Désir d’indésirables
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A G E N C E D E P R E S S E A – I N F O S
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Il y a de plus en plus d’indésirables dans le monde. En Europe, désignés comme l’ennemi de l’intérieur et pourchassés par les états membres et leurs alliés, ils sont les cibles d’une guerre déclarée par l’Etat contre les espaces et liens sociaux non totalement contrôlés. Ils sont au cœur des nouvelles politiques sécuritaires. S’appuyant sur le dernier credo idéologique en date de la démocratie : la lutte contre le terrorisme, l’Etat renforce son arsenal répressif tourné vers le contrôle des populations, notamment par des lois de  » sûreté générale « .
Ces dernières raffermissent et étendent l’emprise du code pénal, par l’aggravation des peines et par la création de nouveaux crimes et délits. Tant sur le plan national que dans les institutions européennes, les Etats tentent d’établir des niveaux de dangerosité à l’intérieur de catégories sociales historiquement définies comme des  » classes dangereuses « .

L’accentuation de la force brute de la loi sur ces dernières ne vise ni à les exclure, ni même forcément à les criminaliser, mais bien à les intégrer à la place qui est la leur : celle tout en bas. Cependant, pour préserver cette mainmise, il est nécessaire de faire planer la menace de
l’incarcération et de l’élimination sur quiconque sort du rang ou se révolte afin d’améliorer sa survie. Cette pression s’exerce sur les classes les plus pauvres : l’exploitation patronale sur les travailleurs sans-papiers sert à maintenir la compétitivité de certains secteurs économiques sur le sol national (BTP, restauration, agriculture saisonnière ou confection) et à précariser toujours d’avantage les conditions d’emploi des ouvriers  » en règle  » (conditions de travail,
salaire, flexibilité) ; la répression de l’engeance urbaine (mendiants, prostituées, sans-abris ou squatters, au-delà du rôle social qu’ils sont parfois amenés à jouer) n’est qu’un aspect de l’apartheid social plus large caractérisé par la surveillance et la limite de l’accès des centres
urbains aux pauvres, qui sont refoulés toujours plus loin ; la dernière attaque contre les roms complète une offensive déjà à l’œuvre contre tous les migrants (travailleurs immigrés, travellers, …), qui n’ont pas leur place dans le système de contrôle du territoire ; l’occupation
militaro-policière de plus en plus massive de la zone européenne, justifiée par la chasse à l’ennemi intérieur ( » terroristes « , délinquants en tous genres, extralégaux…) permet de mettre au pas l’ensemble de la population… Il s’agit bien d’un système de terreur diffuse, visant et identifiant certes des individus ou des groupes précis, mais comminatoire pour quiconque s’écarte trop du droit chemin.
Pour se distinguer de ceux et celles dont la  » déviance  » est ciblée par la répression, chacun/e est poussé/e à la participation et à la collaboration, quelle que soit son appartenance sociale.

L’importance des moyens mis en place est à l’image de l’offensive menée tous azimuts par les tenants de l’ordre : nouvelles lois de guerre intérieure (LSQ / LSI), opérations municipales de déportation et de psychiatrisation des sans- abris, expulsion des immigrés (sans-papiers,
double-peine) par charters (avec coopérations policières transfrontalières et même intercontinentales : flics français et sénégalais matant bras dessus bras dessous les indociles), coordination et nouveaux moyens des troupes d’occupation militaro-policière (Groupe
d’Intervention Régionaux, gilets pare-balles clinquant neufs, flash-balls, saisie de matériel lors d’opérations, ensuite réutilisé par les flics), contrôle des déplacements des populations (architecture urbaine conçue comme un centre de surveillance et de relégation de certaines
populations à des zones bien déterminées ; dans les lieux de transit :
patrouilles devenues la règle, portillons à l’entrée des trains, répression de la fraude,…), sans compter les beaux jours patronaux et boursiers de l’accroissement de la productivité (licenciements massifs, annualisation du temps de travail, retraites),…. Toutes ces menaces
rampant comme des hydres voraces aux pieds de la population ont pour vocation, entre autres, d’engluer chacun/e dans la peur afin de limiter l’expression pratique de la révolte.

