Après une semaine passée à Bagdad, je vois les choses plus clairement. L’invasion l’a transformé en une autre Algérie, hantée par les spectres du terrorisme. Des spectres insaisissables, que les américains ne parviennent pas à localiser, à voir ou à combattre. Depuis le renversement du régime de Saddam Hussein, un énorme vide politique a ouvert la route à tous les fanatiques barbus qui agitent leur épée sous notre nez et proclament leur droit au pouvoir au nom de dieu tout-puissant.

Je voudrais vraiment que tout cela soit grotesque et irréel, mais ca ne l’est pas. Ces gens ne travaillent pas tous seuls. Ils ont mis en place des partis politiques, organisé des milices. Leur programme est très clair. C’est leur ligne ou rien. Toute objection est une imprécation contre dieu et leur épée est aiguisée. Le pire dans tout ça, c’est que les Américains leur ont donné la haute main sur l’Irak. Presque la moitié du Conseil du gouvernement est composé de barbus (une barbe parfois longue, parfois courte, parfois invisible).

Pour des millions de femmes en Irak, le verdict est déjà tombé. Elles sont des citoyens de seconde zone qui doivent avoir honte d’exister, et pour cette seule raison, doivent se couvrir et être reconnaissantes qu’on les tolère. Oh ! et bien sûr, prier le seigneur et promettre de ne pas s’opposer à ses désirs à chaque occasion politique ou sociale. (Yanar Mohammed )

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