MÉdecine du travail : un syndicat approuve un dÉcret « medef »
Catégorie : Global
Thèmes : Archives
Partie intégrante de la « refondation sociale » du MEDEF, la réforme de la médecine du travail reçoit l’aval d’un syndicat de salariés qui y ose y voir Des évolutions positives pour la santé des salariés.
Un décret, publié le 30 juillet au Journal officiel, prévoit notamment
– le plafonnement à 450 du nombre d’établissements par médecin du travail à temps plein (200 à 300 actuellement), à 3.200 du nombre annuel d’examens médicaux, et à 3.300 de l’effectif de salariés placés sous surveillance médicale (2700 actuellement).
– La visite médicale portée à deux ans (1 an actuellement), sauf pour certaines catégories professionnelle « à risque », dont la liste est « à négocier » (sic !)
– L’obligation de complémentarité des médecins du travail avec d’autres professionnels de santé (non protégés, soumis de fait à l’employeur
La CGC, pourtant signataire avec la CFDT et la CFTC de l’accord de 2001 « santé au travail » dénonce la prévision de suppression de 1000 postes de médecins du travail !
La CGT dénonce Un décret estival paralysant davantage la médecine du travail.
Même le Conseil de l’Ordre des Médecins le dénonce !
Après les mauvais coups de la réforme de la Sécu par Douste Blazy, globalement approuvée par la CFDT, ce gouvernement à la solde du MEDEF s’attaque à la prévention des maladies professionnelles, déjà largement sous-déclarées !
On assiste à une explosion des maladies professionnelles : cancers, maladies chroniques dues aux toxiques chimiques ou physiques, stress, troubles musculo-squelettiques.
Alors que le risque Amiante a été nié(1) par les employeurs(2) – le risque est connu depuis un siècle – , de même celui des éthers de glycol, on accroît la charge de travail de chaque médecin de 30%, et la médecine du travail, pourtant de la responsabilité de l’Etat, reste entièrement sous la coupe des employeurs (ce que dénoncent les rapports 2003 et 2004 de l’IGAS).
Les quelques strapontins offerts aux syndicats, qui devront « se mettre d’accord pour leur désignation » (sans référence à leur représentativité, la CFTC a donc autant de poids que la CGT) dans les conseils d’administration des Services de Santé au Travail ne peuvent faire illusion : ce sont les délinquants, les patrons, qui sont aux commandes, avec l’aide de certains syndicats (comme à la Sécu, ou à l’UNEDIC et dans tous les organismes paritaires) !
Quelques chiffres effarants ( chiffres CNAMTS 2001) : 686 accidents mortels, 34 517 maladies professionnelles reconnues, 331 décès suite à maladie professionnelle (96 en 1996), 24 220 incapacités permanentes reconnues (10 120 en 1996),
100 000 de victimes potentielles de l’amiante d’ici 2020 !
On peut penser que l’on voudrait cantoner le medecin du travail à délivrer des certificats d’aptitude à la chaîne. Un précédent décrêt une fois de plus scandaleux, prévoit des visites médicales d’aptitude à l’exposition de produits toxiques ! Comble du cynisque, on demander donc au médecin si un salarié est apte par exemple à inhaler un produit cancérigène, dégageant l’employeur de sa responsabilité…
Patrice Bardet, militant Ufict-CGT, salarié de la Sécu
Pour plus de connaissances :
Une démédicalisation de la santé au travail se profile
Un décret torpille la médecine du travail
fichiers joints :
– manifeste du 11 juin 2004 « Si le décret MEDEF sort.. » du SNPMT et de la SMT
-communiqué de presse du 19 août 2004 du Syndicat National Professionnel des Médecins du Travail
-page 1 du n°12 du Journal des Médecins du Travail « Paritarisme : une gestion qui d’avère en pratique inéquitable » (si quelqu’un peut trouver la suite de l’article…)
(1)premières alertes par le Docteur MURRAY en 1900, et Denis Auribault, inspecteur du travail de Caen en 1905
Commentaires
Les commentaires sont modérés a priori.Laisser un commentaire