Parallèlement, les dirigeants entendent se doter d’outils propres à réprimer des formes régulières et plus radicales de luttes (occupations, sabotages, destructions,…). Non pas qu’elles les dérangent en soi – les saccages d’agriculteurs, marins-pêcheurs, commerçants ou salariés encadrés ont toujours été tolérés -, mais c’est le risque de leur diffusion hors du contrôle étatique qui pose problème. Au-delà des procès médiatiques à la Bové (finissant par implorer grâce), ce durcissement a pour fonction d’isoler les radicaux et de dissuader ceux
et celles qui seraient tentés de dépasser un cadre légal, évidemment trop restreint lorsque s’exprime la rage ou le désir de liberté. Cette tactique pousse les contestations citoyennes à la dissociation, afin d’assurer leur rôle de médiateurs responsables et acceptables aux yeux du
pouvoir. Pour les indésirables, la palette répressive s’élargit, en fonction de leur niveau de soumission / dangerosité, avec la construction de 28 nouvelles prisons, mais aussi de centres d’éducation renforcés et de centres de rétention, ou encore la multiplication du bracelet électronique et des formes  » alternatives « d’incarcération. Le contrôle réel, en plus de la servitude volontaire, s’exerçant à la fois par des technologies comme les caméras, mais aussi par toutes sortes d’humains volontiers serviles et par la multiplication de merdes en costard ou en uniforme qui, en plus du prestige, ont un pouvoir de moins en moins symbolique (qu’on pense à ces bouffons de médiateurs ou de contractuels désormais habilités à contrôler les identités et à dresser des PV contre des  » incivilités « ).

A côté de ces indésirables économiques qui seront triés en esclaves plus ou moins rétifs à l’exploitation et au contrôle, s’ajoute une extension de la définition de ce grand spectre menaçant que serait  » le terrorisme « . Dorénavant, soutenir des prisonniers en lutte peut devenir plus facilement un soutien au  » terrorisme « , pratiquer une économie de subsistance c’est participer à une association de malfaiteurs (le corollaire du  » terrorisme « , avec son propre pool de magistrats spécialisés) ou au financement de réseaux internationaux, se solidariser avec une lutte c’est être complice de ses expressions les plus radicales,… L’introduction du  » témoin anonyme  » par les socialistes, redéfini récemment en  » repenti à la française « , vient enfin boucler les possibilités de l’accusation : ces balances institutionnelles
compléteront utilement les preuves manquantes, et systématiseront la participation de chacun/e au jugement de l’Etat. Si chaque Etat européen a sa propre gestion des indésirables en fonction de son passé, de son expérience ou de ses objectifs, tous tendent aussi à uniformiser leur législation et à se doter d’outils adéquats comme le mandat d’arrêt
européen ou la mise en commun centralisée de données éparses sur leur  » criminalité « , les données anthropométriques, l’ADN, le contrôle d’internet (suivi effectif en matière de pédophilie, de  » hooligans  » ou de  » casseurs antimondialisation « ), les technologies comme les puces électroniques et les écoutes par satellite. En bout de chaîne, le bras armé des flics lui-même s’est européanisé avec par exemple des patrouilles, des investigations ou des arrestations sur tout le territoire par des sbires d’autres pays (les basques avaient expérimenté
ces collaborations à grande échelle depuis longtemps). Ce Léviathan transnational vise non plus uniquement des individus précis mais aussi les espaces et liens sociaux antagonistes.

