[antirep nantes] cr des procès du 20 mai 2016
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Anti-répressionLoi travail 2016Répression
Lieux : Nantes
Il est à noter que ces personnes, comme d’autres convoquées plus tard, ne se voient pas reprocher le fait d’avoir participé à une manif interdite. Comme pour les autres manifs, il est reproché à la plupart la participation avec arme à un attroupement avec ou sans visage dissimulé + d’autres infractions.
Procureur : Thierry ROLLAND
Avocate des flics : Annie HUPPÉ
À cette audience l’avocate des flics (Annie Hupée) à dit : « des cibles pour les policiers il y en a plein les rues »
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G. passe pour participation avec arme à un attroupement, violence sur dépositaire de l’autorité publique lors d’une manifestation et refus de prélèvement ADN et de signalétique.
2 BACeux sont partie civile.
Il s’est fait interpeller alors que le groupe dans lequel il était se trouvait coincé entre les GM, les CRS et la BAC. Un flic dit l’avoir vu jeter une cannette ce qui aurait déclenché son interpellation par la BAC. Le juge le sermonne, lui fait la morale et l’infantilise. G. reconnaît sa participation à la manif, mais pas les violences. L’avocate des flics dit les mêmes absurdités qu’à son habitude et le proc demande 3 mois de sursis + interdiction de manif.
L’avocate de G, dit que c’est dommage de ne pas pouvoir pu entendre les flics car il manque des éléments. Elle demande la relaxe sur la violence car il n’y a pas assez de preuves pour que les faits soient constitués. Pour le reste, elle rappelle que G. n’a pas de casier et qu’il y a d’autre possibilités que le sursis : TIG, stage de citoyenneté…
Rendu : jugé coupable de tout ce qui lui est reproché, il est condamné à 2 mois de sursis simple + 1 an d’interdiction de manif dans le 44. Il est aussi condamné à verser 200€ à chaque flic (=400€)
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N. passe pour participation avec arme (canette et cailloux) à un attroupement avec le visage dissimulé
La juge résume les faits : il est interpellé à 17h25 la veille, rue de la Ville en Bois, reconnu par ses fringues. N. reconnaît les fait et dit qu’il s’est retrouvé pris dans la manif et entraîné par la foule. Il dit aussi avoir essayé de se protégé des lacrymos et de se défendre des flics. Elle glisse au passage « Pôle Emploi ça peut aider mais pas que ! »
Le procureur demande 3 à 4 mois de sursis mise à l’épreuve : TIG + interdiction de manifester pendant 1 an dans l’agglomération nantaise
L’avocate de N. plaide la situation personnelle complexe, l’immaturité de N. Et tacle le procureur en lui renvoyant que c’est le milieu social de son client qui lui fait demander une peine aussi lourde.
Rendu : jugé coupable, N. doit faire 70h de TIG en 18 mois sinon il prend 6 mois de prison ferme.
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S. passe pour rebellion
3 BACeux sont partie civile.
Selon la police, il aurait résisté avec violence à son interpellation par 3 BACeux : il les aurait délibérément percutés en cherchant à fuir et qu’il s’est débattu lors de son arrestation. S. dit qu’il a simplement couru devant lui quand les flics ont gazé.
Le procureur parle de « loubards » dans les manifs, explique à S. que « ce n’est pas votre combat, ce n’est pas votre vie ! » et demande 1 mois de sursis.
L’avocate de S. commence par déclarer « je rassure le parquet tout de suite je trouve ses réquisitions fort à propos » elle ajoute aussi « je suis d’accord avec le parquet quand il dit que la police fait son travail » puis parle de Nantes « ville en état de siège » rejette la faute sur les organisations syndicales en disant qu’ils créent de la confusion en venant avec leurs drapeaux et T-shirt à une manif interdite. « Des vêtements indiquant la participation des ces organisations, ce qu’on peut à mon avis regretter et ce sur quoi vous pouvez intenter des actions ! ». À plusieurs reprise pendant l’audience, elle fait dire à S. qu’il aime les CRS, pensant sûrement que les juges y seront sensibles (on verra dans le rendu que cela n’aura servi à rien : 1 mois de sursis pour rebellion quand on a pas de casier c’est une condamnation lourde). Elle demande la relaxe au bénéfice du doute et , si la relaxe n’était pas accordée, un mois de sursis (comme le procureur).
Rendu : jugé coupable, 1 mois de sursis + 150€ euros par Bacueux (=450€)
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M. passe pour la manif du 20 avril (qui est passée aux Nefs) c’est un renvoi d’une comparution immédiate du 22 avril. M. avait entre ces deux dates l’interdiction de porter une arme et de manifester. Il n’a pas de casier. Il passe pour violences sans ITT (jets de pierres), outrages (fuck vers les flics), participation avec arme à un attroupement par personne se dissimulant le visage afun de ne paêtre identifié.
Il est interpelé vers 16h aux Nefs dans leurs déclarations les 2 bacueux et le GM se contredisent sur les jets de pierres et le fait qu’il ait pris la fuite ou pas au moment de son interpellation.
En GAV il reconnaît le caillassage mais précise que c’était de petits cailloux et qu’il ne cherchait pas à faire mal, le médecin constate qu’il a des échymoses au visage et aux épaules et lui donne 1 jour d’ITT. Son interpellation a été très violente. Il déclare qu’il était énervé à cause des lacrymos et ne voulait pas blesser, la juge lui répond en prennant son stylo et en esquissant le geste de le lancer sur lui que si elle jette le crayon a ses pieds c’est bien lui qu’elle vise. Il explique qu’il porte toujours une casquette et une capuche dans la vie.
L’avocate des flics (Annie Huppée) a le sentiment qu’il était là par hasard elle le traite de « papillon de nuit », dit que ce n’est idéologiquement pas son combat, il n’en est pas moins dangereux car par son action il contribue à la dangerosité des manifestations suivantes… Elle demande 600€ pour 2 des flics et 300€ pour celui qui reçoit l’outrage.
Le procureur déclare que tout à déjà été dit, que cette personne a un potentiel violent et demande 6 mois de prison dont 1 mois ferme avec un aménagement de peine et une interdiction de manifester pendant 1 an.
L’avocat de l’inculpé regrette qu’on est pas les vidéos que les flics disent détenir en GAV car on a pas d’éléments, parle d’une forme de lassitude de ces affaires de manifs. Il explique que ce n’était pas les premières lacrymos de la journée et que la violence est réciproque même si une interpellation est légitime. Trouve le procureur trop sévère et demande une peine dans la réparation et une réduction des frais de dommages et intérets.
Rendu : jugé coupable, suris-TIG : 140h de TIG à effectuer dans les 18 mois sinon 6 mois de prison, interdiction de port et détention d’arme pendant 2 ans et de manifester pendant 1 an. 150€ pour le flic qui a reçu l’outrage et 200€ pour chacun des deux autres (=550€).
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