DEFENDONS LES COMMUNES DU PRESENT

 

Le territoire libéré de la ZAD Notre-Dame-des-Landes est un symbole historique de lutte. Il y a cinquante ans, la construction d’un deuxième aéroport dans la région de Nantes est décidée, déléguant une partie du territoire aux intérêts financiers d’entreprises multinationales. Cette décision implique l’expulsion des habitant.es et des agricultrices et agriculteurs, ainsi que d’irréversibles dommages écologiques, tel que la disparition du sol naturel. Les premières réactions a l’encontre de ce projet émanent des comités locaux d’agriculteurs et de syndicats. D’années en années, éco-activistes, militant.es, voyageuses, voyageurs, migrant.es rejoindront la bataille contre la destruction des terres, occuperont cette zone, et la déclareront «Zone A Défendre». La décision de défendre ce lieu d’une manière combative fut un terme pour l’existence même de ce terrain libéré. Sur cette terre fertile ont émergé des formes de vie et d’organisation libertaires, de réels refuges pouvant satisfaire les besoins de ceux qui sont opprimé.es. L’ouverture qui caractérise les communautés de lutte sur la ZAD a contribué à créer un réseau local et mondial de solidarité et de résistance. Le monde du communalisme et de la lutte est parvenu à saboter l’intérêt capitaliste. Leur victoire ne signifiait pas pour autant que l’État céderait des terres au mouvement. Malgré la déclaration, le 17 janvier dernier d’annuler définitivement le projet d’aéroport, l’Etat a attaqué une fois de trop.

 

Lundi 9 avril. Aux premières heures de la matinée, une armada de véhicules blindés, d’engins destructeurs, de jeeps et véhicules anti-émeute, la mobilisation de 2 500 flics suivis de camions de pompiers et d’ambulances se prépare à une opération de démantèlement. En un instant, toute l’artillerie de la machine d’Etat assiège les champs et les bois de Notre-Dame-des-Landes et envahit le territoire occupé de la ZAD. Les flics traquent les habitant.es, les expulsent de leurs maisons, procèdent a des contrôles et arrestations, lançant une guerre chimique contre ceux qui résistent. Le crime se cristallise lorsque les machines démolissent les habitats et les structures communales, effaçant de la carte toute trace de vie sociale. Les squatters et les solidaires mettent le feu à des barricades, se battent avec des pierres et des molotovs, engageant leur corps comme dernier moyen pour éviter une éradication totale des lieux communaux, agricoles et autres projets vitaux.

 

ZAD Nddl n’est pas le seul territoire occupé en France subissant la répression. En février dernier, une opération militaire similaire s’est tenue dans la forêt près de Bure, lieu de lutte contre l’enfouissement de déchets nucléaires. L’invasion et la destruction des squats, suivies d’interrogatoires, de saisies et d’arrestations se soldèrent par de lourdes et vindicatives condamnations comme l’assignation a résidence, l’interdiction d’accès a une ou plusieurs régions ou même l’emprisonnement. Dans la défense des territoires occupés, des activistes et des militant.es ont été assassiné.es par l’Etat. Un étudiant, Rémi Fraisse est mort, assassiné sur le champ de bataille par le tir d’une grenade flashbang en octobre 2014 dans la ZAD de Testet engagé contre la construction d’un barrage.

De la France à la Grèce, le mouvement des squats et des territoires occupés est exposé a une sérieuse attaque, émanant d’un gouvernement qu’il socialiste ou libéral. Depuis le moment où Syriza – la soi-disante gauche radicale – a été élue, nous avons déjà fait face à un nombre croissant d’évacuations. Albatros, Hurriya, puis Alkiviadou et Villa Zografou. Les squats de Termita et Orfanotrofio ont été démolis ad loc. La dernière vague d’évacuation ciblant Gare, Matrozou 45 et Zaimi 11 a été confrontée avec succès par la réoccupation des trois bâtiments. Partout en Europe, des sections de police spécialisées pour des questions de haute sécurité sont progressivement impliqué dans les affaires des squats, utilisant les méthodes antiterroristes comme la collecte de matériel numérique, les empreintes digitales et l’ADN dans le but de créer des dossiers capables d’anéantir les militant.es. L’agression de l’Etat est complétée par les attaques intensifiées venant d’organisations néo-nazies, créant une condition constante de siège et de pression autour des squats.

Les lieux occupés par le mouvement existent comme des territoires libérés par la lutte. Nous devons les défendre avec tous les moyens que la situation nécessite. Pour affronter cette guerre, nous devons être uni.es, co-organisé.es, construire des réseaux de solidarité locaux et internationaux, communiquer via des processus horizontaux, en respectant l’autonomie de chaque projet. Les forces de l’État tentent de contrôler chaque parcelle de territoire. Le capitalisme dévore et colonise cette terre, nos existences, nos relations et notre vie quotidienne.
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Les communautés de lutte et la solidarité entre elles sont des barricades contre cette tyrannie.

DÉFENDONS LES COMMUNES DU PRÉSENT

VIVE LA ZAD NOTRE DAME DES LANDES
et LA ZONE ANTI-NUCLÉAIRE BURE

SOUTIENS AUX SQUATS, LIEUX OCCUPÉS
ET LES ESPACES DE LUTTE

RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITÉ À L’AMBASSADE FRANÇAISE

LE MARDI 17 AVRIL 18:00, ATHENES