L’alignement européen se fait en outre sur les bases les plus répressives des différents Etats. Au cours des années 70 par exemple, l’Italie sous le poids des luttes vidait ses asiles, mais créait par contre des prisons spéciales pour éliminer les partisan/es de la lutte armée. De
son côté, la France conservait ses mouroirs pour  » déviants  » et se limitait, à l’intérieur des taules, à des quartiers spéciaux (QHS puis QI). Désormais, les indésirables italiens trop  » fous  » auront droit à des centres psychiatriques fermés et les indésirables français trop rebelles à des prisons spéciales (deux sont en projet pour 2007). Plus généralement, dans le cadre de la  » modernisation des prisons  » en Europe, l’isolement n’est plus uniquement une peine dans la peine, mais devient aussi la norme d’incarcération, de pair avec l’individualisation des traitements en fonction du degré de soumission.

Mais examiner ces seuls aspects (durcissement et élargissement des lois existantes, pouvoir accru d’une myriade de collabos en tous genres, précarisation et intégration forcée au salariat, tri sélectif des indésirables), serait ne pas prendre en compte le jeu dialectique entre
offensive répressive et résistances/révoltes. Si l’Etat prend parfois une longueur d’avance en profitant du rapport de force en sa faveur (le 11 septembre qui permet de redéfinir  » le terrorisme  » par exemple comme toute attaque contre des intérêts économiques ; l’alignement sur les politiques économiques, sociales et policières les plus efficaces de chaque Etat en profitant de  » l’harmonisation européenne « ), il est aussi contraint de s’adapter aux forces antagonistes.

Coincé/es entre les normes bourgeoises -salariat, civisme, consommation, domestication des corps,… -, avatars mortifères du capitalisme, et l’arsenal répressif d’un Etat qui joue de moins en moins le spectacle politique de la gestion du capital (effacement des pseudos clivages droite/gauche), on voudrait ainsi nous faire croire que le choix oscille entre la résignation totale et sa version light, le citoyennisme, nettement plus attractive pour les classes moyennes : entre une capitulation/soumission et une mobilisation qui n’est, y compris jusque dans ses velléités contestataires et critiques, que la forme à peine travestie de l’idéologie du pouvoir (démocratisme, représentativité et logique spectaculaire,…). Plus que jamais, ce/tte bon/ne citoyen/ne, tout imprégné/e de la leçon  » antiterroriste  » post-11 septembre, reproduit et consolide le système par ses modes alternatifs de participation, de collaboration et d’intégration ; en toute circonstance, il/elle pratique l’interclassisme et l’union sacrée (Mondial de football de 1998,  » antifascisme  » circonstancié de deuxième tour de présidentielle en 2002, soutien à Chirac le pacifiste en 2003) et collabore avec les flics, voire leur supplée, pour mettre hors d’état de nuire leurs ennemi/es communs, c’est-à-dire tous ceux et celles qui veulent en finir sans plus attendre avec un monde où la paix du capital est une guerre totale contre l’humanité. L’élargissement de la répression et la notion de  » terrorisme  » aidant, les camps sont de plus en plus tranchés entre contre-feux citoyens et indésirables de tous horizons.

Pourtant, sur ce champ de ruines jonché des cadavres de la résignation et de la répression, des fleurs vénéneuses de résistance et d’offensive se déploient et font germer à leur tour désirs et pratiques de lutte radicale. Par radicale nous entendons non pas un niveau d’action mais bien plutôt ce que la confrontation porte, tant dans son contenu que dans la forme, de rupture avec ce monde, hors de toute médiation et de tout caractère symbolique.

