[antirep nantes] cr des procès du 24 mai 2016
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Catégorie : Local
Thèmes : Anti-répressionLoi travail 2016
T. est poursuivi pour violences sur agent sans ITT, participation avec arme (caillou) à un attroupement en dissimulant son visage lors de la manif du 28 avril 2016.
Il est défendu par M.Gouache.
Il y a une partie-civile: Jean-Michel LUCHINI (BAC)
T. reconnait deux jets de projectiles, mais son avocat conteste la qualification du 2nd délit: il a du avoir des cailloux dans la main pendant 10secondes, et il portait un masque à ce moment là pour se protéger des gaz pas pour se dissimuler (rien ne le prouve).
La partie civile met en avant la difficulté de son métier – BAC – et exhibe des photos de cailloux et de tags « acab » ou « 1flic 1pierre justice populaire » fournies par l’avocate récurrente des forces de police, Annie HUPE. Le problème, pour cette dernière, est que nous vivons dans un contexte dans lequel T., jeune « inséré », se sente légitime à lancer des projectiles sur la police… Elle rappelle que les BACeux « ne sont pas là pour casser de l’anarchiste mais pour faire respecter le bien privé ».
La procureure le prend pour un con. « Il est contre la loi? Je le défie de faire une dissertation sur la loi. Qu’il apprenne à argumenter à l’écrit ou à l’oral avant de jeter des cailloux ». Ce que dit la proc peut se retrouver dans certaines autres bouches: T’es qu’un gamin, tu comprends rien, tu sais pas ce que c’est le travail alors de quoi tu parles?! Elle rappelle à T. et « aux autres dans la salle » que « si on ne veut pas de gaz, on ne participe pas à des manifestations ». Comme ça, c’est clair. Enfin elle demande 6mois d’emprisonnement assortis d’un sursis TIG de 210h, l’indemnisation de la « victime » et l’interdiction de manifester à nantes pendant un an.
L’avocat, M.Gouache, critique le contexte d’urgence dans lequel travaille la Justice qui n’est pas du tout « apaisée » comme elle devrait l’être. Et il rappelle qu’il faut s’en tenir aux faits, et non juger T. pour tous les graffitis et cailloux du monde. Rien ne prouve que T. était armé pendant la manif, qu’il portait un masque pour « dissimuler son visage ». Comme la partie civile insiste beaucoup sur le contexte tendu des 45min précédant l’interpellation, il lui fait dire: rien ne prouve que T. a participé aux faits (lui dit qu’il était posé dans l’herbe), et que s’il n’y vait pas eu de lacrymo dans la minute il y en avait eu pas mal de lancées peu de temps avant…
Enfin il demande une peine de TIG simple sans prison avec sursis, une peine qui ne va pas « dés-insérer » T et demande la non-inscription au casier pour qu’il puisse continuer à travailler avec les enfants.
Rendu: 140h de TIG (3mois de prison si TIG non effectués dans les 18mois), 200e à payer à Luchini et interdiction de manifester pendant 18mois.
G est poursuivi pour « particiption à un attroupement avec arme en dissimulant son visage » lors de la manif du 3mai 2016. Il est défendu par M.Bignan.
Il est contrôlé après une manif. Il a deux cailloux dans sa poche et porterait une écharpe, sur le visage? Un flic dit que oui, un autre dit que non. De toute façon il portait une capuche. La procureure lui demande: « et la capuche ça sert à quoi? ».
L’avocate rappelle que son client n’est pas un casseur tout en noir, et qu’il a un profond respect pour les forces de l’ordres… et demande un stage de citoyenneté.
Rendu: 70h TIG (1mois si TIG pas effectués), interdiction de manif pendant un an.
Bilan au 19 mai des interpellations à Nantes depuis le début du mouvement :
– 10 mars : 5
– 17 mars : 3
– 24 mars : 19
– 31 mars : 16
– 5 avril : 15
– 9 avril : 6
– 14 avril : 18
– 20 avril : 7
– 28 avril : 41
– 6 mai : 14
– 10/11 mai : 5 (à confirmer)
– 12 mai : 21
– 17 mai : 16
– 19 mai : 97
– 8 personnes arrêtées hors contexte de manif à qui il est reproché des infractions liés aux manif (violences, Go Sport, voiture brûlée)
On arriverait donc à 291 interpellations depuis entre 9 mars et le 19 mai