La pornographie, 50 ans après playboy
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Certaines marques de luxe utilisent des images qui flirtent avec le sadomasochisme ou la zoophilie, d’autres, comme Dior, adoptent « l’esthétique » de la « tournante », appellation du viol collectif en France. La libération sexuelle des années soixante a accouché d’une vaste industrie libre-échangiste du sexe tarifé. En fait, le capitalisme a récupéré le sexe et a trouvé « vocation […] à marchandiser le désir, notamment celui de la libération, et par-là même à le récupérer et à l’encadrer » (Boltanski et Chiapelle, 2002 : 226). Nous assistons à une inflation iconique, marquée par une sexualité exhibitionniste, agressive, hyperréaliste et frénétique, ponctuée d’actes sexuels de plus en plus extrêmes : “gang bang”, double et triple pénétration, zoophilie, “bukkake”, ondinisme, “fisting”, etc. Selon le hardeur et producteur de pornographie, HPG, la simple pénétration vaginale ne suffit plus pour exciter les consommateurs.
L’objectif de cet article est d’examiner l’état actuel de l’industrie pornographique et de tirer un bilan des connaissances sur les effets de la consommation de la pornographie.
Lire l’article : “50 après la naissance de Playboy”, par Richard Poulin, sociologue
“La pornographie n’est pas sans conséquences”, Centre-Femmes de Beauce
C’est troublant de constater le déficit de dignité humaine créé par de multiples formes de pornographie.
Je suis romancière et le sujet me préoccupait tellement que j’ai écrit un roman “La dernière danseuse” coédition Université libre et Carte blanche, distribution Fides, paru 1er mars 2004.
C’est l’histoire touchante d’une jeune femme prise au piège dans l’univers des clubs de danseuses nues, des “danses à 10$” et des isoloirs, là où le client a toujours raison et où les mains se font baladeuses…
Ce roman est une vibrante dénonciation d’une phallocratie qui encourage le commerce de la chair et maintient des femmes – et parfois même de toutes jeunes filles – en état d’esclavage sexuel. Un portrait saisissant du monde de la luxure “au compteur”; celui, sordide, des clubs de province, et celui, “glamour”, du sexe haute de gamme, encore plus redoutable et toxique pourtant…
Ce roman a un lien avec l’article “La pornographie, 50 ans après Playboy”.
Le point de départ de ce livre a été le jugement de la Cour suprême du Canada légitimant les danses à 10$. Où est la femme dans tout cela? On crée des micro bordels pour du “fast-sexe” au compteur. Je ne crois pas que ce jugement favorise l’épanouissement des femmes.