Parmi ces résistances il y a bien sûr les évasions et tentatives d’évasions qui sont un baume au cœur parfois douloureux, car les blessures par balles voire la mort sont souvent le prix que paient ces prisonniers, et à coup sûr la torture sous différentes formes lorsque la
belle échoue. Ainsi, le 28 novembre 2002, cinq taulards tentent de s’échapper de la centrale d’Arles ; l’un d’eux est abattu, ainsi qu’un de ses trois amis à l’extérieur. Récemment, le 12 février 2003, ce fut la tentative à la centrale de Moulins-Yzeure, qui s’est soldée par un
blessé chez un des trois prisonniers DPS aspirant à la belle (Jean Christophe Pédron, Régis Schleicher, Michel Ghellam). Un mois plus tard, le 12 mars, ce fut l’attaque réussie de la maison d’arrêt de Fresnes où les complices d’Antonio Ferrara sont venus de l’extérieur le tirer de là, en faisant sauter à l’explosif la porte de derrière, puis une seconde porte, avant de passer à leur pote de quoi faire sauter les barreaux de sa cellule. Cette évasion-là est marquante parce qu’elle révèle, au même titre que d’autres attaques lourdement armées de fourgons blindés par exemple, le terrain de guerre totale imposé par l’Etat, avec son niveau de militarisation toujours plus élevé, à quiconque lui porte un coup frontal. Mais que cela soit mis en œuvre
pour l’assaut d’une prison, en France et par les temps qui courent, voilà qui est inhabituel. En outre, avec l’attaque de Fresnes, c’est un peu d’un mythe carcéral qui s’effondre, cette taule étant réputée l’une des pires tant du point de vue des gardes-chiourme qui y sévissent que
des conditions de détention en général.

Une autre évasion eut lieu, le 7 mars, celle d’un prisonnier corse de la prison de Borgo (Joseph Menconi, repris fin mars non loin de Marseille), à l’aide de complices armés d’un lance-roquettes factice. Après le faux fax qui avait permis la  » sortie  » d’un prisonnier en 2001 dans la même taule, on peut saluer un sens du pastiche très libérateur en Corse. On a aussi pu se réjouir de l’évasion de deux prisonniers de Fresnes au cours d’un interrogatoire à la police judiciaire de Nanterre où ils avaient momentanément été transférés ; mais tous deux furent hélas repris. Ce genre-là d’évasions, plus spontanées, se pratique également lors des gardes à vue, l’occasion faisant le larron, comme ce fut encore le cas il y a peu pour un militant basque d’ETA, et pour d’autres.

Enfin, il y a les mutineries – pour celles qui réussissent à passer les murs : à la maison d’arrêt de Nîmes le 23 décembre 2002 en solidarité avec des prisonniers au mitard ; après le transfert fin janvier des prisonniers de Toulouse (plus de cinq cents) à la prison fraîchement érigée de Seysses (banlieue toulousaine) dont les formes d’isolement et d’anéantissement hypertechnologiques sont vouées à se généraliser et à s’appliquer à un nombre grandissant de détenus selon la stratégie d’élimination des classes dangereuses adoptée en Europe et au-delà
(Turquie, etc) ; et à la centrale de Clairvaux le 18 février, en solidarité avec deux prisonniers sanctionnés. Il faut ajouter à cela les refus de remonter de promenade, qui se terminent en général par l’intervention des gendarmes mobiles ou CRS, comme à Fleury-Mérogis le 7
janvier, ou à la centrale de Saint-Maur le 1er avril, jusqu’à 3h30 du matin, en solidarité avec un prisonnier contestant ses remises de peine.

Ces quelques faits montrent que des personnes sont prêtes à passer à l’action spontanément ou avec préméditation au péril de leur vie, ou plutôt – car il faut parler dans ces conditions au mieux d’un simulacre de vie – à l’aune d’une mort programmée ; quand on n’a plus rien à
perdre le calcul peut être vite fait, et l’allongement des peines, les peines incompressibles et la mise à mort lente, voire l’assassinat en taule, ne peuvent que renforcer l’envie de se tirer à tout prix de là.
On peut alors reprendre à notre compte le slogan de kabyles insurgé/es depuis maintenant deux ans :  » Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts « . Ces mouvements de rébellion en taule furent bien sûr durement réprimés, avec le concours de toute la palette des uniformes qu’on connaît. Ils furent également suivis de toute une série de mesures
anti-émeutes et anti-évasions : entre autres la création d’un corps de matons spécialisés formés et armés en conséquence, les patrouilles systématiques des mêmes autour des zonzons, ou encore l’ extension des fouilles à corps par des matons cagoulés. En outre, des fouilles
générales des cellules se multiplient depuis ces évasions : à Fresnes, aux Baumettes, à Nanterre, Borgo, Rennes, Clairvaux, etc.

