Palestine : assault sur la santÉ et autres crimes de guerre
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Faut-il croire que les Journaux Médicaux en Grande Bretagne assurent les missions d’information qui revenaient jusque là à la presse et aux Medias. Hier c’est par Lancet que nous avons appris le nombre de victimes civiles Irakiennes -100 000-occasionnées par les bombardements US, aujourd’hui c’est par un article publié par le British Medical Journal et écrit par le docteur Summerfield à son retour de Palestine que nous parviennent des nouvelles de ce qui se passe en Palestine.
http://bmj.bmjjournals.com/cgi/content/full/329/7471/924?maxtoshow=&HITS=10&hits=10&RESULTFORMAT=&author1=summerfield&andorexactfulltext=and&searchid=1098523806695_1174&stored_search=&FIRS
Derek Summerfield, honorary senior lecturer
Institute of Psychiatry, London derek.summerfield@slam.nhs.uk
British Medical Journal -16 Octobre2004
Traduction :
PALESTINE : ASSAULT SUR LA SANTÉ ET AUTRES CRIMES DE GUERRE
La vie d’un Arabe pèse-t-elle d’un même poids que celle d’un citoyen US ou Israelien ? L’Armée Israelienne, depuis Septembre 2000 a tué en toute impunité, plus de civils désarmés que le 11 Septembre n’a fait de victimes. En opérant 238 éxécutions extra-judiciaires l’armée a tué en même temps 186 passants( parmis lesquels 26 femmes et 39 enfants) Deux tiers des 621 enfants (2/3 au dessous de 15 ans) ont été tués à des check point, dans la rue, sur le chemin de l’école, par des armes légères, visant dans 50% des cas la tête, la nuque, la poitrine – « blessures de sniper ». En clair, les soldats israeliens sont manifestement autorisés à tirer pour tuer des enfants, même dans des situations sans danger ou avec un danger minimal. Ces statistiques n’entrainent que bien moins de publicité que les atroces attentats suicides bien qu’elles soient aussi atroces.
Amnesty International a été appelé à enquêter sur le meurtre de Asma al Mughayr(16 ans) et celui de son frère Ahmad (13 ans) tués chacun d’une balle dans la tête alors qu’ils étaient sur le toit de la terrasse de leur maison à Raffah le le 18 Mai. Asma retirait du linge sec du fil à linge et Ahmad nourrissait des pigeons . . Amnesty a noté que les coups de feu provenaient d’une maison qui avait été prise par les soldats israelien un moment avant . Elle n’estime pas que c’était le fait « d’un tir croisé » mais qu’il s’agit d’un meurtre.
La réoccupation Israelienne de la Rive occidentale du Jourdain et de Gaza-le système des check point militaires morcelant les villes et les villages en ghettos, le couvre feu, l’enfermement, les raids, les destructions massives, les démolitions de maisons ( plus que 60 000), les expropriations des terres – a rendu à chacun toute vie ordinaire impossible et mène la société palestinienne et ses institutions vers l’effondrement. De plus, Israel construit cette barrière grotesque , qui une fois finie fera 600 km – 4 fois la longueur du Mur de Berlin . Empiétant de 25 km sur le territoire Palestinien, le vrai but du Mur est d’inclure 50 colonies de peuplement illégales et en faire la propriété israelienne. Cette extension coloniale agressive se fait au mépris de la loi de la Cour Internationale de Justice de la Haye, et de la résolution des Nations Unies de Juillet.
L’année dernière le rapporteur de l’ONU concluait que la Cisjordanie et Gaza « étaient au bord de la catastrophe humanitaire ». La Banque Mondiale estimait que 60% dde la population vivait au dessous du seuil de pauvreté (1,6 dollars par jour) son nombre ayant triplé en 3 ans . Un demi million de personnes sont maintenant totalement dépendante de l’aide alimentaire et Amnesty International s’inquiète des entraves mises par l’Armée Israelienne à sa distribution à Gaza. La moitié des habitants ne fait qu’un repas par jour . Une étude faite par l’Université John Hopkins avec l’Université Al Qods a trouvé que 20% des enfants de moins de 5 ans sont anémiques, que 9,3 % des enfants souffrent de malnutrition grave et que 13,2% souffrent de malnutrition chronique. Les médecins que j’ai rencontrés lors d’une visite professionnelle en Mars ont souligné un accroissement des anémies chez les femmes enceintes et la diminution du poids de naissances des enfants.
L’organisation du système de santé palestinien est en cours de destruction. Le mur est en train de séparer 97 clinique de première intention et 11 hopitaux des populations qu’ils désservent. L’hopital de Qalqilya qui soignait les réfugiés a vu sa fréquentation baisser de 40% du fait que les patients ne peuvent plus entrer dans la ville. On a dénombré au moins 87 cas bien documentés (incluant 30 enfants) à qui on a interdit tout acces à un traitement médical qui aurait évité leur mort y compris celle des enfants nés aux check point où leur mère était retenue. Les check- point à l’entrée de certains villages sont fermés à 19 Heure et aucune ambulance n’est autorisée à passer après cette heure. Pour donner un exemple récent, un homme d’un village récemment séparé de Qalqilya s’est approché du barrage, en portant dans ses bras sa fille gravement malade et a supplié le soldat de garde de le laisser l’emmener à l’hopital. Le soldat a refusé et a interdit au médecin palestinien averti de franchir la barrière dans l’autre sens pour accéder à l’enfant. Celui-ci a essayé de procéder à l’examen à travers la barrière et tenté de faire une piqure à travers les barbelés.
Il existe de multiples rapports documentés concernant des ambulances transportant des personnes gravement malades et prises pour cibles de tirs ou d’autres bloquées à des check points où les ambulanciers et les paramédicaux sont interrogés, fouillés, menacés, humiliés et agressés. Des hommes blessés sont extraits des ambulances et envoyés directement en prison. Des cliniques désignées sont mitraillés et des médecins et des travailleurs de la santé tués pendant leur travail.
Les Physiciens pour les Droits de l’Homme (Physicians for Human Rights (Israel) ont fustigé l’Israeli Medical Association (IMA) pour son silence face à cette violation systématique de la Quatrième Convention de Geneve, qui garantit le droit à des soins médicaux et la protection des professionnels de santé accomplissant leur travail. Il convient de remarquer que le Président de l’IMA, le Docteur Y Blachar, est le Président du Conseil de la World Medical Association (WMA), organe officiel de surveillance de l’éthique médicale. La molle British Medical Association s’avère complice de cette farce au sein de la WMA. D’autres gardent le silence de peur d’être étiquetés « antisémite », terme utilisé de façon perverse par le lobby pro-israelien pour imposer le silence. Comment pouvons-nous tolérer cette situation scandaleuse, une de celles, qui pour ce médecin né en Afrique du Sud, dépasse les excès de l’époque de l’apartheid.
Docteur Derek Summerfield,
Doyen honoraire des maitres de conférence
Institute of Psychiatry, London derek.summerfield@slam.nhs.uk
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