Association « S.O.S. St-Michel »
Que se passe-t-il avec  » In Cité  » ?

Association « S.O.S. St-Michel »
(ou comment le malheur des uns fait le bonheur des autres)

St-Michel souffre. St-Michel est en danger social. 30% de chômeurs et de Rmistes, une classe ouvrière précaire et sous payée, une classe moyenne qui subit de plein fouet l’augmentation des denrées, du fiscal et du foncier. Immigrés et sans papiers harcelés [1], délabrement du lien social, saleté de la voirie, drogues et maladies, violences et trafics, voilà la réalité de notre quartier.
St Michel, quartier prolétaire, fut toujours le dernier à bénéficier des progrès sociaux [2], mais il reçoit de plein fouet toutes les aggravations en priorité. Autant dire que l’avenir ici s’annonce sous des couleurs fort sombres.
Face à cela, qu’a donc décidé, au cours de l’été, en catimini et comme s’il avait honte, le pouvoir municipal ? La mobilisation de très lourds moyens financiers et techniques pour la restructuration du foncier du quartier, dans la logique de l’embellissement [3] programmé de la ville. On croit rêver. Personne n’a rien, évidemment, contre la perspective d’un embellissement du quartier, mais cette décision ressemble assez à celle d’un médecin qui, voyant un homme à terre ensanglanté, lui proposerait d’emmener son habit au pressing ! Comme si les choses passaient en priorité devant les humains !
On ne s’étonnera pas à St Michel. Ce n’est pas à un habitant d’ici qu’on fera croire qu’à la Mairie, « il y a une justice », comme on dit. Il y a plutôt un concentré de politique politicienne et le Maire lui-même en est l’exemple absolument parfait. Les conséquences en sont connues : la politique d’aujourd’hui est celle du « roi fainéant » en jet privé. Il s’occupe de lui-même et les problèmes s’accumulent. La société se retrouve face à un vieil ennemi, cette aristocratie du fric avec sa passion maniaque de l’accaparement faisant du politique son larbin. Cette classe, qui ne rencontre plus de limites à ses prétentions extravagantes, les pousse jusqu’au point extrême de la ruine générale.

Nous y sommes : plus besoin de réglementation [4]. L’histoire se déroule à l’envers : après les retraites, la Sécu. Pourquoi pas les congés et le droit de vote ? Chacun de nos enfants naît désormais avec une dette qui représente la valeur d’un bel appartement, et c’est le moment que choisit la Mairie pour mettre en place un système sophistiqué de spoliation du droit de posséder et d’habiter à St Michel.
« In Cité », donc la Mairie, s’est en effet octroyé elle-même les pleins pouvoirs sur le foncier, par des décisions du conseil municipal, cet été. Même si elle est aujourd’hui citée au tribunal, il y a peu de chance de l’arrêter. Prétextant le délabrement du quartier (qu’elle aille donc voir ailleurs !), elle ordonne partout des travaux, sous menace d’expropriation.
On voit bien ici la logique de racket [5] de ces procédés : vous ne pouvez pas payer, donc dehors ! Cette injonction s’adresse aux propriétaires du quartier, mais les locataires (90%) sont encore plus menacés. Ils n’ont droit à rien et on signale partout des expulsions et des pressions. L’affaire est juteuse : les immeubles vendus bon marché sous la pression, bénéficieront d’ici peu d’une extraordinaire plus-value, du fait du tramway. L’argent public investi ici sert donc en priorité cette classe d’investisseurs professionnels ou privés qui fait ses choux gras de la crise. Il est extraordinaire de voir que ces gens là (10% de la population) n’ont même plus désormais à prendre de peine ou de risque pour s’enrichir. La mairie prend en charge les activités de promotion (c’est le boulot exact d’In Cité) et ils n’auront qu’à signer le chèque et guetter le retour sur investissement. Les locataires paieront la facture.
Face à ce scandale, un de plus, il y a certaines leçons de notre histoire commune. On a beaucoup discuté, récemment, pour savoir si c’était ou non, la rue qui gouvernait ce pays. En théorie, ce n’est pas la rue, mais bien ceux qui la peuplent, nous autres, qui gouvernons dans ce pays, On sait pourtant que si les décisions sont toujours prises au nom du peuple, elles le sont beaucoup moins souvent en sa faveur. Aujourd’hui, elles ne le sont plus du tout, et cela ouvertement et cyniquement.

Un peuple qui a fait de si belles révolutions ne peut avoir tout oublié. L’histoire suggère des remèdes aux situations de crise. Ce que ce pays a su faire, souvent, c’est l’intervention directe des gens dans la gestion de leurs propres affaires et l’invalidation des représentants malhonnêtes ou incompétents. C’est dans cet esprit qu’un groupe de citoyens habitant St-Michel a décidé de s’opposer aux agissements de la Mairie, privilégiant ce qui est légitime sur ce qui n’est que légal (sous réserve de jugement).
Regroupés au sein de l’Association « S.O.S. St Michel », ils créent un Comité de vigilance du logement et entendent recueillir auprès de la population toute information sur les agissements du ci-devant « In-Cité », offrir un soutien juridique aux habitants et propriétaires en difficulté, et mener une agitation politique sur le thème « pas d’argent public pour la spéculation, l’argent public aux priorités, les démunis avant les nantis, réduction de la fracture sociale, restauration des services publics et approfondissement de la démocratie dans tous les domaines »
Pour commencer, il semble urgent de recenser précisément les manœuvres d’In-Cité, de faire un bilan des expropriations et expulsions. Pour ce faire, une adresse E-mail est disponible : SOS-st-michel@free.fr. Après enquête, nous publierons un livre noir de la spéculation pour rendre concrète cette agression aux yeux de tous. Dès que la mobilisation aura pris forme, nous tiendrons une grande réunion publique dans une salle du quartier où In-Cité sera sommée de venir s’expliquer. Et tout ceci, naturellement, pour commencer.