Mais l’antagonisme est multiple et ne se réduit pas à ces hauts faits d’armes, si enthousiasmants soient-ils. La solidarité avec des luttes en cours ou avec des individu/ es visé/ es par la répression ; ou encore l’attaque contre toutes les institutions (techniques et technologies du contrôle social : de la famille à la vidéo-surveillance, en passant par
la médecine, le travail obligatoire, les technologies de la communication, etc. ; rapports genrés et sexisme ; taules et toutes ses variantes : centres de rétention, asiles psychiatriques, foyers, etc. ; destruction de la planète) – et ceux/celles qui les incarnent directement -, toutes choses qui nous brisent, nous dépossèdent, font de nous bien souvent des ombres alors que nous brûlons du désir de vie, de liberté, de tendresse ; cela offre une gamme considérable de cibles et de possibles. Tout/e individu/e ou groupe d’individu/es faisant sa brèche avec les moyens qu’il/s et elle/s se donnent à un moment donné.

Ainsi, de l’Argentine à l’Italie, en passant par la France, la Suisse, la Belgique ou l’Espagne, une solidarité aux pratiques multiples, du bombage sur ambassade à l’attaque incendiaire, est venue relayer à l’extérieur la lutte de Marco Camenisch alors en grève de la faim contre le régime d’isolement et de privation qu’il subissait dans une prison spéciale suisse. Sa détermination et sans doute la solidarité furent un succès, bien qu’éphémère, puisqu’il obtint son transfert et l’amélioration des conditions de détention avant d’être à nouveau enfermé en régime spécial à Pfäffikon fin mars dernier, après plusieurs transferts.

Les mutineries/évasions de l’intérieur, les attaques de l’extérieur par amitié ou solidarité, exemples propres à la taule, illustrent le fait plus général qu’à côté de la résignation cohabite la révolte. Et au-delà de ces deux figures qui traversent chacun/e au quotidien, ces actualités, couplées à un tribunal qui brûle à Pontoise, à des flics caillassés ou tabassés comme à Pantin (voir plus largement notre chronologie des brèves du désordre pêchées dans les journaux) et à des salariés qui utilisent des moyens incendiaires tout en menaçant d’employer des moyens explosifs, montrent une fois de plus que le feu de la révolte ne peut s’éteindre par la loi ou la matraque. Chaque individu, et c’est là sa force irréductible, possède à portée de main les moyens de s’opposer à l’écrasement quotidien : les fichiers ou les caméras utilisent des câbles et des ordinateurs centraux, les écoutes passent par des relais de téléphone et des paraboles, toutes les formes d’oppression se matérialisent aussi dans des lieux, des moyens, et s’incarnent dans des personnes.

La même amitié qui pousse quelques-uns à se donner les moyens de venir chercher physiquement leur ami à Fresnes est celle qui peut faire de nous des complices pour lancer d’autres assauts contre les forteresses qui emprisonnent nos désirs. La même soif de liberté qui pousse des prisonniers à prendre tous les risques pour s’évader est celle qui peut nous donner la force d’affronter ce monde. La même flamme qui brûle et saccage des prisons centrales lors de mutineries est celle qui n’attend rien ni personne pour allumer les feux de la liberté.

Si de brefs rayons percent à travers les chapes qui nous écrasent, ils doivent donc nous rappeler que la lutte est sans répit, à l’image de l’entreprise d’anéantissement conduite contre tous ceux et toutes celles qui ne se soumettent pas docilement. Et les brèches ainsi ouvertes,
quand elles le sont au moyen de pratiques et de luttes qui refusent la simagrée du pouvoir et de ses médiations, se nourrissent et participent du mouvement dialectique de destruction de la loi de ce monde et de réappropriation de notre existence. Elles ont le goût d’un commun
partagé d’humain/es plus libres.

15 avril 2003

[introduction de la brochure #4 de « Tout le monde dehors »]

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