Ceci n’est pas un débat
Catégorie : Local
Thèmes : MinatechResistances
Lieux : Rennes
Les nanos sont déjà là:
Les applications et les changements induits par ces nouvelles technologies sont souvent comparés à une nouvelle révolution industrielle. De la crème solaire au dentifrice en passant par les vêtements, les nanoparticules sont déjà présentes dans notre quotidien. Aujourd’hui près de 800 produits contenant des nanoparticules sont commercialisés dans la plus grande opacité. Travaillant de concert, l’Etat français, les chercheurs (CNRS, CEA.. ) et les industriels, à l’image de Minatec à Grenoble ou dans une moindre mesure à Rennes avec l’institut d’électronique et de télécommunications, ou encore l’INSA, nous entraînent vers un monde de l’infiniment petit.
Les nanotechnologies ne sont pas des innovations anodines.
De plus en plus de recherches mettent en avant les risques sanitaires et environnementaux liés à la toxicité des nanoparticules, notamment car la taille de certaines d’entre elles leur permet de traverser les barrières biologiques voire même la paroi cellulaire.
Déjà certains éléments peuvent légitimer nos inquiétudes : on trouve des similitudes entre les nanotubes de carbone et l’amiante en terme de toxicité ou encore le cas de deux ouvrières chinoises mortes après l’inhalation de nanoparticules présentes dans la peinture utilisée.
Dans un autre registre, la réduction de la taille et la multiplication des technologies de contrôle (RFID, vidéosurveillance, objets « intelligents ») nous entrainent petit à petit dans une société de surveillance qui ressemble de moins en moins à de la science-fiction. On nous vante des nanos pouvant réaliser des progrès dans le champ de la santé ou de la lutte contre la pollution pour mieux masquer ses applications dans le domaine militaire (« soldat intégré ») ou à l’inverse en exaltant la figure de l’humain « augmenté » (cyborg).
Un débat démocratique et indépendant ?
Nous pourrions nous féliciter que la Commission Nationale de Débat Public organise (enfin !) un débat sur les nanotechnologies. Cela serait oublier que la Commission a été saisie par sept ministères et est très loin d’être une instance impartiale : commissaires nommés par l’État, financé et hébergé par l’État, dossier de présentation réalisé par l’État. Rappelons que l’État vient d’investir plus de 70 millions d’euros dans son plan « Nano-INNOV » pour financer la recherche dans ce domaine…
De plus le débat est borné (questions anticipées, fragmentation du débat, thèmes exclus…) et la communication vers le public (et donc sa participation) est quasi-inexistante tandis que les chercheurs sont explicitement invités à blinder les salles.
Par ailleurs, le vernis d’un débat public démocratique s’est depuis totalement effrité : fouilles, filtrage des opposants, présence de RG, Bacs et policiers en civil (voire CRS) , refus de laisser entrer une partie du public, salles séparées pour les experts et le public, avec visioconférence… Mesures prises au cas par cas en fonction de l’opposition attendue dans les villes. Qu’en sera-t-il à Rennes ?!
Conclusion : ce débat n’en est pas un.
« Y participer, c’est accepter ! »
C’est pourquoi nous invitons toutes les personnes désireuses de participer à un véritable débat sur les enjeux des nanotechnologies, à boycotter cette pseudo consultation qui n’aura comme effet que de légitimer des décisions déjà prises par le gouvernement au nom des intérêts économiques de notre pays…
Nous souhaitons également organiser une réunion d’auto-information avec toutes les personnes désireuses de discuter des enjeux des nanotechnologies.
je vous conseil de lire ces bouquins :
“Aujourd’hui le nanomonde : nanotechnologies, un projet de société totalitaire ” ou bien “RFID,la police totale : puces intelligentes et mouchardage électronique” par le collectif Pièces et main d’oeuvre
pour en savoir plus aussi