camarade puisse se sortir de l’ornière. Ça peut être aussi l’occasion pour les absents d’hier d’être présents aujourd’hui dans cet acte de solidarité mais aussi de justice, que de pratiquer l’entraide populaire.

Pour le soutien à Arnaud Ricard, vous pouvez déjà adresser vos chèque, en précisant au dos, « soutien à Arnaud Ricard » à l’ordre de :

CNT, presbytère, 11300, Roquetaillade

ou à la Fédération CNT-PTT, 33 rue des Vignoles, 75020 Paris, qui transmettra.