Chomage : fichez la paix aux plus de 50 ans
Catégorie : Global
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La suppression de l’ASS au bout de deux ans (si cette disposition avait été maintenue) outre les dégâts qu’elle a déjà causés, aurait été cruellement efficace pour précipiter d’un coup des centaines de milliers de bénéficiaires et leur famille dans une angoisse accrue du lendemain. Comme si la crainte, déjà endurée depuis de trop longues années, d’une vie au jour le jour et de ses effets dévastateurs sur la santé ne suffisaient pas. Il est ignoble de faire des économies de bout de chandelle sur le dos de citoyens français fragilisés qui, dans leur immense majorité galérent depuis des années pour retrouver un emploi qu’on leur refuse sous prétexte qu’à partir de 45 ans ils sont trop vieux ou improductifs, lesquels, en bout de course, n’ont (mais c’est au moins cela) que l’ASS pour trouver le courage de survivre en attendant des jours meilleurs ou la retraite.
Même soutenue par une politique volontaire (???) de l’emploi, l’activité économique française ne sera pas en mesure de fournir des emplois aux plus âgés. Il est normal que la priorité soit donnée aux classes d’âge plus jeunes. Pour autant, les plus de 50 ans n’ont pas à en pâtir en supportant les conséquences. Les plus de 50 ans n’ont pas cherché à être exclus, c’est le système libéral qui les exclut. Au nom de quelle idéologie, de quel dogme ou principe, les plus de 50 ans devraient-ils être privés d’un minimum de ressources?
Pourquoi refuser à ceux-là une fin d’activité
quand certaines catégories de salariés y ont droit ? Pourquoi continuer à véhiculer de fausses solutions comme la formation présentée depuis 25 ans comme la panacée pour lutter contre le chômage ? Pourquoi les soumettre à des contrôles excessifs, ou à des stages bidons dévalorisants?
Tout le monde le sait. Il faut que cesse cette hypocrisie.
Un autre type de relation avec les bénéficiaires de plus de 50 ans doit être instauré, basé sur la confiance et le respect de la dignité (exemple : pourquoi l’ANPE n’envoie-t-elle pas des courriers sans en-tête sur l’enveloppe comme le fait intelligemment l’ASSEDIC?).
La première mesure devrait
Chaque cas est un cas particulier. Pourquoi ne pas imaginer un système susceptible de s’adapter à chaque situation, à la fois incitatif et humain :
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Pourquoi s’acharner à culpabiliser des centaines de milliers de Français de plus de 50 ans privés d’emploi en entretenant sournoisement l’idée (insidieusement répandue) dans l’esprit des autres (les prétendus nantis qui ont la chance d’avoir un boulot !) selon laquelle les chômeurs sont tous des fainéants ? Qui doit se retrousser les manches pour créer de l’activité ? Le chômeur démuni de plus de 45 ans, épuisé par les centaines et les centaines de rejets de candidature accumulés au fil des années, qui n’a pas nécessairement la vocation d’être un chef d’entreprise pour se mettre à son compte et ne dispose, la plupart du temps, que de maigres et insuffisantes économies ? Est-ce vraiment aux chômeurs à prendre tous les risques sous l’odieuse pression de la culpabilité (subtilement entretenue dans l’opinion publique par les mauvais esprits) au risque de tomber encore plus bas et de tout perdre (c’est-à-dire le peu qu’il leur reste) ?
La justice sociale venait de faire un grave pas en arrière en privant la génération des quarante-cinquante ans de leur seule bouée de secours : les maigrelets 400 euros mensuels (une fortune ! ) de l’ASS. Une somme dérisoire, mais était-ce encore trop pour les auteurs de cette odieuse décision? Une chose est évidente : s’il y avait du travail pour tous, en particulier pour les plus de 45/50 ans, cela se saurait et les intéressés ne s’en plaindraient pas. Alors de grâce, n’inversez pas les responsabilités.
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L’urgence, c’est de rompre la désespérance des exclus du système. La priorité des priorités, c’est de prendre sans attendre une mesure humaine forte pour les centaines de milliers de Français privés de perspectives réelles que sont ces classes d’âges issues du baby boum des années 50. Une mesure qui pourrait être le RME, ou revenu minimum d’existence. La France, pays immensément riche (du labeur de ses citoyens) peut très facilement et rapidement mettre en place cette mesure. Le RME (géré comme l’ASS par l’Etat pour garantir la stricte confidentialité) rassurerait les bénéficiaires tant sur le plan financier et matériel que sur le plan psychologique. Il leur permettrait d’envisager plus sereinement leur existence, avec un effet indéniablement positif sur la santé physique et morale de nombre d’entre eux qui souffrent de pathologies liées à leur état social. En outre, autre avantage, avec la confiance retrouvée l’envie et les réflexes naturels de consommateurs réapparaîtront immanquablement, avec l’incidence bénéfique que ce changement de comportement aura sur la relance de l’économie.
D’autres arguments plaident en faveur de l’instauration d’un RME, encore faut-il admettre une fois pour toutes que les individus sont par essence différents. Certains sont moins forts que les autres. Doivent-ils pour autant être coupables de manquer d’énergie, en particulier arrivés à la moitié de leur vie ? Doivent-ils être condamnés à une mort lente et sordide ? Pourquoi les contraindre à galérer encore et encore pour des résultats aléatoires autant que hasardeux. Ils ont travaillé 30 ou 35 ans, n’est-ce pas suffisant ? Ils ont été virés comme des malpropres
Comment être étonné que certains finissent par perdre le respect d’eux-mêmes. Ils n’ont d’autre issue que le suicide dans l’indifférence générale ! D’autres ne souhaitent pas ou plus entrer dans la compétition destructrice (« un non-sens humain » selon le biologiste Albert Jacquard puisque celle-ci fait des perdants) pour toujours plus de gain. Ceux-là ne demandent qu’un revenu minima, ou un complément de revenu minimum. 400 euros par mois, est-ce trop demandé quand des sommes faramineuses sont échangées en Bourse chaque jour… au nom de la reine spéculation ? Un écran pub de 30 secondes à la télé coûte 70 000 euros (400 000 francs) soit l’équivalent de… 13 années d’allocations de solidarité spécifique. Jacques Attali dénonçait dans l’Express dès le mois de septembre le «Petit scandale entre amis » à propos de la diminution de l’ASS dont il indiquait
Il précisait en outre que
Les gouvernants sont les otages des décideurs économiques ultra libéraux qui eux-mêmes sont pris au piège d’une mondialisation outrancière qu’ils ont voulue et qui privilégie les profits immédiats ! Ont-ils la lucidité de comprendre que leur dogme libéral les conduit à leur perte à brève échéance. Non ! Au contraire, par le mépris ouvertement affiché à l’égard du peuple, ils nourrissent chaque jour davantage les ferments d’un soulèvement populaire qui n’attend qu’une étincelle pour éclater. S’ils continuent dans cette voie, notamment en laissant faire la délocalisation anarchique des pans entiers de nos activités et de nos industries, la France deviendra un aimable désert touristique peuplé de quelques centaines de milliers de nantis et de 60 millions de laissés pour compte. Les ultra droite et autres chantres de l’économie capitaliste ultra libérale (les défenseurs de la loi de la jungle) n’auront alors d’autre choix que d’accepter de redistribuer les richesses produites autrement que par le seul salaire du travail. Faute de quoi, le consommateur français de base deviendra une espèce en voie d’extinction.
L’être humain de plus de 45 ans pourra-t-il à nouveau être considéré comme un rouage essentiel de la population active ?
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