Notre cher quartier, restant vivant dans son malheur, s’est longtemps appelé  » la petite Espagne « . Disons donc, comme de vrais républicains de 36 :
« ¡ No pasarán ! » [6] (<= Affiche 1er mai 2002).

Ce texte a été distribué lors de la manifestation du 18 octobre 2003 « contre toute les exclusions ». [J’y ai ajouté quelques notes NdR]
[1] Juppé prend des mesures d' »apartheid social » et se voit condamné par le tribunal administratif => Collectif pour l’abrogation de l’arrêté « anti-bivouac ».
Pour ce qui est du fiscal, bonjour les baisses d’impôt : on vient de rétablir la taxe d’habitation pour les « bénéficiaires » des minima sociaux !

[2] Juppé 1er ministre avait sabré dans les crédits du logement social. Juppé maire de Bx et président de la Cub persiste : alors que les communes périphériques n’aménagent pas – en dépit de la loi – de terrains pour les gens du voyage, et qu’à Bordeaux les foyers sociaux (Leydet) manquent cruellement de places, on leur prépare de la place ailleurs => des dizaines de millions d’€ ont été investis dans un centre de police (le + fort est que, selon un bénévole d’une organisation caritative dont la parole est digne de foi, des « sans-papiers » étrangers, expulsés depuis, ont participé à sa construction comme employés « au noir ») doté d’un circuit de vidéo-surveillance dernier cri. Merci qui ? Merci, maton en chef !

[3] Bordeaux a déjà été le théâtre de plusieurs opérations immobilières non exemptes de dérives =>
* déjà avec le quartier Mériadeck, beaucoup de résidents se sont retrouvés exilés dans l’extrême banlieue.
* des dépenses somptuaires ont été engagées (études pour le front de Garonne de La Bastide) sans suite.
* les opérations de réhabilitation du quartier St-Pierre n’ont pas permis de tenir les promesses de mixité sociale.
* Le PS avait appelé à manifester contre la concession faite par Juppé à ses amis de la banque Géraud pour la rénovation du marché des Capucins.
* les chantiers en cours dans le quartier des Chartrons ne laissent guère de place aux citoyens. De même, la dévolution de plusieurs hangars des quais, sur une façade historique, à des sociétés privées peut laisser perplexe.

[4] Sur la question des attributions des marchés publics, on était en droit de se demander pourquoi certaines sociétés (distribution et traitement de l’eau, parkings, panneaux d’affichage) ont raflé la quasi totalité des concessions. Désormais, il n’y aura rien à voir, circulez ! => de même que l’UMP-Medef a trouvé LA solution pour remettre les chômeurs au travail (puisque les incitations des emplois « aidés » sont insuffisantes, il suffit de les obliger au RMA-STO), le racketteur Juppé et ses amis ont trouvé LA solution pour échapper au contrôle public en légalisant la corruption : voir/télécharger la pétition contre la réforme des marchés publics

[5] Juppé a aussi bon nombre de casseroles sur Paris : emplois créés pour des « cadres » UMP et financés par le contribuable à la mairie de Paris (« La nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi. Agissant ainsi Alain Juppé, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, a trompé la confiance du peuple souverain. » Extrait des attendus du Tribunal de Nanterre ; cf. l’écho qu’en donnent les journalistes serviles : « Sud Ouest » ou la voix de son maître), détournement de fonds dans les HLM d’Ile de France, népotisme (étrange pour un énarque d’ignorer la règle de séparation de l’ordonnateur et du comptable) pour le logement de son fils (en 68 déjà, lors de l’occupation de la Fac de Droit, nous avions trouvé des lettres du recteur pour « loger » le fils du recteur d’une autre académie à la cité U)

[6] Voir le Site « ¡No pasarán ! »

* Il semble que les élus de gauche n’aient pas désapprouvé les visées d’In Cité (ex Sbuc).
* Les représentants des partis au FSL33 s’opposent à la publication de cet article. La LCR parle bien du logement à St-Michel, mais efface l’existence de l’association « SOS St-Michel ». Tous ensemble ? Voir sur BxZoom : Contrôle politique du site FSL33
* Au FSE : voir l’article d’IndyMedia « Les PC européens contre les squats »
* Sur le site de Chiche-Bx !, lire : Un urbanisme à deux vitesses

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Ndr : suite à l’émission Acetone du mercredi 8 septembre 2004 17h
sur la clé des ondes 90.10 mghz, il a été évoqué le problème sur les appartements vacants d’après l’animatrice Anita seraient à l’heure actuelle
sur l’aglomération de bordeaux de l’ordre de 30.000
alors que en ce moment une jeune femme et ses quatre enfants dorment
dans un camion , la question se pose que fait actuellement le  » DAL33″
ainsi que les centres sociaux ? qui sont censés de les representer et venir en aide aux personnes se trouvant dans cette situation alarmante et inadmissible amenant de plus en plus dans des situations de grande précarité et d’exclusion