Aujourd’hui, 29 décembre 2011, Zakaria Zubeidi, le cofondateur, le supporter ardent et guide du Théâtre de la Liberté, a été averti par l’Autorité Palestinienne que les autorités israéliennes ont révoqué son amnistie. Cette amnistie lui avait été accordée en 2007 par le cabinet du premier ministre israélien lorsqu’il s’est retiré de la résistance armée. Selon l’accord d’amnistie il pouvait demeurer en sécurité dans le district de Jénine contrôlé par l’Autorité Palestinienne sans que l’armée israélienne ne cherche à l’arrêter ou à l’assassiner.

Après avoir été le leader de la résistance armée pendant la seconde intifada, depuis 2006, Zubeidi s’est consacré à la résistance culturelle non-violente à travers le théâtre. Il a fondé le Théâtre de la Liberté avec Juliano Mer Khamis qui a été assassiné en avril 2011 par des assaillants inconnus. Dans le camp de réfugiés de Jénine, le Théâtre de la Liberté est un lieu culturel qui utilise l’art comme forme de résistance à l’occupation.

Zubeidi est devenu un des principaux avocats de la résistance non-violente par l’art. Ainsi que le dit Zubeidi : “nous avons utilisé la résistance armée pour représenter notre cause dans l’Intifada, puis nous avons décidé de suivre le programme d’amnistie de l’Autorité Palestinienne et de cesser la résistance armée ; ainsi j’ai continué ma résistance contre l’occupation par la résistance culturelle et le Théâtre de la Liberté est l’une des institutions que je soutiens pleinement.”

Pourtant, aujourd’hui à 16h l’Autorité Palestinienne a été contactée par l’armée israélienne qui l’informait que l’amnistie dont jouissait Zakaria Zubeidi était révoquée et qu’il avait une heure pour se présenter. Son téléphone lui a été retiré et il est en grand danger.

Aucune raison n’a été donnée pour cette soudaine suppression de son statut d’amnistié. Le Théâtre de la Liberté considère cela comme une nouvelle étape dans les attaques et le harcèlement continus auxquels le Théâtre de la Liberté est soumis depuis quelques mois ; y compris des attaques contre le théâtre par les Forces Spéciales israéliennes, des arrestations nocturnes répétées de ses membres et des convocations de son personnel comme de ses étudiants à se présenter à des interrogatoires.

Quelles que soient les raisons que donneront les autorités israéliennes pour ce revirement cynique, il compromet la suite du travail du Théâtre de la Liberté dans sa défense de la résistance non-violente et il met Zakaria en danger, dit Jonatan Stanczak, le troisième cofondateur du Théâtre de la Liberté.

Zakaria s’est toujours conformé aux conditions mises à son amnistie, tout en soutenant une intifada culturelle, aussi cette nouvelle est un réel choc dit Jacob Gough, un ami de Zubeidi, associé de longue date du Théâtre de la Liberté.

Le Théâtre de la Liberté condamne vigoureusement ces actions et tient à insister sur le fait que la vie de Zubeidi est vraiment en danger. Le Théâtre de la Liberté exhorte tous ses amis à contacter l’Autorité Palestinienne, la DCO [*] israélienne de Jénine, les représentations israéliennes de vos pays, les parlementaires, pour exprimer l’opposition à cette mesure et soutenir Zakaria Zubeidi.

Pour plus d’information contacter :

Jonatan Stanczak, cofondateur et directeur actuel du Théâtre de la Liberté, jonatan@thefreedomtheatre, +46 (0)70 7908296

Nabeel al-Raee, directeur artistique du Théâtre de la LIberté, nabeel@thefreedomtheatre.org, +972 (0)59 996 8673

Numéros contacts :

Le commandant du district israélien : +972 (0)4 6407312

Taiseer Shrakah, représentant de l’AP : +972 (0) 599800009

(Traduction : SF )

http://www.ujfp.org/spip.php?article2078