alerte sur la situation catastrophique des paysans de gaza
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Resistances
Lieux : Gaza
Au cours de l’été 2018, la situation à Gaza a empiré jusqu’à atteindre un niveau de désastre. En grande partie en conséquence de la décision effroyable de l’Autorité Palestinienne de diviser par deux les salaires de la fonction publique. Le fragile équilibre économique a sombré immédiatement.
Dans une population dont le pouvoir d’achat s’est écroulé, les produits de l’activité agricole ne peuvent être vendus à un prix raisonnable : les familles ne peuvent pas se le permettre. Le système précaire, selon lequel les paysans empruntent pour acheter les intrants de la saison de culture commençante (les graines par exemple), sachant qu’ils rembourseront à la vente de la récolte, s’effondre.
Au moment où nous écrivons (octobre 2018), alors que le peuple de Gaza paie un tribut de sang effroyable pour ses pacifiques Grandes Marches du Retour, Gaza fait face à deux immenses menaces supplémentaires : la population ne peut plus s’assurer une nourriture suffisante, et les paysans vont être broyés sous les dettes.
Nous adressons ces appels terriblement urgents à tous ceux qui, à quelque niveau que ce soit, ressentent, ou portent de fait, une responsabilité face à la catastrophe qui vient :
appel à toutes les personnes de conscience tout autour du monde pour qu’elles imposent au gouvernement israélien la fin du blocus de Gaza.
appel aux autorités de Gaza pour qu’elles protègent l’activité agricole, en particulier face aux pressions du système bancaire.
appel à l’Autorité Palestinienne pour qu’elle soutienne la résistance populaire à Gaza au lieu de participer aux châtiments collectifs imposés par l’occupant.
appel au système onusien présent sur place pour qu’il diffuse l’information sur la situation et propose des réponses de la part de la communauté internationales.
appel aux instances européennes pour une aide immédiate aux activités productives en danger à Gaza, par exemple pour l’achat d’intrants agricoles.
C’est par l’abandon forcé de la capacité des populations locales à assurer leur vie matérielle que commence et finit un ethnocide. Les agriculteurs assurent une part importante du combat contre ce crime. Ils ont besoin et ils ont droit à notre soutien immédiat.
Netanyahou s’est permis d’annoncer, pendant le « Sommet de la Paix » à Paris, dimanche dernier, alors que nous manifestions Place de la République contre la guerre, qu’il n’y avait « pas d’options diplomatiques » pour Gaza, comparant les 2 millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui y sont incarcérés à Daech.
Il a quitté ce sommet pendant que des raids aériens et terrestres israéliens se déchainaient contre la population Gazaouie, tuant plus de 10 Palestiniens, détruisant des immeubles d’habitation, un jardin d’enfant et la télévision de Gaza.
Macron qui avait convoqué ce Forum de la Paix, n’a pas prononcé la moindre protestation contre ces attaques israéliennes, pas plus que les autres chefs de guerre réunis à son initiative le 11 novembre.
Maintenant, il est question d’un « cessez le feu », déjà rompu par Israël qui a tué un pêcheur palestinien mercredi.
Non seulement on sait ce que valent les « cessez le feu » israéliens, mais il n’est aucunement question dans ces annonces de rendre leur liberté ni leurs terres aux Palestiniens, en Cisjordanie, à Jérusalem Est, et encore moins à Gaza où ils restent derrière des barbelés, sans possibilité de sortir, de se soigner, privés d’eau potable et d’électricité.