Fermeture immédiate de l’usine toxique snem de montreuil défense des salariés, décontamination du site
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Catégorie : Global
Thèmes : Economie
La Société Nouvelle d’Eugénisation des Métaux (SNEM) traite des pièces métalliques pour l’aviation civile et militaire. Elle travaille pour AIRBUS et SAFRAN.
À Montreuil, 34 rue des Messiers, elle exploite une usine située dans un quartier densément peuplé, à côté d’une zone Natura 2000. Du fait de ses activités polluantes, c’est une installation classée à risques pour l’environnement (ICPE). Elle produit plus de 30 tonnes de déchets dangereux chaque année.
À côté des écoles, des habitations, d’un foyer d’accueil pour adultes handicapés, d’un futur collège, et parce que AIRBUS et SAFRAN l’exigent, la SNEM utilise en très grande quantité des substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques de façon certaine, notamment du Chrome 6, de l’acide nitrique, de l’acide sulfurique, de l’acide uorhydrique, du cadmium, et du nickel.
Circonstance aggravante, l’exploitation de cette installation vétuste se poursuit dans des conditions alarmantes et hors-normes. Les analyses des eaux rejetées par la SNEM depuis 2007 révèlent des activités de chimie sale anormales. Les mesures effectuées cet été par la Préfecture attestent que l’exposition des salariés aux substances cancérogènes est très supérieure aux valeurs maximales autorisées.
Comble de cynisme, en septembre, l’opérateur le plus exposé au Chrome 6 depuis 17 ans a été licencié pour « faute grave » avec des motifs abusifs comme celui de « manquement aux règles de sécurité » alors qu’elles sont bafouées par l’exploitant depuis des années et que le Chrome 6 est interdit en Europe depuis le 21 septembre 2017.
Pendant ce temps, AIRBUS et SAFRAN continuent de faire traiter leurs pièces par la SNEM à moindre coûts, sans aucune considération ni pour les salariés ni pour les habitants, ni pour les enfants et les adultes des écoles, encore moins pour l’environnement, en totale contradiction avec la charte Responsabilité Sociale et Environnementale promue par AIRBUS et sans aucun respect du label Relations Fournisseurs Responsables que SAFRAN se félicite d’avoir obtenu cet été.
Depuis le 1er juillet 2017 nous sommes mobilisés pour mettre définitivement un terme à l’intoxication du quartier des Messiers par ces activités industrielles dangereuses.
Nous exigeons la fermeture immédiate de l’usine et le respect des droits des salariés. Nous exigeons que soit rapidement posée la question de la décontamination du site.
C’est un enjeu très important pour Montreuil car ces dernières années, plusieurs installations ICPE ont cessé leurs activités sans dépolluer, notamment PERRIEN au 28 rue Buffon, BERTHOLLET au 197 rue Étienne Marcel et TEKNOLYSE au 107 rue de Stalingrad.
Après des dizaines d’années d’activités de traitements de surface, ces usines ont laissé des sols et des nappes phréatiques souillés en profondeurs par des métaux lourds et des solvants. Ces contaminations qui se poursuivent et se répandent ont déjà impacté des parcelles voisines, mais à ce jour, aucune décontamination n’a été engagée. Comme les dernières sociétés exploitantes ont été placées en liquidation judiciaire, il revient désormais à la collectivité de prendre en charge le coût du démantèlement et des excavations nécessaires à la mise en sécurité des populations et de l’environnement, c’est à dire de payer le coût du nettoyage de l’activité de ces industries toxiques.
Dans une ville et un département aux budgets déjà très fragilisés, où les populations ont payé et continuent de payer au prix fort un passé industriel peu soucieux des questions de santé au travail, de santé publique et d’environnement, cette charge financière est inacceptable.
Aujourd’hui, AIRBUS doit s’impliquer dans la cessation d’activité de l’usine de la rue des Messiers. Nous attendons que ce grand donneur d’ordres subventionné par l’Union Européenne prenne ses responsabilités et mette en pratique les valeurs sociétales et environnementales qu’il porte en étendard. Il lui revient d’assumer les coûts de la fermeture de la SNEM, de faire respecter tous les droits des salariés et d’assurer la décontamination du site.
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